Le 25 mars 2022, la Conférence épiscopale espagnole a publié une « Note doctrinale sur l’objection de conscience », approuvée par les évêques membres de la Commission épiscopale pour la doctrine de la foi le 1er février.
Assistant dans leur pays « à l’approbation de la loi qui permet la pratique de l’euthanasie et la considère comme un droit de la personne »
« une étape supplémentaire dans un ensemble de lois qui conduisent à laisser la vie humaine gravement sans protection »
ainsi qu’à l’adoption de lois « inspirées par des principes anthropologiques qui absolutisent la volonté humaine », les évêques espagnols sont amenés à penser que,
« même s’il est vrai que l’être humain n’a jamais eu un sens aussi fort de sa propre liberté, celle-ci sera toujours menacée par des États et des groupes de pression qui n’hésitent pas à utiliser tous les moyens pour influer sur la conscience des personnes… ».
Cette réflexion des évêques espagnols rappelle notamment que
« l’objection de conscience suppose qu’une personne fasse passer ce que lui dicte sa propre conscience avant ce qui est ordonné ou permis par la loi »
et que celle-ci n’est pas
« une concession accordée par le pouvoir, mais un droit pré-politique, conséquence directe de la reconnaissance de la liberté de religion, de pensée et de conscience ».
Cette note se décompose en six parties :
- « Justification de la présente note »,
- « Liberté de religion et de conscience »,
- « La dignité de la conscience »,
- « La fonction de l’État »,
- « L’objection de conscience »
- « La liberté chrétienne ».
Extrait :
23. « Le citoyen est obligé, en conscience, de ne pas suivre les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes sont contraires aux exigences de l’ordre moral, aux droits fondamentaux des personnes ou aux enseignements de l’Évangile » (42). L’objection de conscience suppose qu’une personne fasse passer ce que lui dicte sa propre conscience avant ce qui est ordonné ou permis par la loi. Cela ne justifie pas la désobéissance aux normes promulguées par les autorités légitimes. Elle doit être exercée à l’égard de celles qui portent directement atteinte aux éléments essentiels de sa propre religion ou qui sont « contraires au droit naturel, dans la mesure où elles sapent les fondements mêmes de la dignité humaine et d’une vie en commun fondée sur la justice » (43).