Dans son éditorial pour Octava Dies, l'hebdomadaire d'information du Centre télévisé du Vatican, le père Lombardi est revenu sur les assassinats du ministre chrétien Shahbaz Bhatti et du gouverneur musulman Salman Taseer :
"Tous deux ont été tués pour la même raison : parce qu'ils s'opposaient à la loi sur le blasphème, une loi qui, en soi, est vraiment un blasphème parce qu'elle est la cause, au nom de Dieu, d'injustice et de mort. Mais l'un était musulman, Salman Taseer, gouverneur du Punjab ; l'autre chrétien, Shahbaz Bhatti, ministre pour les minorités du gouvernement pakistanais. Tous deux savaient bien qu'ils risquaient leur vie parce qu'ils avaient explicitement été menacés de mort. Et ils n'ont toutefois pas renoncé à leur lutte pour la liberté religieuse, contre le fanatisme violent et en ont payé le prix le plus haut par leur sang […]
Alors que ces deux assassinats nous remplissent d'horreur et d'angoisse pour le sort des chrétiens au Pakistan, ils nous inspirent de manière paradoxale un sursaut d'espérance, parce qu'ils associent un musulman et un chrétien dans le sang versé pour la même cause. Il n'y a plus seulement un dialogue de connaissance réciproque ou un dialogue dans des engagements communs pour le bien des personnes. Du dialogue de vie on passe au dialogue du témoignage dans la mort, au prix de son propre sang, pour que le nom de Dieu ne soit pas réduit à un instrument d'injustice."
Michèle
Oui, la ligne de partage ne passe pas par l’appartenance, elle passe à l’intérieur de l’homme, et l’Esprit souffle où il veut.
Denis Merlin
Très juste, l’union dans la mort de ces deux martyrs de la charité, l’un musulman, l’autre chrétien, nous aide à comprendre que la lutte n’est pas contre l’islam, mais pour la raison et la liberté.
Bergstein
Que les deux personnes mortes aient été adversaire d’une loi, ne signifie pas que leur mort ait le même sens.
Tout dépend de l’intention.
Or, le ministre chrétien l’a bien dit : son but était de servir le Christ. Ce que ne faisait probablement pas le musulman.
L’un est martyr du Christ, l’autre est mort pour ses idées. Ce qui est bien différent.
On ne peut donc pas rabaisser la mort du ministre chrétien à une mort pour une certaine cause, pour une idée, pour ou contre une loi. Ni hausser la mort du musulman à un martyr !
C’est vraiment tout confondre, et insulter le chrétien.
Michèle
Mourir pour ses idées, certes, mais de quelle source ou plutôt de qui peuvent bien venir des idées généreuses, pour lesquelles on a le courage de risquer sa vie?….du coran peut-être?
Et Qui “sonde les reins et les coeurs”?
gloire à Dieu
observez le blason : deux épées qui s’entrecoisent et comparez avec la croix !
on y voit une opposition totale entre ceux qui veulent la guerre et Celui qui donne sa vie pour la Paix.
Yves Daoudal
Le parallèle que fait le P. Lombardi est malheureusement faux.
Salman Taseer n’était pas musulman. Il ne l’était que de dénomination. Il était très occidentalisé, et c’est au nom du libéralisme occidental qu’il combattait la loi sur le blasphème. Cela n’enlève rien à son très grand courage, mais on ne peut pas mettre son assassinat sur le même plan que celui du martyr catholique Shahbaz Bhatti.
Laisser entendre qu’il y aurait un combat commun entre des musulmans et des chrétiens sur la loi contre le blasphème est contraire à la vérité. Alors que toute l’Eglise au Pakistan est mobilisée contre cette loi, la seule autre personnalité pakistanaise “musulmane” qui ait cherché à modifier la loi est Sherry Rahman, député et ancien ministre : elle avait déposé une proposition de loi, elle a dû la retirer, et se taire, pour ne pas se faire assassiner. Elle aussi est “musulmane” à la façon de Salman Taseer.