Depuis le XVIIIe siècle, l’Église catholique maintient une opposition ferme et constante à l’égard de la franc-maçonnerie. Pour la première fois en 1738, le pape Clément XII a expliqué que sa condamnation de la franc-maçonnerie reposait sur des divergences de fond, touchant à la nature même de la foi, à la vérité révélée et à la conception de Dieu.
La franc-maçonnerie, dans sa structure symbolique et initiatique, promeut une forme de spiritualité relativiste, souvent déiste, détachée de toute révélation divine spécifique. Elle s’affirme indépendante de toute religion constituée, ce qui entre en conflit direct avec le caractère absolu et universel de la foi chrétienne, fondée sur la personne du Christ. De plus, le secret des rites maçonniques et la complexité de certains engagements prêtés lors des initiations ont toujours éveillé la méfiance de l’Église.
Après maintes condamnations pontificales (notamment de Léon XIII dans Humanum Genus en 1884), plus récemment, en 1983, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, sous l’autorité du cardinal Ratzinger, a rappelé que « les principes de la franc-maçonnerie sont inconciliables avec la doctrine de l’Église ». En conséquence, l’adhésion à une loge maçonnique constitue un péché grave. Le fidèle qui s’y engage ne peut accéder aux sacrements, en particulier à l’Eucharistie.
Il ne s’agit pas d’un jugement sur les intentions personnelles, mais d’un discernement objectif sur la nature de l’institution. L’appartenance à la franc-maçonnerie implique une rupture avec l’exigence de vérité propre à la foi chrétienne. S’il n’existe plus d’excommunication formelle automatique (contrairement à l’ancien code de 1917), il demeure un délit, mentionné dans l’actuel code de droit canonique. On ne peut donc être authentiquement catholique et franc-maçon, sans une très grave contradiction.
article paru dans Parole et prière, n°185, novembre 2025
