Lu dans Minute :
"Il y a des jours où l’on a envie d’ouvrir la boîte à gifles. C’était le
cas dimanche et ce ne sont pas les nécessiteux qui manquaient, à
commencer par Frigide Barjot. Entendons-nous bien : la très
médiatique humoriste […] a eu le courage et l’audace de se placer aux avant-postes de
la lutte contre le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels
et, en partie grâce à l’inconscience qui la caractérise, elle a réussi
le pari insensé de faire descendre dans la rue des dizaines de milliers,
puis des centaines de milliers, puis un million et demi de Français.
Lorsque à l’automne dernier, germa l’idée d’une mobilisation populaire,
nul n’aurait parié qu’elle y parviendrait.Elle a juste oublié deux
ou trois petits détails. Par exemple que Frigide Barjot, toute seule, ça
ne met pas une balle dans le panier ; que sans l’appui, entre autres,
des très puissants réseaux des Associations familiales catholiques,
elle n’aurait mobilisé personne. Elle a oublié qu’un porte-parole, ça
porte la parole de ceux que l’on représente ; ça ne cherche pas, sans
cesse, à imposer sa vision très personnelle de la société aux millions
de personnes qui vous ont fait l’honneur de vous déléguer leur maigre
temps d’antenne – voire à leur cracher dessus. […]Et quand on
fait se déplacer un million de personnes ou plus, en famille, à leurs
frais et le dimanche des Rameaux – parce que, ne lui en déplaise, la
foule était à 99 % catholique et pas « Black, blanc, beur » et
« multiconfessionnelle » comme elle a osé le dire après être allée faire
des risettes aux islamistes de l’UOIF ! –, la moindre des choses est
d’avoir la courtoisie de ne pas les déranger pour rien. Maintenant,
Frigide, t’es bien gentille, mais laisse faire les grands. Maintenant,
on va faire de la politique. Avec des politiques."