Le cardinal Vingt-Trois répond à Aleteia. Extraits :
"Dans l’état actuel des travaux du synode, peut-on dire, comme certains médias l’affirment actuellement, que l’on s’achemine vers une ouverture, dans certains cas, de la communion aux divorcés remariés ?
Aujourd’hui, on ne peut rien dire de tel. On ne peut pas savoir non plus ce qu’il va ressortir des travaux du synode en général à ce sujet. Le travail du synode vient juste de commencer (ndlr : le synode extraordinaire de cette année sera suivi par un synode ordinaire en octobre 2015). Par ailleurs, le synode des évêques est un organe de réflexion et de proposition. Il n’a aucun pouvoir de décision. Il faudra attendre 2015 et l’exhortation apostolique du Pape pour avoir la réponse à cette question. […]
Pour beaucoup de divorcés qui vivent une seconde union, le première question n’est pas celle de la communion, mais celle d’une souffrance, d’une culpabilité, qu’ils ne peuvent exprimer nulle part. Ils se demandent : Pourquoi mon mariage a-t-il échoué ? Quelle est ma part de responsabilité ? Le chemin est d’abord de faire la lumière là-dessus. Ensuite, on peut comprendre que pour diverses raisons (ndlr : des enfants nés de cette seconde union en particulier), certains ne puissent pas revenir en arrière. La question est alors : comment vit-on son baptême ? Quand les divorcés remariés sont des baptisés : comment vivent-ils leur baptême ? Quels moyens mettent-ils en oeuvre ? Le premier moyen n’est pas forcément la communion. Les divorcés remariés ne peuvent pas communier parce qu’on ne peut pas dire qu’on rompt la communion d’un côté et que de l’autre, on est dans la communion. Mais cette rupture n’empêche pas d’essayer de vivre la grâce du baptême. Et ce n’est pas parce qu’on ne peut pas communier qu’on ne peut pas progresser vers la sainteté. Il existe beaucoup d’autres moyens : se mettre au service des autres, combattre pour la justice etc."