Faraj Benoît Camurat, co-fondateur de Sens Commun et Secrétaire Général de ce mouvement, répond à Valeurs actuelles. Extraits :
"La loi Taubira a réveillé le peuple de droite qui ne veut plus se laisser dicter son avenir ! Le succès d’hier [29 avril, avec plus de 700 personnes au meeting de Sens Commun] montre qu’il y a une soif très grande d’avoir une droite qui porte des convictions de manière cohérente avant de porter des égos. […] La gauche n’est pas propriétaire des sujets de société, la droite française s’est peu à peu vidée de sa substance en lui laissant ce champ. En pesant au sein de l’UMP, nous sommes déterminés à faire en sorte que ce parti n’esquive pas les sujets délicats. La droite que nous voulons s’engage avec détermination contre les velléités du gouvernement Valls sur le suicide assisté et elle doit enfoncer le clou sur la GPA et la PMA.
Et sur la loi Taubira ?
Il faut se parler «cash», ceux qui disent qu’on reviendra sur cette loi en un claquement de doigt ne sont pas réalistes car nous avons en face de nous de gros obstacles juridiques. Nous allons proposer un plan concret pour faire sauter tous les verrous juridiques un à un pour abroger cette loi : nous sommes déterminés et concrets.
[…] La désaffection d’une partie du peuple de droite vient du fait que souvent il n’y plus de colonne vertébrale idéologique pour structurer les programmes et les discours. Nous avons le devoir de proposer une approche cohérente, il faut en finir avec l’homme politique technicien qui se contente d’additionner les mesurettes! Nous réaffirmons que c’est l’économie qui doit être au service de l’homme et pas l’inverse, la création de valeur ne doit pas être déconnectée de sa finalité. […]
En ce moment l’UMP est agitée par un débat interne sur l’Europe comment vous positionnez-vous sur ce sujet ?
D’abord, une mise au point : nous ne serons pas une écurie pour l’un ou l’autre dans ce parti, nous ne pouvons pas décevoir tous ceux qui nous font confiance. Nous ne nous laisserons manipuler car c’est notre indépendance au sein de l’UMP qui fait notre force. Il y a aujourd’hui une déception sur l’Europe, pour y remédier il faut que l’Europe laisse plus de place aux peuples dans sa prise de décision. Pour continuer la construction européenne il faut plus de démocratie dans son fonctionnement : nous sommes européens car pour peser entre Chine et Etats Unis nous avons besoin de cet échelon.
Votre Manifeste en revanche ne nous dit pas comment vous allez parvenir à créer cette « droite que vous voulez » ?
Notre stratégie est celle des "petits pas", nous avons lancé un tour de France avec des réunions dans 64 villes de France et dans toutes ces villes s’organisent des réunions d’appartement pour expliquer en quoi consiste Sens Commun. L’enjeu c’est que, pas à pas, nous pesions plus au sein de l’UMP et lors des élections internes de ce parti. […]"