Signez la lettre à la Ministre de l’Éducation Nationale lancée par les AFC.
Les Associations Familiales Catholiques demandent à la ministre de l’Éducation Nationale, Anne Genetet, de ne pas publier le programme EVARS prévu pour le 5 décembre prochain, et en expliquent les raisons dans une lettre ouverte (ci-dessous). Cette lettre est ouverte, à la manière d’une pétition, aux signatures des Français qui s’opposent au programme, mais aussi pour les alerter.
Madame la Ministre,
Le futur programme d’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité vise à donner un cadre aux 3 séances annuelles dispensées de la maternelle à la terminale.
S’il prend bien en compte l’éducation à l’intimité, la prévention des risques – en particulier via les écrans – et la lutte contre les abus et les discriminations ,, le futur programme d’éducation à la vie affective etc. n’est cependant pas acceptable pour les familles pour les quatre raisons suivantes :
- Les parents sont invisibilisés
Les enfants sont entrainés, dès la classe de maternelle, à repérer les « adultes de confiance » de leur entourage, qu’ils soient professeurs, parents, éducateurs sportifs ou soignants. Les parents, pourtant premiers et principaux éducateurs, occupent dans ce texte une place relative qu’ils partageraient avec les autres éducateurs. Or, les parents sont les premiers et les principaux éducateurs de leurs enfants. Le programme indifférencie ainsi dans l’esprit des enfants la place particulière et l’autorité légitime de leurs parents. Les familles s’inquiètent de savoir si l’Etat, et en particulier l’Education nationale, reconnait effectivement leur primauté éducative ou si chaque père ou mère n’est vu que comme un adulte maltraitant en puissance.
De la même manière, les différents types de famille sont mis sur un même plan, des familles unies jusqu’aux situations d’enfants confiés à l’ASE. Le respect est dû à tous, sans pour autant ignorer les souffrances de certains enfants, dues à des drames [ou des dysfonctionnements] familiaux
Enfin et surtout, le programme ne donne aucun rôle ni aucune reconnaissance aux pères et aux mères sur des sujets qui touchent pourtant à l’intimité des transmissions familiales. Les parents doivent être informés, à l’avance, de ce qui sera transmis à leurs enfants et pouvoir exercer leur liberté et leur droit d’exprimer leurs réserves éventuelles.
Quelle est la légitimité de l’Etat pour contourner ainsi les parents ?
- Le genre est omniprésent
La lutte contre les « stéréotypes de genre et les assignations de rôle » est déployée de manière répétitive tout au long du cursus scolaire. Dès la maternelle, les exercices sur l’inversion de l’attribution des métiers selon le sexe ou la vigilance sur la mixité effective des jeux, des espaces et même des couleurs, rappellent les propositions mises en place pour les ABCD de l’égalité, et déjà rejetées à cette époque par les familles
En CM1 (9-10 ans), on propose eux enfants « d’exploiter des articles de presse pour identifier les inégalités homme-femme dans la sphère professionnelle, politique, financière, familiale, et de rechercher les stéréotypes de genre qui en sont à l’origine ». En classe de Première, il est question « d’identifier les normes qui influencent l’identité et les comportements ».
L’Education nationale s’est-elle arrogé le droit de rééduquer les familles à travers leurs enfants ?
- Le consentement est promu comme nouvelle norme éthique
Le « consentement » apparait comme la norme éthique indépassable dans les relations entre les personnes. Or, la pédocriminalité nous a amplement montré qu’il est possible de consentir à des situations objectivement néfastes, ce d’autant plus que la personne est jeune et vulnérable. Le consentement est à la fois nécessaire et très largement insuffisant. A quoi se réfère-t-il ? Quels sont les critères donnés à l’enfant, au jeune pour « consentir » ? Comment apprend-on à l’enfant, à l’adolescent puis au jeune à poser des choix libres et responsables ? Dès le CE1, le programme inclut l’item « Savoir penser de façon critique » : quel est le sens de cette injonction sans contenu à l’âge de 7ans ? Elle est régulièrement réitérée. Ainsi en Quatrième (13 ans) : « Faire des choix responsables ».
La minorité est par définition cet âge, avant 18 ans, où l’enfant puis l’adolescent n’est pas encore capable de choix personnels entièrement responsables et doit être protégé par les adultes. Si le consentement est nécessaire, il devrait être accompagné de points de repères éthiques, mais aussi juridiques, solides. Ce programme qui voudrait ne pas transmettre de norme, promeut en fait des normes comportementales qui laissent les enfants et les jeunes sans boussole éthique.
- Les émotions sont instrumentalisées
Nous devons aider les enfants à comprendre et nommer leurs émotions. Mais celles-ci ne suffisent pas comme seul référentiel pour la prise de décision. Or, le programme se réfère aux émotions de manière itérative et insistante tout au long des cycles 1 à 3. Or les émotions, tout comme les informations fournies par les cinq sens, doivent être passées au crible de l’intelligence pour juger de leur pertinence et de leur importance. La formation aux émotions est nécessaire, mais elle ne suffit pas. Un abuseur peut savoir comment s’y prendre avec un enfant qui pourrait se sentir bien en sa présence (émotion positive) et « consentir » à des gestes d’abus. L’identification des émotions doit être complétée par une formation objective de l’intelligence et de la raison.
N’est-ce pas précisément le rôle attendu de l’Ecole ?
Dans cette période où la démocratie est mise à mal et la société fracturée, nous vous demandons, de ne pas créer de point de crispation supplémentaire entre les familles et l’Ecole. Ayons la clairvoyance de laisser les questions sociétales, en dehors des murs de l’Ecole car elles relèvent de la liberté de conscience,
Madame la Ministre, nous vous demandons solennellement de ne pas publier ce programme d’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité.