Coordonnateur régional pour le Pakistan de l’United Religions Initiative, le Père James Channan, dominicain et ancien Vice-provincial de l’ordre des Dominicains au Pakistan dont il dirige le Centre pour la Paix, a déclaré à l’Aide à l’Église en Détresse :
« L’acte barbare, commis par des musulmans pakistanais fanatiques, consistant à brûler vif un couple de pauvres chrétiens est un crime contre l’humanité. C’est le pire crime de l’histoire du Pakistan commis au nom de la religion. Il a été déclenché par l’accusation erronée d’avoir brûlé quelques pages du Coran. Les musulmans et les chrétiens sont victimes des lois controversées sur le blasphème, qui prévoient la réclusion à perpétuité en cas de profanation du Coran, et la condamnation à mort en cas de diffamation ou d’insulte à l’encontre du prophète de l’Islam. Le problème de ces lois est qu’elles sont le plus souvent utilisées pour régler des comptes personnels, tels que des litiges commerciaux. En effet, qui serait assez insensé pour brûler des pages du Coran ou insulter la dignité du prophète Mohammed ? »
« Ce qui est plus problématique, c’est que ces lois sont très vagues ; qui plus est, la plupart des pakistanais sont analphabètes, c’est pourquoi l’application de la loi fait très facilement l’objet d’abus, lorsque des gens tiennent des objets dans leurs mains, comme ce qui arrivé à Kot Radha Kishan. Des extrémistes musulmans, incités par de simples accusations, ont assassiné d’autres musulmans ainsi que des chrétiens. Mais la communauté chrétienne est plus vulnérable, car une accusation portée contre un seul individu peut provoquer de la violence à l’encontre de sa famille ainsi que de l’ensemble de la communauté locale. Des maisons sont attaquées, des églises sont incendiées et des personnes sont tuées. »
« Ces lois sont tellement dangereuses qu’une fois qu’une personne a été accusée, il lui devient impossible de vivre au Pakistan. Même si les tribunaux déclarent finalement une personne innocente, les musulmans radicaux peuvent tout de même assassiner cette personne, ce qu’ils considèrent comme un acte digne d’éloges. »
« Il nous serait d’une grande aide que d’autres pays fassent pression sur notre gouvernement. L’ONU devrait s’impliquer et condamner de tels crimes contre l’humanité, tout en nommant des commissions d’enquête pour enquêter sur le terrain. Ce sont là certaines des mesures qui peuvent aider à mettre un terme à des actes barbares tels que le meurtre cruel de ce couple chrétien et de leur enfant à naître. »