Au-delà des OGM, c’est la mondialisation agricole qui constitue un danger. Le retour à une culture alimentaire nationale et locale est nécessaire face à la famine qui s’annonce. Voici un large extrait d’un article d’Alexis Arette (photo) dans le dernier numéro de l’Homme Nouveau :
«Greenpeace», qui n’est pas une autorité en la matière, vient d’apporter son grain de sel au débat sur les O.G.M. en admettant que la recherche puisse avoir lieu en milieu «confiné». Disons que sauf à recouvrir les champs d’essai de coupoles hermétiques, ce qui paraît difficile, il n’y aura pas de «milieu confiné». Répétons cependant que c’est dans la volonté des monopoles semenciers beaucoup plus que sur les dangers alimentaires, que se trouve le véritable problème. Je rappelle aussi que, de l’aveu du ministre de l’Agriculture, il nous faut doubler d’ici peu la production agricole, pour faire face à la révolte des ventres creux. C’est au moins une réponse tardive à la politique criminelle inaugurée dans les années 1960 et qui se fondait sur l’affirmation que «nous croulions sous le poids des excédents!», Michel Debatisse dixit.
[…] les travaux de l’«International Assessment of Agricultural Science and Technology for Development (IAASTD)», qui groupe 400 scientifiques de haut niveau, […] ont conclu à la nécessité d’une «souveraineté alimentaire nationale et locale». […] C’est cette «souveraineté nationale», que le pape Jean-Paul II avait défendue à l’Onu, contre le mondialisme. C’est ce qui découle des travaux de Maurice Allais, notre prix Nobel d’économie. C’est ce que m’avait exposé un jour Dimitri Panine (compagnon de captivité de Soljenitsyne), et ce me fut corroboré à l’époque par des ingénieurs venus de derrière «le rideau de fer» et qui prévoyaient la crise inéluctable du capitalisme. C’est donc ce que j’ai défendu à la tête de la Fédération Française de l’Agriculture, fidèle à l’analyse qu’en fit Jean Pipon dans Le suicide collectif des paysans.
Certes, pour le retour au bon sens, mieux vaut tard que jamais. Il est toutefois bien tard. Et sauf le petit secteur agrobiologique, et les herbagers des zones de bocage, les terriens des grandes plaines sont pour beaucoup devenus des «agrariens» formatés par des techniciens au service de l’économie chimique et dépensière. Le retournement sera douloureux, et d’abord parce qu’il faut inverser aussi le fait que sur trois agriculteurs qui quittent la profession, un seul jeune s’installe. Or la nécessité est là qui est une école de sagesse. Et il semble bien que pour revenir à l’agriculture «ménagère» qui s’impose, il faudra plus de main d’oeuvre pour produire mieux et davantage."
En mars dernier, l’Observateur permanent du Saint-Siège près l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation, est intervenu pour promouvoir la sécurité alimentaire en portant attention aux conditions des petits agriculteurs.
Profitons-en pour recommander le bimensuel l’Homme Nouveau, dont la maquette vient de faire peau neuve, plus lisible et plus pratique.