Le Saint-Père s'est adressé hier matin aux membres de la Rote Romaine à l'occasion de l'inauguration de leur année judiciaire :
''L'Eglise est inséparable de la famille dans sa proclamation du dessein de Dieu. Créateur et Rédempteur de l'homme, il charge l'Eglise de dire la sacralité et la beauté de l'institution familiale. C'est une mission toujours actuelle, tout particulièrement de notre temps''.
Définissant la Rote comme tribunal de la famille, le Saint-Père a souligné une autre de ses prérogatives:
"Elle est la cour de la vérité du lien sacré. Et ces deux aspects sont complémentaires. L'Eglise, en effet, peut montrer la miséricorde et l'amour indéfectible de Dieu pour les familles, en particulier lorsqu'elles sont blessées par le péché et les épreuves de la vie. En même temps, elle doit proclamer la vérité essentielle du mariage selon le dessein de Dieu. Ce service est principalement confiée au Pape et les évêques".
Puis il a évoqué les récents synodes sur la famille qui ont permis un ''sage et profond discernement grâce auquel l'Eglise, entre autres choses, a indiqué le monde qu'il ne peut y avoir de confusion entre la famille aimée Dieu et toute autre union''.
"Dans divers domaines, l'Eglise contribue à accompagner l'être humain toute sa vie… Si la famille peut se dire Eglise domestique, l'Eglise est d'une certaine façon la famille de Dieu… Et parce qu'elle est mère et maîtresse, l'Eglise sait que, parmi les chrétiens, certains ont une foi solide, formé par la charité, renforcée par une bonne catéchèse et nourrie par la prière et la vie sacramentelle, tandis que d'autres ont une foi faible ou négligente, sont sans formation ni éducation, ou bien les ont oubliées… C'est pourquoi il faut réaffirmer clairement que la qualité de la foi n'est pas une condition essentielle du consentement matrimonial, qui, selon la doctrine de toujours, ne peut être vicié qu'au plan naturel car l'Habitus Fidei est infusé au moment du baptême… Il est pas rare que le couple soit influencé par l'Instinctus Naturae au moment du mariage, ce qui limite la plénitude de connaissance de Dieu par les époux… Ainsi les carences dans la formation de la foi, et l'erreur concernant l'unité, l'indissolubilité et la dignité sacramentelle du mariage, peuvent vicier un consentement matrimonial alors seulement déterminé par la volonté. C'est précisément pourquoi les erreurs affectant la nature sacramentelle du mariage doivent être pesées avec grand soin… Avec un sens renouvelé de sa responsabilité, l'Eglise doit continuer à proposer le mariage avec tous ses éléments essentiels: enfants, unité, indissolubilité sacramentelle, non pas comme idéal réservé à quelques-uns...mais comme une réalité que, dans la grâce du Christ, tous les fidèles baptisés peuvent vivre. D'où l'urgence pastorale qui concerne toutes les structures de l'Eglise, qui pousse la convergence vers un but commun visant à une correcte préparation du mariage, dans une sorte de nouveau catéchuménat, comme l'ont souhaité certains pères synodaux".