Dans Présent de samedi, Jean Madiran s'en prend au dernier dossier de Paris Match sur… la succession de Benoît XVI :
"Comme cadeau de Noël, le magazine hebdomadaire Prurit-Match, dont on connaît le poids en raison de son importance numérique, a offert à Benoît XVI l’annonce charmante que « sa succession est ouverte ». L’article est de l’insolente hirondelle Catherine Panzoni. Elle a recueilli les confidences du cardinal Scolange, qu’elle présente déjà comme un papabile « aussi incontournable que prestigieux ». […]
« Le nouveau pape », écrit Catherine Panzoni, « devra remotiver les jeunes », car « en cinq ans les vocations ont vertigineusement diminué ». C’est une contre-vérité : ce n’est pas en cinq ans. C’est depuis cinquante ans et même depuis soixante-dix. Car c’est depuis le Concile et même depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais il faut éviter que l’on s’en aperçoive : on risquerait de remonter aux vraies causes !
L’article de Prurit-Match ne consacre aux vocations en chute qu’une demi-phrase ; et comme si l’on ne pouvait plus rien attendre d’« un pape de 84 ans », il passe directement à une liste des problèmes qui seront ceux du « nouveau pape » :
« Il lui faudra se prononcer sur les unions des homosexuels, la bioéthique, le recours au préservatif dans certains cas, les divorcés remariés souhaitant communier, le célibat des prêtres, la consécration d’hommes mariés, l’euthanasie. Autre sujet essentiel : la gestion du gouvernement dans l’Eglise. Doit-elle être toujours aussi pyramidale, avec l’autorité souveraine de l’évêque de Rome, ou plus collégiale ? » La liste est bien faite. C’est celle des préoccupations qui agitent les élites intellectuellement pourries du catholicisme universitaire, publicitaire, médiatique et carriériste. […]
Une telle accumulation de remarques malveillantes sur un pape artificiellement présenté comme isolé et inactif signifie simplement que les clans progressistes s’estiment insuffisamment écoutés par Benoît XVI. Il n’est pas étonnant que leur insatisfaction s’exprime méchamment dans un magazine connu pour son ignorance méprisante à l’égard de l’Eglise. Il est cependant significatif que ce soit une plume catholique ayant ses entrées un peu partout au Vat’ qui se trouve à la manœuvre […] C’est une nouvelle fois le signe annonciateur d’une tempête. Mais qui, cette fois aussi, pourrait bien avorter.