Libération s’étonne que l’archevêque de Lille décommande l’artiste Izae qui devait faire la première partie du concert de Thierry Amiel, le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception, dans la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille.
L’artiste a «une identité marquée» et ses engagements en faveur de la cause LGBTQXYZ pourraient «choquer» les fidèles, estime le recteur de la cathédrale, le père Bruno Mary.
En juillet, le diocèse avait accepté d’accueillir le concert de Thierry Amiel au sein de la cathédrale, la production du chanteur spécifiant dans la convention qu’il y aurait «une première partie piano voix». Le 4 octobre, la venue d’Izae est confirmée. A la fin du mois d’octobre, «l’archevêque veut finalement tout annuler», raconte Thomas Sanchez, responsable culture et communication de la cathédrale. Après réflexion, l’archevêque concède le maintien de l’événement, à condition que la première partie soit supprimée.
Contacté par Libération, le père Bruno Mary, recteur de la cathédrale, assure que l’orientation sexuelle et l’apparence du chanteur ne sont pas en jeu, mais tout de même : la cathédrale «est d’abord un lieu de culte». La présence d’une personne LGBT «peut choquer certains catholiques. […] Ce n’est pas un procès contre eux [les personnes LGBT, ndlr] mais ça n’aide pas la cause de choquer ou de polémiquer». Il regrette d’avoir été informé trop tardivement de la programmation, n’avoir pas pu en discuter avec le chanteur et son producteur, et refuse de céder «sous la pression».
Collapsus
La propension des évêques à autoriser dans leurs églises des exhibitions de musique profane, a fortiori de rock et de surcroît par un homo, est révélatrice de la teneur de leur foi : la maison de Dieu, lieu du renouvellement du Saint Sacrifice, peut être ainsi librement désacralisée et profanée. Qu’ils ne s’étonnent pas alors des incendies, vols et autres détériorations matérielles que connaissent de plus en plus souvent ces églises.