Dans Valeurs Actuelles, Marie-Joëlle Guillaume réagit à l'élection de Simone Veil à l'Académie française :
"[L]e nom de Simone Veil est un symbole et le vote de la loi de 1975 a divisé la France, meurtri les consciences. Est-on si sûr que la page est tournée ? Je suis convaincue du contraire. Car, trente-trois ans après la loi Veil, bien des femmes ont confié leur désillusion. De nombreux médecins, soignants, éducateurs, responsables d’association peuvent en témoigner. On ne leur donne pas la parole, mais ils auraient beaucoup à dire, au vu de celles qu’ils rencontrent, brisées par la souffrance après un avortement qu’elles croyaient libérateur. On ne donne pas non plus la parole, dans ce contexte, aux praticiens des drames de la famille. Pourtant, juristes, conseillers conjugaux, assistantes sociales pourraient témoigner de la dégradation vertigineuse du respect de l’enfant depuis trente ans. Repoussé ou idolâtré, il n’est plus spontanément protégé par les adultes mais traité en objet de leurs fantasmes et de leurs désirs. […]
[D]e toute mon âme de femme et de mère, je l’affirme : en faisant sauter ce verrou de civilisation qu’est le respect de la vie du plus faible, l’enfant dans le ventre de sa mère, en faisant de l’État le maître d’œuvre de son éventuelle élimination, la loi de 1975 a mis en place un remède bien pire que le mal, aux conséquences incalculables. Et il est faux de laisser croire que personne n’en a conscience. […] Plus de deux cent mille avortements légaux par an depuis trente-trois ans, imagine-t-on ce que cela représente de pressions, de larmes, d’arrachement ? […]
[O]n attend toujours de sa part un bilan honnête et complet de la loi qui porte son nom."
Le 25 janvier, soyons nombreux à Paris pour la vie.
MJ