Extrait d'un article de Jeanne Smits, en ligne :
"Naguère, le 25 novembre, on fêtait encore les Catherinettes : les jeunes filles qui à 25 ans, n’avaient pas encore trouvé l’homme de leur vie. Aujourd’hui le concept du Prince Charmant a fait sa révolution : pour la jeune fille moyenne, il est entendu qu’on « couche » à 17 ans, qu’amour ne rime pas avec toujours même si elle en rêve, et que garçons et filles, après tout, sont parfaitement interchangeables. Et si elle devient un jour conductrice d’engins de chantier, elle pourrait bien tomber dans les bras d’un auxiliaire puériculteur. Où est le mal ?
La question est plutôt de savoir où est le mâle. Nos féministes officiels ont trouvé : en faisant, depuis l’an dernier, de la Sainte-Catherine-d’Alexandrie le jour contre les violences faites aux femmes, s’alignant ainsi sur la journée éponyme décrétée par l’ONU, le gouvernement Sarkozy prêche une égalité où certaines sont plus égales que d’autres. Les violences ne frappent que d’un côté.
On connaît les statistiques, et elles sont en effet terribles. Quelque 150 femmes meurent chaque année sous les coups des violences conjugales (on ne précise pas si ce terme comprend pacsés et concubins) et les violences physiques sont nombreuses. […] Rien ne justifie qu’un homme frappe une femme, et surtout sa femme, c’est entendu. Mais rien ne dit aujourd’hui que l’homme doit se faire le protecteur de la femme, et surtout de sa femme. Rien ne met en garde contre les dangers de l’amour déçu : sur ces 150 morts annuelles, l’immense majorité survient après une rupture. Rien ne rappelle, dans les écoles publiques et les discours officiels, qu’homme et femme sont égaux mais complémentaires, contraints à l’effort pour passer outre leurs différences.
Pire : en focalisant sur les violences faites aux femmes, réellement scandaleuses, le discours publics se met en réalité à la remorque de l’idéologie du genre. L’homme, éternel coupable, responsable d’un système « patriarcal » qui écrase les femmes, machiste forcément, est aussi le coupable idéal. Tout lui est compté : les coups évidemment, et c’est normal mais aussi les « humiliations », les « violences verbales et psychologiques », tout un arsenal de méfaits plus ou moins graves qui déchirent les couples et mettent en péril les familles.
Oubliées, les mégères, les énervées, les passionnées, les impatientes, les râleuses, les insatisfaites, les humiliatrices, les agressives qui ne se bornent parfois pas à rendre les coups, mais engagent le premier round !"
Rappel : c'est une femme qui écrit cet article.