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Offensive contre le célibat des prêtres

Deux faits médiatisés laissent penser que la nouvelle offensive contre le célibat des prêtres semble coordonnée :

  • La médiatisation de la réaction de "paroissiens" suite à la décision de l’évêque de Bayonne de décharger de ses fonctions de prêtre Léon Laclau à cause d’un "comportement public et affirmé qui ne coïncidait pas avec ses propres engagements". Léon Laclau, curé de la paroisse Notre-Dame du Piémont, à Asson, dans les Pyrénées-Atlantiques, vivait ouvertement en concubinage.
  • La publication, par le Monde des religions, quelques jours après, d’une lettre posthume de l’abbé Pierre, destinée au Pape et réclamant… l’autorisation de l’ordination de prêtres mariés. L’abbé avait écrit cette lettre le 1er novembre 2005 et demandé qu’elle ne soit rendue publique qu’après sa mort, indique le rédacteur en chef du magazine, Frédéric Lenoir, à qui l’abbé avait confié ce document. On se demande pourquoi cette lettre n’a pas été publiée juste après le décès de l’abbé en janvier.

Faut-il rapprocher ces deux événements quasi-simultanés de la publication, le 13 mars, par Benoît XVI de l’exhortation apostolique Sacramentum Caritatis, dans laquelle on peut lire (§24) :

"il convient de rappeler le sens profond du célibat sacerdotal, justement considéré comme une richesse inestimable et confirmé aussi dans la pratique orientale pour les candidats à l’épiscopat. […] Le fait que le Christ lui-même, prêtre pour l’éternité, ait vécu sa mission jusqu’au Sacrifice de la croix dans l’état de virginité constitue le point de référence sûr pour recueillir le sens de la tradition de l’Église latine sur cette question. Il n’est donc pas suffisant de comprendre le célibat sacerdotal en termes purement fonctionnels. En réalité, il est une conformation particulière au style de vie du Christ lui-même. Ce choix est avant tout sponsal; il est identification au cœur du Christ Époux, qui donne sa vie pour son Épouse. […] [J]e redis la beauté et l’importance d’une vie sacerdotale vécue dans le célibat comme signe exprimant le don de soi total et exclusif au Christ, à l’Église et au Règne de Dieu, et j’en confirme donc le caractère obligatoire pour la tradition latine. Le célibat sacerdotal vécu avec maturité, joie et dévouement est une très grande bénédiction pour l’Église et pour la société elle-même."

Un institut américain vient d’effectuer une étude pour classer les métiers selon l’intérêt intellectuel que procure le travail et sur le plaisir qu’il procure. Arrive en tête de ces deux indices : le "métier" de prêtre.

Michel Janva

Addendum : La fameuse lettre de l’Abbé Pierre peut être lue (pdf). On y trouve une étrange coquille, dans une citation de l’Evangile : "Paix mes agneaux Paix mes brebis"…

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4 commentaires

  1. ce qui est surprenant avec la lettre de l’Abbé Pierre, c’est qu’encore une fois on retrouve M. Lenoir derrière cette machination, tout comme le dernier livre de l’Abbé qui est en fait (je ne l’ai pas lu) une retranscription d’entretiens entre l’Abbé et M. Lenoir.
    Or dans son livre “Testament”, l’Abbé Pierre dit clairement qu’il écrit lui-même les messages qu’il souhaite laisser derrière lui et il ne va pas aussi loin que ce qu’a écrit M. Lenoir.
    Je demande la présomption de la calomnie à l’encontre de M. Lenoir à propos de la vie et de la pensée réelle de l’Abbé Pierre.

  2. Les “sans dogmes fixes” veulent-ils en faire leur porte-parole? Pauvre Abbé Pierre, alors qu’il a rejoint sa dernière (et peut-être première) demeure, on ne le laisse décidemment pas en paix. Bientôt les “sans partenaire fixe ” vont-ils réclamer de prêtres pacsés? Espérons que cette demande posthume reste lettre …morte.

  3. […]
    Pourquoi l’abbé Pierre croit-il donc utile de souligner qu’il conviendra, avant d’envisager l’admission au sacerdoce d’hommes mariés, d’”être certain d’assurer aux familles des prêtres le nécessaire pour vivre” ? Si ce n’est parce qu’il est bien placé pour savoir qu’il s’agit là d’un problème “fonctionnel” dont devra alors se préoccuper particulièrement l’Eglise…
    Le célibat sacerdotal n’a pas pour l’Eglise que des avantages “spirituels”, mais il présente aussi des avantages très concrets en terme de gouvernement aussi bien qu’au plan financier.

  4. Je peux me tromper, mais je ne reconnais pas le style de l’Abbé Pierre, du moins dans la seconde partie de la lettre.
    Tout d’abord l’entête pompeuse : rien de commun avec ses livres. Pourquoi mettre une entête pompeuse à une lettre destinée au successeur de Pierre qu’il connait pas dans ses livres pouvant arriver dans des mains qui ne le connaissent pas ?
    En plus, cette pompe va à l’encontre de sa paurveté franciscaine.
    Cette entête est en réalité un papier du secrétariat, forme impersonnelle qui me surprends.
    Je ne suis pas non plus convaincu par l’immense manque de respect envers le Très Saint Sacrement, surtout de la part d’un prêtre ayant été formé “à l’ancienne”.
    Enfin son “PS(2)” : quel est le problème avec ce lirve ? Y aurait-il un souci, tout comme cette lettre, dans son autenticité pour que l’auteur de la lettre (quel qu’il soit) renie le dit livre ?

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