Six thèmes principaux ressortent des 191 interventions lues au synode et des 99 interventions libres, prononcées durant la première semaine du synode :
1. La Parole de Dieu est beaucoup plus que la Bible
La Parole n’est pas un simple texte écrit, c’est l’amour de Dieu fait homme en Jésus Christ. Par conséquent, la Parole est beaucoup plus que la Bible. Le Nouveau Testament est d’ailleurs écrit au cœur de l’Eglise naissante et implique donc la Tradition et l’interprétation du Magistère. Les pères ont souligné que ce synode ne cherche pas à réécrire la constitution dogmatique Dei Verbum du Concile Vatican II qui explique déjà ces questions doctrinales. Il ne s’agit donc pas d’un synode doctrinal (même s’il rappelle des vérités du Magistère) mais avant tout d’un synode pastoral. Plusieurs pères synodaux ont demandé un document du Saint-Siège sur l’interprétation des Saintes Ecritures, suggérant même un document papal sous forme d’encyclique.
2. Prêcher par l’exemple : le problème des homélies
La préoccupation concernant la qualité des homélies en général a été constante. Certains y voient même une raison de l’abandon de l’Eglise par de nombreux fidèles. Des évêques ont demandé un Directoire pour les homélies. Le cardinal Angelo Scola, patriarche de Venise, a précisé que la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements prépare un document destiné aux prêtres, pour la préparation des homélies. Il ne s’agit pas, cependant, d’un manuel de prédication. De nombreux évêques ont insisté également sur le fait que les séminaristes et les prêtres doivent non seulement étudier la Bible mais aussi apprendre à la savourer en la méditant. Les célèbres paroles de Paul VI qui affirmait que le monde écoute les maîtres mais suit les témoins, ont été citées plusieurs fois. Si le prédicateur ne vit pas la Parole qu’il prêche, il perd toute sa crédibilité.
3. La lectio divina
L’un des termes les plus répétés cette semaine a peut-être été celui de lectio divina. La méditation priante de la Parole de Dieu, spécialement en communauté, est un encouragement du synode à chaque paroisse.
4. L’Ancien Testament
Les catholiques ont du mal à lire et à méditer l’Ancien Testament. Ils ne peuvent donc pas profiter pleinement de la révélation divine.
5. L’exégèse
L’exégèse académique de la Bible conduit parfois à douter de l’historicité du Christ ou du fait que l’Ecriture soit un texte révélé. Cette lecture sans la foi du texte révélé aurait conduit certains catholiques à chercher une interprétation de foi dans des groupes protestants. Les évêques ont insisté sur le fait qu’il n’y a pas de reniement de la foi, ni de la science biblique.
6. Les traductions de la Bible et leur distribution
La Bible n’est pas encore traduite dans beaucoup de langues locales. De nombreux évêques africains, latino-américains et asiatiques sont intervenus pour demander la création d’un organisme dans l’Eglise catholique qui contribue à résoudre ce grave problème, également du point de vue économique.
Boris
“Si le prédicateur ne vit pas la Parole qu’il prêche, il perd toute sa crédibilité.”
Ph II 8-9:
“Le Christ s’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur la Croix”.
La Liturgie Romaine (tout au moins dans sa forme ordinaire, mais très certainement aussi dans sa forme extraordinaire) chante ce verset à plusieurs occasions :
– Messe du Dimanche de la Passion (graduel)
– Office Divin du Triduum Pascal (répons)
– Messe de la Croix Glorieuse (graduel)
– Messe du Dimanche qui a suivi (introit et graduel, peut être communion, à vérifier)
Nous l’avons aussi entendu dans la proclamation des lectures de la Messe de la Croix Glorieuse (2nde lecture), idem pour le Dimanche qui a suivi.
Or le problème Liturgique semble de plus en plus apparaître à Rome comme un problème d’obéissance …
Amédée
Je n’ai rien contre la concision, mais si l’homélie pouvait être plus longue que les annonces du fin de la Messe, ce serait pas mal… D’autant que bien souvent ces annonces figurent sur la feuille paroissiale… Or les gens savent lire de nos jours.