Lu sur Sandro Magister :
"Le rabbin argentin Abraham Skorka, qui vient de rendre visite à son ami de longue date Jorge Mario Bergoglio avec qui il se rendra prochainement en Israël, a déclaré au Sunday Times, à propos du pontificat de Pie XII : "Je crois que le pape ouvrira les archives".
En disant cela, Skorka n’a rien révélé de nouveau, mais ces quelques mots ont suffi à susciter l’attente d’une ouverture imminente des archives concernant le pape Eugenio Pacelli, qui aurait lieu avant même le voyage du pape François en Terre Sainte, programmé du 24 au 26 mai. […] Mais maintenant on attend que le pape François rende disponible la documentation complète du pontificat de Pie XII, de 1939 à 1958, une documentation qui comprend seize millions de feuilles, plus de 15 000 enveloppes, 2 500 fascicules.
Au Vatican cela fait six ans que l’on travaille à mettre en ordre cette imposante masse de documents, afin de la rendre effectivement consultable par les chercheurs. Et le préfet des archives secrètes du Vatican, l’évêque Sergio Pagano, a déclaré au Corriere della Sera que "cela prendra encore un an, un an et demi". […]
Entre temps, toutefois, les études consacrées au pontificat de Pie XII et aux juifs ont fait de notables progrès dans une autre direction, moins idéologique et plus concrète : elles ont reconstitué ce qui était arrivé aux milliers d’israélites qui eurent la vie sauve parce qu’ils avaient trouvé refuge dans des églises et des couvents de Rome et d'Italie. Les recherches dans ce domaine sont très avancées. Et elles font apparaître de manière de plus en plus claire que le sauvetage d’un très grand nombre de juifs fut non seulement autorisé par les instances dirigeantes de l’Église mais même coordonné par elles. "Voilà qui efface l’image, proposée dans les années Soixante, d’un pape Pie XII indifférent au sort des juifs ou même complice des nazis", a affirmé, il y a quelques jours, une historienne juive de premier plan, Anna Foa. Ce n’est pas tout. Ces recherches mettent en lumière une solidarité de vie qui s’était instaurée à cette époque entre d’une part les prêtres et religieuses et d’autre part les juifs qui étaient cachés dans leurs bâtiments, solidarité qui a été un signe avant-coureur du dialogue entre l’Église et le judaïsme qui allait démarrer plusieurs décennies plus tard. Anna Foa a décrit cette réalité lors d’un colloque qui a eu lieu à Florence les 19 et 20 janvier. [Lire la suite]"