Pourquoi l’abbé Dominique Wiel, 68 ans, aujourd’hui innocenté comme les cinq autres accusés en appel de l’affaire d’Outreau, fut-il, devant la cour d’assises de Saint-Omer en mai 2004, le plus lourdement condamné ? […]
Sans doute faut-il remonter plus loin dans l’Histoire. Jusqu’au “petit père Combes” (le radical-socialiste Émile Combes), inspirateur d’une loi sur la laïcité dont on célèbre avec émotion le centenaire. Ses disciples aujourd’hui prêchent la tolérance. Mais en 1905, au cri d’“À bas la calotte !” ils juraient d’en finir avec l’influence néfaste des curés à l’école. Il en est resté quelque chose : un sentiment de culpabilité chez les catholiques, qui explique pourquoi de récents incendies d’églises comme celle de Romans n’ont guère suscité de réaction. Et une suspicion toujours prête à renaître sur les curés. Même s’ils ne portent ni soutane ni croix. Même s’ils sont, comme l’abbé Wiel, pauvres parmi les pauvres.