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France : Politique en France

Pas d’enfant, pas de retraites

Pas d’enfant, pas de retraites

Lors de son discours de politique générale, François Bayrou a très longuement évoque le problème insoluble du financement des retraites. Insoluble car le financement des retraités d’aujourd’hui repose sur les cotisations des actifs et que la France connaît un crash démographique. Alors évidemment, on peut tourner le problème des retraites dans les tous les sens, sans actifs en nombre suffisants, il n’y aura pas de solution pour financer les retraités. Et le malheur c’est que François Bayrou n’a pas parlé du tout de la politique familiale, de la natalité, de la démographie :

La première urgence est de répondre à la question des retraites qui occupe le débat public depuis longtemps. Nous voyons combien cette question continue de tarauder notre pays. Le déséquilibre du financement du système de retraites et la dette massive qu’il a creusée ne peuvent être ignorés ou éludés. Je résume les chiffres que nous avions établis au commissariat au plan en 2021, en rappelant que la situation s’est probablement aggravée depuis. Notre système de retraite verse chaque année quelque 380 milliards d’euros de pensions. D’après le principe du système par répartition que nous affichons, chaque année, les actifs devraient assumer le versement de ces pensions. Or les employeurs et les salariés privés et publics versent à peu près 325 milliards par an.

Cette somme s’obtient en additionnant les cotisations salariales et patronales du privé et du public, estimées au même taux, et les impôts versés par les contribuables et affectés aux retraites. Faites le calcul, restent 55 milliards, versés par le budget des collectivités publiques, au premier chef le budget de l’État, à hauteur de quelque 40 ou 45 milliards. Or, ces 40 ou 45 milliards annuels, nous n’en avons pas le premier centime. Chaque année, cette somme, le pays l’emprunte. Autrement dit, il a choisi de mettre à la charge des générations qui viennent ou qui viendront une partie du montant des pensions que nous versons aux retraités actuels.

Les retraites représentent 50 % des plus de 1 000 milliards de dette supplémentaires accumulés par notre pays ces dix dernières années. […]

Ce problème social et moral, le gouvernement n’entend pas le laisser sans réponse. La réforme des retraites est vitale pour notre pays et notre modèle social : bien des gouvernements successifs s’y sont engagés, depuis Michel Rocard jusqu’aux efforts courageux du gouvernement d’Élisabeth Borne. Je note dans ce débat passionnel un progrès considérable : plus personne ne nie qu’il existe un lourd problème de financement de notre système de retraites. […]

Je vais demander à la Cour des comptes une mission flash de quelques semaines, afin de nous donner l’état actuel et précis du financement du système de retraites. Le gouvernement communiquera son résultat à tous les Français. La loi de 2023 a prévu que l’âge légal de départ passerait à 63 ans fin 2026. Une fenêtre de tir s’ouvre donc. Je souhaite fixer une échéance à plus court terme : celle de notre automne, où sera discutée la prochaine loi de financement de la sécurité sociale. J’ai la conviction que nous pouvons rechercher une voie de réforme nouvelle, sans aucun totem ni tabou – pas même l’âge de la retraite –, à condition qu’elle réponde à l’exigence fixée : nous ne pouvons pas laisser dégrader l’équilibre financier que nous cherchons et sur lequel presque tout le monde s’accorde. Ce serait une faute impardonnable contre notre pays. […]

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5 commentaires

  1. Si on applique à la lettre ses intentions, l’âge de la retraite devra être porté à 66 ans et à brève échéance. Il aurait été préférable qu’il le dise clairement hier plutôt que de laisser rêver ceux qui veulent revenir sur la réforme. Mais c’est Bayrou.

  2. Que faut-il sauver en réalité : le régime de retraite ou le “droit” à l’avortement ?
    Le système de retraite par répartition, qui manifeste une réelle solidarité intergénérationnelle, est basée sur le rapport actifs-cotisants/retraités-bénéficiaires. Cette évidence échappe-t-elle au monde politique ? Où, plus probablement, le monde politique ne veut pas voir que la démographie est l’architecture qui tient tout le système débout.
    La démographie suppose que l’on promeut la famille et que l’on encourage et soutient les naissances.
    C’est tout le contraire qui est à l’œuvre aujourd’hui dans la République. Et on le voit bien, François Bayrou, comme tous les autres, est soumis à la même injonction abortive que ces prédécesseurs. Le “droit” à l’avortement est institutionnalisé.
    Avec l’effondrement de la natalité et l’augmentation sans cesse croissante du nombre des avortements (243.000 en 2023) la solidarité ne peut plus exister. En ce cas, l’âge de départ à la retraite risque d’être reculé. Peut-être faudra-t-il travailler toute sa vie ?
    À moins d’euthanasier les vieux pour régler le problème !
    Dans ce domaine spécifique des retraites comme dans tous les autres domaines de la vie politique, économique et sociale, LA SOLUTION réside dans l’accueil de la vie et dans la qualité de cet accueil.
    La crise politique actuelle, qui n’a pas d’autre cause qu’une crise de sens et donc une crise spirituelle, ne nous permet pas encore de remettre le pays en ordre. La modernité et le progressisme s’accrochent encore au pouvoir. Le regime des partis et son expression parlementaire manifeste sa nocivité. Mais ses illusions meurtrières s’estompent peu à peu pour laisser la place à la vérité.

    • L’avortement, avait proclamé Madame Veil, devait rester une exception car c’est toujours dramatique, avait-elle insisté. .
      Et puis, il s’est dramatiquement banalisé, malgré les conséquences, qui peuvent être la stérilité..
      Oui, une ” remise du pays en ordre ” s’impose, la mise en évidence des valeurs telle que le respect de la vie.
      Nous courons les plus grands risques avec ce qui se prépare sur l’euthanasie, dans une véritable cacophonie, dangereuse.

  3. Ne vous inquiétez pas, le programme reste le même : vous n’aurez plus rien et vous serez heureux…dans des villes 15 minutes (smart cities) toutes neuves….comme Valence ou Los Angeles…tout leur programme est déjà écrit, il suffit de lire.

  4. Oh la la, on peut rester actif/active jusqu’à 65 ans, et cotiser.
    Pour les femmes mères de famille, toutes sortes de congés sont organisés.
    Et tout le monde peut souscrire une retraite complémentaire.
    On ne peut pas pleurer, ni réclamer tout le temps.
    Bien des retraités arrivent à l’âge légal en pleine forme et s’occupent dans des associations et autres. Donc ils pourraient continuer à travailler.
    Du courage !
    Mes parents – profession libérale- ont exercé jusqu’à 70 et 71 ans, ma mère avec une “grave maladie” mais elle avait choisi. Mon père a vécu jusqu’à 89 ans alors qu’il avait eu une enfance fragile et difficile. Quel courage tous les deux.

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