En 1991, dans Centesimus annus, Jean-Paul II évoquait la chute du Bloc de l'Est :
"Un autre fait mérite d'être souligné : à peu près partout, on est arrivé
à faire tomber un tel « bloc », un tel empire, par une lutte pacifique,
qui a utilisé les seules armes de la vérité et de la justice. Alors que,
selon le marxisme, ce n'est qu'en poussant à l'extrême les contradictions
sociales que l'on pouvait les résoudre dans un affrontement violent, les
luttes qui ont amené l'écroulement du marxisme persistent avec ténacité
à essayer toutes les voies de la négociation, du dialogue, du témoignage
de la vérité, faisant appel à la conscience de l'adversaire et cherchant
à réveiller en lui le sens commun de la dignité humaine.Apparemment, l'ordre européen issu de la deuxième guerre mondiale et
consacré par les Accords de Yalta ne pouvait être ébranlé que par
une autre guerre. Et pourtant, il s'est trouvé dépassé par l'action non
violente d'hommes qui, alors qu'ils avaient toujours refusé de céder au
pouvoir de la force, ont su trouver dans chaque cas la manière efficace
de rendre témoignage à la vérité. Cela a désarmé l'adversaire, car la violence
a toujours besoin de se légitimer par le mensonge, de se donner l'air,
même si c'est faux, de défendre un droit ou de répondre à une menace d'autrui. Encore une fois, nous rendons grâce à Dieu qui a soutenu le cœur
des hommes au temps de la difficile épreuve, et nous prions pour qu'un
tel exemple serve en d'autres lieux et en d'autres circonstances. Puissent
les hommes apprendre à lutter sans violence pour la justice, en renonçant
à la lutte des classes dans les controverses internes et à la guerre dans
les controverses internationales !"