De Bruno Wieseneck dans le dernier Choc du Mois sous le titre La droite est morte, vive la droite ! :
"D’abord, le socle, et donc une question préalable : de quels atouts dispose cette famille d’esprit ? Influence ? Zéro. Finances ? Zéro. Crédibilité ? Unité d’action ? Soyons sérieux. Ses publications sont en phase terminale, à part quelques titres dont la qualité ou l’originalité motive encore un lectorat par ailleurs sur-sollicité. Ses sites Internet – sauf cas rarissimes – sont peu professionnels ou, s’ils le sont, ne sont ni glamour, ni à jour. Les visiteurs se défoulent, faute de mieux, sur des forums mal modérés. Beaucoup de ses grilles de lecture sont datées (moins que celles du Parti socialiste et de la mouvance antifasciste, chez qui l’inculture du renégat culturel le dispute au grotesque du bourgeois libertaire, mais tout de même). Seule richesse : ses militants, leur rage de vivre debout, leur générosité. Mais ces derniers sont éparpillés et se soucient davantage de taper sur le copain d’à côté que de réinventer un monde, ou plus modestement de critiquer efficacement la politique gouvernementale et l’inanité intellectuelle du sarkozysme. Les talents non coordonnés de la Droite nationale, de la Réaction, de la Tradition – et autres entités à elles apparentées – exécutent une danse brownienne permanente autour de leurs ego majuscules. Dans ces conditions, la génération qui serait censée reprendre le flambeau intellectuel de cette famille d’esprit – exsangue et suffisamment apathique pour avoir laissé Nicolas Sarkozy récupérer ses thématiques en 2007 sans lui sauter à la gorge – devra être plus que motivée : héroïque. Ne doutons pas de la conviction et de la résolution de la relève qui se prépare, mais interrogeons-nous cependant sur la pérennité de ce qui prétend se rebâtir sur des fondations pourries. Au lieu de se détendre et de boire frais, certains en arrivent même à perdre leur sens de l’humour, usant leurs maigres forces dans de picrocholines querelles où l’on contemple, effaré, de jeunes droitistes talentueux s’interrogeant gravement lors de conciles tenus à trois dans une cabine téléphonique. C’est amusant. Deux minutes.
A force de faire le styliste, on finit en stylite. Les militants et les tâcherons ne faisant pas profession de purisme excessif admirent de loin les arabesques conceptuelles de ces Tertullien en loden avant de prendre la tangente en haussant les épaules.
Autre point douloureux : l’envie. Dans notre société individualiste, la chaire est faible parce que la chair est faible ; on manque d’orateurs et d’intellectuels parce que cela ne rapporte plus assez : l’Avenir de l’Intelligence avait déjà résumé ce débat. C’est décevant mais c’est ainsi : l’héroïsme sans compensation a des limites. Et quelles que soient les protestations plus ou moins convaincantes des matamores qui plastronnent bannière au vent, que peut aujourd’hui proposer la droite nationale à ses fidèles, sinon un dévouement systématique, sans résultats et sans horizon ? Ce n’est pas très grave dans l’absolu, mais il faut être conscients que cela durera longtemps, à vue de nez. Les traversées du désert peuvent durcir, et former des apôtres. Mais lorsque ces derniers ont quelque chose à croire et espérer. Dans le cas contraire, les traversées du désert ne fabriquent que des scissions, des abandons, des aigris, des dépressifs ou des ratés. Pas de quoi attirer les vocations d’intellectuels organiques. Certains choisiront de considérer cela comme une saine tradition – le désespoir en politique est une sottise absolue – et serreront les dents en attendant que ça passe : le militant national est dur au mal et saura faire tout son devoir en attendant un autre deuxième tour surprise aux élections présidentielles. On peut aussi commander une bière, s’asseoir ensemble et chercher des solutions moins cons : la vie est courte et Sarkozy convaincant, il l’a prouvé. La seule alternative raisonnable, en dehors de prêcher par l’exemple (familial en particulier) et sans rompre avec le combat quotidien, semble bien de faire comme les Prussiens après 1806 : se former. D’abord, peut-être, différencier thématiques, valeurs et idées : c’est sur cette confusion que Sarkozy a réussi son hold-up à droite (et chez les bourgeois de gauche). Pour la famille d’esprit « national », cela revient à une formation de fond, une remise à neuf des moyens d’influence, de l’arsenal idéologique, des thématiques, des réseaux, des médias de droite nationale (on ne peut plus incriminer le « complot » pour être pe tits et médiocres, Internet est libre). Certains vieux titres et réseaux disparaîtront ? Fors la reconnaissance que nous devons aux anciens, ce n’est pas une tragédie. Il a bien fallu un jour – c’était au XIXe – que « le Gaulois », « le Soleil » et « l’Univers » mettent la clef sous la porte. Paix aux cendres presque refroidies de leurs épigones. D’autres canaux d’information, re trempés et plus inventifs, demeureront. De nouveaux porte-voix naîtront, qui renouvelleront sûrement l’intérêt du public pour le diagnostic droitiste, confirmé par tous les événements. Le temps travaille pour nous. Mais pour bien négocier les prochains tournants, les dix ans qui viennent devront être mis à profit pour former une génération à la dialectique, à l’histoire des idées politiques, à l’argumentation médiatique, à une vision dépoussiérée de la dichotomie droite-gauche, à la théorie économique, aux langues étrangères, à la communication, etc. En conservant nos fondamentaux, mais sans crispations puériles (il vaut mieux connaître l’économiste américain Gary Becker – et savoir le critiquer – que d’apprendre à réciter les Poèmes de Fresnes à l’envers).
Et surtout – surtout – sans stratégie de boutique ni morgue intellectualiste pour puceaux de parvis (laissons ça aux jeunes de gauche, rebelles bavards et subventionnés). Une fondation Terra Nova de droite nationale ? Ce serait un début. Limiter à 60 ans « l’âge des capitaines » dans les mouvements « nationaux » ? Ce serait intéressant : voir la pyramide des âges du Vlaams Belang. Et pour le financement, ma foi, il a existé des cimentiers généreux, on trouvera bien des solutions pour payer ce travail intellectuel de rénovation. Internet ? Notons, en cette année 2010, la façon assez swing qu’a eu Barack Obama de prouver que le recours à la générosité populaire peut payer lorsqu’on est capable d’inspirer un espoir crédible. Voilà pour les fonds.
Pour le fond au singulier, les solutions existent en France. Mieux, elles ont déjà été expérimentées – et ce sera la conclusion de cet apologue. L’intuition de ce que l’on a appelé la « Nouvelle Droite » était la bonne, dès les années 1970 : le salut ne peut venir que d’une métapolitique originale sur la forme et solide sur le fond, sans reprise a priori de tout ce qui a été accompli avant. Reconnaître les combats menés par nos prédécesseurs : oui. Demeurer prisonnier de leurs jugements : non. Pour cela, inventer des formes nouvelles, opérer des rapprochements paradoxaux, faire bouger les lignes, au prix de quelques infarctus chez les chaisières, pourquoi pas. A l’époque, un article d’Alain de Benoist dans la revue « Item » commençait ainsi : « La vieille droite est morte. Elle l’a bien mérité. » C’était clair, c’était drôle, c’était brillant, insolent et inventif. C’était la Nouvelle Droite. Elle ne faisait ceci dit que formaliser une exaspération depuis longtemps ressentie par les espoirs les plus brillants de la droite nationale. Depuis, force est de constater que la ND, pour revenir à elle, a tourné en rond. Elle n’est pas morte – heureusement, qu’est-ce qu’on lirait ? –, mais elle a échoué. Qui bene amat, bene castigat : comme intellectuellement on lui doit beaucoup, on lui doit aussi la vérité. On dira donc que cet échec, comme la Vieille Droite qu’elle vilipendait avec raison, elle l’a bien mérité. Parce que lorsqu’on souhaite sincèrement bâtir une métapolitique du réel, on ne passe pas des années à chercher à remplacer Jésus-Christ par Zeus dans un pays qui a derrière lui le cloître de Moissac, la cathédrale de Chartres et – accessoirement – 1 500 ans de christianisme. Ne pas reprendre systématiquement ce qu’ont fait nos prédécesseurs ? Oui. Mais cela ne doit pas dispenser de garder le sens des proportions (c’est très grec, le sens des proportions). Dans les années 1970, les hommes d’Eglise, par leur contamination marxiste, ont pu dégoûter les esprits droits. Mais il aurait fallu discerner la part de conjoncture et de permanence dans cette crise, concernant une Institution vieille d’une sagesse de 2 000 ans. Analyser et combattre le marxisme de sacristie en gardant à l’idée la splendeur dépouillée de l’abbaye du Thoronet, c’était si dur que ça pour une droite intellectuelle qui rappelle sans cesse l’importance de la longue durée historique ? De certains intellectuels indiscutables, dont certains prirent comme symbole l’horloge qui présidait à leurs débats, on aurait pu attendre qu’ils intégrassent de manière plus réaliste cette dimension temporelle essentielle.
L’important, en somme, n’est pas de savoir si, concernant le derby métaphysique polythéisme/monothéisme, certes essentiel, la ND avait raison sur le fond, mais de se rendre compte qu’à le bétonner, elle perdait du temps en se coupant peu sagement de pans entiers de la droite nationale – et singulièrement des catholiques qui ont prouvé qu’ils avaient de la ressource et de la vitalité (voir la dynamique et la jeunesse des communautés traditionalistes). Insistons lourdement : le chatoiement différentialo-nominaliste des valeurs polythéistes, c’est passionnant. Mais l’inertie culturelle aussi. Dans métapolitique il y a politique, ce qui aurait dû entraîner – forcément, nous sommes dans l’infra-monde et non dans la Cité platonicienne – certaines restrictions mentales opportunes. A part ça, la ND avait tout juste (et je souligne : tout, forme et fond). Mais à cause de ça (et de quelques autres défauts mineurs), elle a raté une occasion historique de recomposer culturellement et métapolitiquement autour d’elle une nouvelle génération de droite, par-delà les chapelles mémorielles et religieuses. Une faute, compte tenu du brio intellectuel de ses membres fondateurs. Si l’on compare cette tentative qui appartient aujourd’hui à l’histoire des années 1970 et 1980 avec ce qui s’est passé aux Etats-Unis à la même période […], on dira que la ND a peut-être manqué de réalisme. Désunis, nous ne pesons rien.
Après cette analyse, empressons-nous de préciser que la lecture d’« Eléments » est de salubrité publique et qu’elle devrait être recommandée aux intellectuels catholiques, qui se contentent généralement de dénigrer ce journal sans y mettre le nez : ils enrichiront leur vocabulaire limité au thomisme d’arrière-salle, se confronteront à des textes stimulants, et mettront un peu de vin dans l’eau de leur mysticisme énervant (au premier sens du terme). Pour le reste, pardon d’être raisonnablement pessimiste, mais il faut cesser de rêver : les dix ans qui viendront seront tristes, et à peine suffisants pour lire tous les livres. Nonobstant les taquineries qui précèdent, nous laisserons la conclusion à Alain de Benoist, dont la clarté inimitée viendra fort à propos cadrer le principe de reconquête intellectuelle que tous, désespérément et ardemment, nous appelons de nos voeux, quelles que soient nos chapelles : « La tradition n’est pas le passé : voilà ce qu’il ne faut pas cesser de dire et de redire. La tradition n’a ni plus ni moins à voir avec le passé qu’avec le présent et l’avenir. Elle est au-delà du temps. Elle ne se rapporte pas à ce qui est ancien, à ce qui est “derrière nous”, mais à ce qui est permanent, à ce qui est “audedans de nous”. Elle n’est pas le contraire de la novation, mais le cadre dans lequel doivent s’effectuer les novations pour être significatives et durables » (Les Idées à l’endroit, éditions Libres Hallier, 1979). Un renouvellement significatif et durable ? Ce serait bien. Tous ensemble réunis autour d’un principe commun ? Ce serait mieux. Nous sommes Français en Europe, issus des mémoires celte, germanique et latine, de civilisation gréco-romaine et de culture chrétienne (que nous croyions au Christ ou non). Quoi qu’en disent ceux qui confondent communautés et ghettos, le pivot de nos réflexions, dans ce monde acharné à stériliser les racines, sera sans doute l’Identité. A condition de la conjuguer sereinement, sans exclusives datées, enfermements débiles ou postures puristes."
Addendum : Bien que je sois encore en vacances, je laisse les commentaires ouverts sur ce post afin de laisser aux lecteurs la possibilité de réagir à cette réflexion.
Longin
D’accord , mais concrétement, on fait quoi ?
AXL
Moi ce qui métonne c’est de reprendre un article tout en supprimant un bout de phrase. En l’occurence la référence au “sites” qui trouvent grâce au yeux de l’auteur, les fameux “cas rarissimes” (Fdesouche, Zentropa.).
[Ces coupures ne sont pas de moi. Cet extrait a été publié dans Minute. MJ]
hop
Pourquoi ne pas publier la citation exacte?
« De quels atouts dispose cette famille d’esprit ? Influence Zéro. Finances Zéro. Crédibilité ? Unité d’action ? Soyons sérieux. Ses publications sont en phase terminale. Ses sites internet – sauf cas rarissimes (Zentropa, F.de Souche) – sont peu professionnels ou, s’ils le sont, ne sont ni glamour, ni à jour. »
Louis Rapière
Sites internets peu efficaces la droite nationale, catholique et autres ? Que dire du succès de Fdesouce, de Rebelles info, du Salon Beige, des 4Vérités et de leurs développements récents (Observatoire du Parlement, Les4Vérités islam) et de nombreux autres ? L’auteur semble ne pas tirer lui-même les leçons de son argumentation. A savoir que les nouveaux médias de(s) droite(s) française sont créés en dehors des mouvements en place. Parce qu’en politique, le passage de témoin d’une génération à l’autre n’est jamais endogène… sauf dans la succession monarchique.
Solange
Il y aurait beaucoup à dire sur ce texte dense et bien écrit. Je ne retiendrais q’un ou deux points.
Tout d’abord, on voit que l’auteur est un nostalgique de la nouvelle droite néo-païenne et regrette apparemment les excès anti-chrétiens de ce mouvement intellectuel (et qui ne fut que cela). En revanche, il demande aux catholiques de “mettre leur nez” dans la revue Eléments : cela leur permettrait (si j’ai bien compris) de dépoussiérer leur “thomisme d’arrière-salle”… Personnellement je suis catholique et ancienne lectrice de cette revue à laquelle je me suis intéressée pendant un temps : en toute honnêteté cette revue ne m’a strictement rien apporté. Le nominalisme, latent ou explicite, des auteurs, le relativisme philosophique, si ce n’est parfois du nihilisme authentique rencontrés ici ou là dans les articles ne peuvent rien apporter de bon aux catholiques nationaux. Alain de Benoist est bien sympathique, mais sa doctrine est totalement fausse malgré des analyses parfois correctes. Par ailleurs, certains numéros d’éléments étaient franchement osés (j’y ai même lu, une fois, une apologie de la pornographie).
Non, le véritable espoir des années 80, puis 90, ça été le Front National : une doctrine (pas toujours la même c’est vrai dans le domaine économique) stable et ferme, un programme clair, un chef exemplaire (jusqu’à un certain temps hélas !), de nombreux militants, de nombreux cadres et d’intellectuels compétents, efficaces et dynamiques, des électeurs, des moyens de propagande énormes, etc.
Je ne dis pas qu’il faut recréer le FN de 1986 : il faut revenir aux principes qui ont permis cette fantastique traversée, et ce formidable renouveau du mouvement national, populaire, social et catholique. L’intégrité, l’honnêteté, l’amitié, le courage, la concorde, le dévouement, etc. autour des principes fondamentaux politiques imprescriptibles, dans la fidélité aux traditions nationales, avec des chefs irréprochables…
Anard
Le camp des nationalistes n’arrivera à rien.Que peut-on espérer quand tout le monde mène son petit combat personnel? Ca tire dans tous les coins et souvent compte son propre camp.Celui qui pouvait réunir a été l’auteur de la destruction :La boutique est réservée à sa fifille.Rien de bon à attendre.Protocolairement prévu.Rien à espérer dans ce système truqué de corrompus.
Lusso
C’est une analyse excellente, qui rend justement hommage à Alain de Benoist, trop vite décrié par certains catholiques dont l’idéal politique se forme encore par rapport aux mandements du Cal Pie! Sans doute est-il agaçant d’entendre Alain de Benoist et ses épigones ( Venner, par exemple) s’étourdir dans la nostalgie d’un paganisme idéalisé,comme s’ils n’avaient jamais lu le magnifique réquisitoire que saint Augustin a dressé contre les fables païennes dans la “Cité de Dieu”, pour en établir définitivement l’inanité. Cependant, mise à part cette paganophilie, il faut reconnaître à la nouvelle droite le mérite d’avoir tenté de renouveler la pensée de la droite française jusqu’alors coincée entre les élucubrations du marquis de la Franquerie, les Francisques de grand-papa, la “messe-de-toujours” et la nostalgie stérile de l’Algérie française.
Elle n’y est pas arrivée, c’est regrettable. Notre époque ne s’intéresse plus à la politique. Les rejetons des meilleures familles françaises finissent dans des écoles de commerce. Dans le meilleur des cas, ils pensent avoir atteint le sommet du combat politique en chantant des cantiques devant des avortoirs ;ou du martyre en montant dans un panier à salade pour avoir postillonné sur une poignée de gauchistes homophiles.
La ND n’a cependant pas réussi à transformer l’essai en concrétisant les espoirs qu’elle semblait porter.C’est dommage.
pg
@ Solange
Miracle du 15 août ? Pour une fois, je suis d’accord à 100 % avec vous, à part le coup d’urine acide obligatoire (mais cela donne un genre intelligent désormais) sur JM LP.
Mais on a toujours les chefs qu’on mérite : or les catholiques proches de la droite nationale ont failli en politique. Regardez les lieux, les villes où ils sont sociologiquement les plus nombreux, comme Versailles par exemple : aucun parti de droite nationale n’a jamais pu y survivre sans divisons, querelles, listes municipales diverses, y compris contre le FN, bien avant le MNR ou les dernières scissions PdF et listes concurrentes dites chrétienne. Or le leader du FN de Versailles a été longtemps un membre du BP, catho tradi, mais il cristallisait des haines et du mépris de la part même de cathos tradis, qui préférèrent soutenir ou monter des listes municipales avec des membres de la Nlle droite néo-païenne, lesquelles éclatèrent ensuite,etc….. Un tel degré de bêtise collective fait frémir.
Avant les idées surnaturelles et les constructions intellectuelles, retrouvons le sens du réel. Car les meilleures idées appliquées sans intelligence conduisent toujours à des désastres collectifs : les cathos tradis y auront puissamment contribué en politique.
Et cessons aussi de considérer que la meilleure bataille sera celle de la querelle contre l’ami le proche, le camarade, ou le frère, et que c’est par la scission à but de destruction qu’on aura le dernier mot : car ainsi, quand tout est brisé, il est encore nécessaire d’incriminer celui qu’on avait voulu tuer…….Une forme de justification par les oeuvres en qq sorte…..
Il est donc inutile de faire du FN un bouc émissaire : il est ce que sont les gens de la droite nationale et catholique n’en ont pas fait.
Revenir en 1986 : c’est exactement ce qu’il faut faire sur les idées, et particulièrement en économie. Car SARKOZY n’est pas mort, ni sur la sécurité, ni sur l’immigration, ni surtout en matière économique, domaine où il est le seul à être globalement crédible aux yeux de la majorité des électeurs de droite, puisque la droite nationale est désormais aussi étatiste que le PCF.
Or outre le fait que les ”cimentiers” qui ont financé certaine liste régionale rouvriront leur portefeuille pour soutenir tout ce qui divise, la droite nationale en abandonnant l’idéal des libertés à reconquérir se prive du levier de la reconquête des intelligences et des sensibilités. Qui rêve d’un Etat déjà omniprésent ? Par contre la plupart des Français aspirent à retrouver leurs libertés. C’est le moment où la droite nationale ignore cette aspiration. C’est bien fâcheux : car l’identité ne sera jamais un thème politique, quoiqu’en pense l’auteur de l’article de Minute.
brice de beauvau
comme toujours dans l’histoire de la france, la droite est majoritaire dans l’opinion publique, mais n’a jamais su s’organiser, s’unifier pour être une face à l’idéologie marxiste, ou à tout le moins, gauchiste. les “politiciens” de droite sont des individualistes… et des égoïstes. c’est désespérant.
Olivier M
Il s’avère aujourd’hui évident que la droite nationale ne dispose plus que d’un seul mouvement crédible et suffisamment solide pour la représenter, toutes tendances confondues, au niveau national: c’est le Front National.
Les dernières élections régionales ont amplement et sans équivoque prouvé sa domination écrasante face à toutes les tendances groupusculaires, inefficaces à obtenir la moindre représentation crédible de niveau national.
Et contrairement à Anard, on ne peut non seulement que constater que c’est bien à Jean-Marie LE PEN et à Marine LE PEN qu’on le doit aujourd’hui, mais encore que l’avenir des nationalistes autour du FN est beaucoup plus ouvert aujourd’hui qu’hier.
En effet, la coque de diabolisation qui enferma le FN dans la réputation “d’extrémisme” est en train de craquer, au point que Sarkozy lui-même approuve et légitimise une mesure phare du FN (déchéance de la nationalité pour les racailles étrangères) tout en avouant par les faits qu’il est incapable de la faire appliquer depuis 8 ans qu’il gouverne la France sans partage.
Par conséquent, il y a tout lieu d’être optimiste pour la droite nationale.
Qui sera non seulement brillament représentée aux présidentielles de 2012, mais qui en récoltera surtout les fruits aux législatives qui suivront.
trahoir
Passionnant article.
C’est un peu hors sujet mais je viens de trouver pour 50 centimes d’euros un livre de Jean Cau. Il a une interprétation particulière du catholiscime mais on dirait….du Zemmour de 2010.
Je ne comprends pas qu’il n’existe pas un centre de réflexion-bibliothèque permanent sur l’histoire de la “mouvance”.
Le Salon beige fait un énorme travail bénévole mais il doit y avoir d’autres choses à faire.
Connaître l’histoire récente de notre cercle de réflexion est nécessaire, ne serait que pour ne pas recommencer les mêmes idioties.
J’ai une histoire de non militantisme à raconter de la part de gens qui lisaient un ouvrage nommé “L’Action”, je la raconte dans un commentaire suivant. Le temps de réfléchir, j’hésite….mais je me suis déjà fait une mauvaise réputation sur ce site….
cad
Demander à une droite qui sortait de “l’épuration” communiste d’aprés 44 et gaulliste, aprés la bataille algérie française ,d’etre la première de la classe c’est demander à un agonisant de courir le marathon .soyons sérieux et PLONCARD père avec ses cercles de philosophie politique et OUSSET avec la cité catholique avant bien d’autres ont été les precurseurs du renouveau de la pensée catholique et politique .actuellement les blogs catholiques ou nationalistes dont le salon beige est un des meilleurs ,avec fdesouche ou contre info entre autres ,ont une capacité d’information et de reactivité que nos ainés auraient révé d’avoir .Aprés de l’europe nouvelle à europe action à la nouvelle action française à la nouvelle droite toutes ces tentatives un peu ésoteriques et trés intellectuelles ont échoué .dans l’histoire on retiendra que seuls le FN en politique et le mouvement tradi avec sa floraison de monastères ou de fondations ont maintenu et agrandi la mouvance droite nationale et catholique .personnellement j’ai connu de ces nationalistes qui las de récolter 1°/° des voix aux élections revaient d’une alliance avec le psu de ROCARD !et ils ont été engloutis.ou pensaient infiltrer le giscardisme et ils sont devenus des sépulcres blanchis .pourquoi enfin toujours parler de catholiques frileux et passeistes avec un thomisme de sacristie comparé à des cercles nouvelles écoles d’une intelligence supérieure ,ayant connu les deux milieux je doute de cette façon de voir les choses ,les pesanteurs intellectuelles sont souvent chez les nouveaux machin chose.
Solange
Si, une fois n’est pas coutume, PG se trouve d’accord avec moi (quelle surprise), je reste extrêment dubitative quant aux propos de Olivier M. se résumant en une glorification de la fille Le Pen, grâce à laquelle le FN serait ce qu’il est… L’imbécillité d’un tel propos, qui s’éloigne totalement du sujet de départ, se passerait de commentaires, si ce témoignage fanatisé ne portait à de graves conséquences.
Je ne vais pas revenir sur le parcours chaotique de la fille Le Pen au sein du FN (népotisme, favoritisme, dérives idéologiques, abus, purges, exclusions, trahisons, etc) : mais il semble que la droite nationale n’aura d’avenir qu’en dehors des partis-pris catégoriels et personnels. Il faut sortir de la soumission à un clan très réduit pour s’ouvrir à tous les hommes et les femmes de bonne volonté. Ce n’est pas le cas de MLP qui exclut tous ceux qui ne se soumettent pas à elle. Au contraire, la démarche politique de Bruno Gollnisch m’apparaît comme beaucoup plus crédible et prometteuse : en refondant le mouvement national autour de son principal parti (le FN) dans un esprit de concorde et d’équilibre, cela semble plus viable que le maintien d’une boutique au profit d’une petite oligarchie imbue d’elle-même et repliée sur elle-même. C’est le rassemblement large sur des idées fortes et clairement exprimées qui peut permettre une victoire, non un regroupement d’asservis aux idées courtes et médiatiquement correctes. La droite nationale, le Front National, la France, méritent mieux que la fille Le Pen, surtout quand un homme politique, qui a la stature d’un homme d’Etat, a fait ses preuves aux cours de ces deux dernières décennies, en termes de fidélité, d’intégrité, d’humanité, de culture, d’expérience, de compétence, etc.
Olivier M
Chère Solange, je ne vous ai jamais traitée “d’imbécile”, quoique je puisse en penser.
La droite nationale, le Front National, la France, le Salon Beige méritent mieux que les élucubrations hystériques de Solange.
DAM
A Solange , pourquoi revenir sur le débat MLP BG alors que votre analyse précédente était dépassionée et objective.
Si nous soutenons MLP c’est parce qu’elle peut GAGNER avec un programme FN style 1986 et que de plus elle a la santé ce qui n’est pas le cas de BG (et en matière de politique il en faut)
guillaume
Assurément, la droite nationale va dans le mur!
L’émiettement que nous subissions depuis 10 n’annonce rien de bon. Une chose est sûre, qu’il faut reconnaître à Olivier M(c’est bien la seule, d’ailleurs). On ne peut pas faire l’économie de ne pas prendre en compte le FN dans l’avenir de la droite nationale. Car si certains trouvent, avec raison parfois, qu’il faudrait mieux que ce parti meurt de sa belle mort, il peut aussi parasiter toute initiative durant les 15 prochaines années, qu’il soit à 5 ou à 15%… Rien que pour cela, les nationaux quels qu’ils soient auraient tort de se désintéresser de la succession de JMLP.
DOUDOU
Marine Le Pen est la seule à avoir du charisme, à être organisée et à vouloir gagner. Ras-le-bol des spécialistes de “L’action” qui se sont toujours avérés incapables d’agir sur le terrain de façon durable. D’ailleurs, “ils” parlent et théorisent beaucoup, mais ne sont même pas capables de se présenter aux élections municipales, où il y a pourtant des places à prendre pour agir. Ce sont les “permanences” de l’échec perpétuel !Marine Le Pen, elle, a tout compris, notamment l’importance du combat local.
Solange
C’est vrai que le combat local en Ile de France avec un FN à 9% et la fuite des cadres et des militants, Marine Le Pen, elle connaît…
pimprenelle
Apparemment le FN semble la seule alternative pour sortir du m…ier dans lequel on se trouve , mais Marine est favorable à l’avortement ,ça craint quand meme un peu , non?
pg
@ Solange
Il est important de demeurer objectif. Vous n’aimez pas Marine LE PEN, mais cela ne peut servir de grille d’explication à tout ce qui touche de près ou loin, hier ou demain, à la droite nationale, objet principal de l’article du Choc du Mois.
Cet article parle d’idées et de stratégie : or vous ne pouvez nous dire qu’une seule personne aurait tout fait échouer, tout en réclamant un retour aux ”fondamentaux” : que faut-il à la droite nationale ? Une personne (M LP ou BG) ou des idées et une stratégie ?
Et surtout, sujet de cet article, que doit faire le pôle catholique ? Car c’est cela qui nous intéresse : faire de l’héritage catholique (dont l’article montre bien qu’il est très mal connu et défini pour ce qui est de la politique en général) une arme de division, utilisée abusivement par certains contre Marine Le Pen au profit (est-ce assuré, d’ailleurs ?) de B. Gollnisch, ou dépasser cette joute provisoire et dire ce que nous sommes, et définir donc le contenu d’un regard catholique français sur l’économie, la politique, la vie sociale, le rôle de la famille, et la place de l’Etat, etc……., utile et crédible, quel que soit le prochain président du FN ?
Ce qui est certain, c’est que le monde catholique est infirme politiquement et que cela dépasse les cathos tradis de droite souverainiste et/ou nationale.
Rien que ce fait devrait faire disparaitre entre nous toute tentation de faire de nos opinions personnelles sur telle ou tel des principes et des idées : cette confusion permanente des genres et les divisions inexpiables qu’elle a engendrées mènent les catholiques depuis 50 ans à leur marginalité politique actuelle.
Le reste, le Congrès du FN, etc…. c’est très important : mais c’est hors du débat initié par le Choc du Mois.
Ainsi qui de Marine ou de Bruno donne une place à une protection sociale et un système de retraite autres qu’étatiques et monopolistiques ? Aucun des deux, puisque c’est le programme du FN.
C’est là le sujet, les idées, l’application concrète de la DSE, et non les personnes.
périclès
Pour la nouvelle droite, forte et crédible au XXIè siècle, avec perspectives de développement, il faut des idées toutes neuves, au risque de bouleverser certains.
Pour unifier les droites, l’idée serait de sortir précisémment des concepts nationaux et s’appuyer sur l’identité commune au plus grand nombre : gréco-romaine et chrétienne (voire judéo-chrétienne pour ratisser encore plus large, il y a aussi des idées de droite chez nos “frères” de l’ancienne aliance, au moins quant à la préservation de la culture classique et du savoir, discipline à l’école etc).
L’idée de civilisation plus que de la nation, 2500 ans contre à peine 200 (états nationaux c’est essentiellement le XIXè), plus unificatrice, plus profonde, permettant les alliances europénnes et incluant les européens vivant en France, nombreux avec la nationalité française et qui votent. Idem pour les américains (d’origine)etc qui aussi se retrouvent dans ce concept civilisationnel.
Nous vivons dans un monde ‘globalisé’, les rattachements futurs ne seront plus géographiques (on bouge souvent, même d’un continent à l’autre), mais civilisationnels, de valeurs, des traditions culturelles (occident gréco-romain) et religieuses.
C’est là les perspectives du renouveau de la droite, une refondation qui serait en fait (ceci pour les récalcitrants) un retour aux sources.