En visite au Planning familial du Mans ce vendredi 7 septembre, la secrétaire d’État à l’Egalité, Marlène Schiappa, est revenue sur le refus de trois médecins de pratiquer l’avortement, à l’hôpital du Bailleul. Depuis janvier 2018, le Pôle Santé Sarthe avait donc suspendu son accès. Elle annonce que l’activité mortifère devrait reprendre fin septembre :
« Cette nouvelle organisation est rendue possible par le passage du temps de travail d’un médecin de 60 % à 100 %. Mais aussi par la possibilité offerte à des sages-femmes de l’établissement de réaliser des IVG médicamenteuses, sous la responsabilité du médecin. »
En revanche elle n'a pas prévue de faire un détour au Blanc (Indre), où la maternité a fermé fin juin. En cause : le manque d’anesthésistes, indispensable au bon fonctionnement de cette maternité, où naissent trois cents enfants par an. Désormais les futures mères vont devoir faire 50 minutes de route pour se rendre au CHU ou à la clinique du Fief de Grimoire, à Poitiers, ou encore à l’hôpital de Châtellerault. Une sage-femme se plaint :
« La distance et le changement de maternité génèrent beaucoup de stress chez mes patientes. Elles se demandent quand partir et espèrent ne pas accoucher en route. De plus la maternité du Blanc est à taille humaine. A Poitiers ou à Châtellerault, elles ne connaissent pas les sages-femmes. Et une inconnue, dans une naissance, ce n’est jamais bon. »
Cette sage-femme a travaillé deux ans et demi à la maternité du Blanc. La décision de l’Agence régionale de santé (ARS) lui laisse un goût amer :
« S’il y a une grossesse à risque, un problème, des saignements, on a besoin d’un bloc de chirurgie très rapidement. Désormais, les plus proches sont à cinquante minutes. Ça peut mettre en jeu la santé de la maman et du bébé. »
Il est plus facile d'avorter que de naître dans ce pays.