Lu dans Présent, sous la plume de Rémi Fontaine :
"« Je ne veux pas changer la politique familiale parce qu’elle marche bien » (Sarkozy). Si elle marchait si bien, il n’y aurait pas besoin aujourd’hui de réforme Fillon des retraites. C’est le théorème de Sauvy : pas d’enfants, pas de retraites ! […] On fait croire à chacun qu’il paie sa retraite, comme s’il épargnait, ce qui serait le cas dans un système par capitalisation, mais qui est faux dans le sytème actuel par répartition : les cotisations d’une année ne servent qu’à payer les retraites de cette même année, point final. Ce système n’est valable, comme celui d’une authentique solidarité, qu’à la condition qu’il y ait assez d’actifs à cotiser pour entretenir des générations dont l’espérance de vie ne cesse de croître. […] Pas de « droit » (à la retraite) sans devoirs (à l’égard de la famille) !
On marche à cet égard sur la tête. Il n’est pas normal que des célibataires, des couples sans enfants ou même avec un seul enfant, ne partagent pas avec ceux qui ont plus d’enfants les frais inhérents à l’éducation et à l’entretien de ces enfants, étant donné qu’ensuite ils partagent les uns avec les autres les cotisations venant des enfants en question. […] C’est le principe d’universalité et de solidarité horizontale d’une saine politique familiale […].
C’est ce que ne cesse, après Sauvy, de répéter (avec la pertinence de la doctrine sociale de l’Eglise) l’économiste Jacques Bichot (dans ses nombreux ouvrages, dont Quelles retraites en l’an 2000 ? Armand Collin) aussi peu entendu par les hommes politiques, hélas, que le premier : — Contentez-vous de faire en sorte que justice soit rendue aux familles, de faire en sorte que la nation rembourse l’énorme dette qu’elle contracte à leur égard. Visez l’équité, la natalité [et la réponse au problème des retraites] vous sera donnée par surcroît !"
RC
Devant les arguments de Sauvy et de Bichot, on ne peut qu’être frappé par la force de leur bon sens et l’évidence de leur nécessité, et ce en dehors de toute querelle partisane. Comment dès lors croire que leur rejet ne relève que d’un aveuglement idéologique ? Comment ne pas y voir carrément une volonté suicidaire de dissoudre la Nation ?
Philippe de Murol
c’est bien une chose qui me scandalise depuis longtemps; nous payons à 5 pour la retraite de notre pere, ma mere n’ayant jamais cotisé, mais nous contribuons surtout aux 2 pensions des voisins de mes parents qui n’ont eu qu’un enfant…
Jean
Plus qu’une volonté de dissoudre la Nation (indéniable, sur bien des points), je pencherais pour de la lâcheté de la part des gouvernants.
horus
Un petit correctif quand même : ceux qui paient les retraites sont ceux qui travaillent . La première des nécessités c’est de développer l’activité économique et de tendre le plus possible vers le plein emploi .Si vous avez une natalité importante et un chômage qui l’est tout autant vous ne résolvez pas le problème .
Pascal G.
Il n’y a pas que les enfants qui entrent en ligne de compte, mais aussi le niveau de vie, le chômage, le niveau des salaires, le système de retraite par répartition ou libre par l’épargne, la santé, la durée de vie etc…..
Dans les sociétés traditionnelles, ce sont les enfants qui subviennent aux besoins de leurs parents âgés : c’était le cas en France comme en Europe il y a encore peu. Hassan II a dit un jour que lorsque s’ouvrirait la première maison de retraite au Maroc, cela signifiera que la société marocaine a abandonné ses valeurs. C’est le cas en France et en Europe en général : fiscalité confiscatoire, prélèvements sociaux massifs, droits de succession, etc…. chaque génération paie deux fois son patrimoine, sans parler de l’ISF pour un demi million de familles françaises. Et la solidarité naturelle entre générations disparait totalement.
Il faut choisir le modèle de société :
– soit l’assistanat généralisé, auquel il est désormais difficile de croire encore, y compris pour les familles, car il a causé dénatalité, chômage et immigration, et favorisé des modèles de vie anti familiaux,
– soit une société de responsabilité et de libertés, qui laissent aux familles les moyens de leur survie de générations en générations. Ce ne contredit pas la solidarité collective et la charité active envers les plus pauvres, les malades et les isolés, voire les familles en difficulté. Mais elle peut être privée autant que publique.
Mais il me semble qu’aussi bien Rémi FONTAINE que Jacques BICHOT ont une interprétation de la politique familiale qui est très typée ”étatisme ” : la DSE ne demande que le soutien de la société aux familles, et non pas le fiscalisme et la redistribution.
Et comme de plus la DSE exige le respect des corps intermédiaires et leur autonomie au nom du principe de subsidiarité, la politique familiale n’est pas nécessairement le fruit de la redistribution : personnellement en 25 ans de mariage, l’état m’a beaucoup plus prris qu’il ne m’a aidé pour élever ma famille, et je ne suis certainement pas le seul, n’étant même pas millionnaire en €.
Je constate que j’aurais payé en permanence deux scolarité par enfant, celle de l’impôt plus celle de l’école catholique de mon choix, que ma retraite sera une illusion, que la couverture santé est plus utile aux immigrés qu’à mes enfants (dentisterie et optique très mal remboursées, et bientôt quasiment plus du tout), le tout dans un contexte d’absence de choix et de contraintes idéologiques constants, pour des services publics concernant la famille et les enfants de plus en plus médiocres, et dans un climat d’insécurité grandissant.
Voilà pourquoi, je réclame le droit à la sécession d’avec l’Etat, non pour ce qui concerne le citoyen (armée, police, justice, etc…. encore qu’il y aurait bien à dire, y compris sur le plan familial) mais surtout comme père de famille : l’Etat jacobin républicain m’a plus handicapé que soutenu.
Agnès
“Il n’est pas normal que des célibataires, des couples sans enfants ou même avec un seul enfant, ne partagent pas avec ceux qui ont plus d’enfants les frais inhérents à l’éducation et à l’entretien de ces enfants”
D’accord, mais il me semble que ces personnes “participent” – au moins un peu – par le biais de l’impôt, non ? Un célibataire, par exemple, paie beaucoup plus d’impôts qu’un couple avec enfants.
Guiii
@horus
Le fait d’avoir plus d’enfants ne va pas engendrer davantage de chômage. La théorie suivant laquelle le travail est une sorte de gros gâteau que l’on se partage et plus importante est notre part moins on en laisse pour les autres est complètement biaisée et osculte le fait que plus on travaille, plus on crée de la valeur et de la richesse et donc, de l’emploi.
Une société sans enfant est une société sur le déclin. Certes sans chômage, mais avec un déficit et une pauvreté qui s’accentue !
Guiii
@Agnès
“Un célibataire, par exemple, paie beaucoup plus d’impôts qu’un couple avec enfants.”
Le terme “beaucoup plus” me laisse pantoi.
Une famille consomme “beaucoup plus” et paie donc “beaucoup plus” d’impôts qu’un célibataire…
tite
Si la politique familiale marche si bien, pourquoi avoir recours à la politique d’immigration ?
thermidor
le naufrage des retraites, qui est imminent, a une cause principale évidente:
le recours massif à l’ avortement.
on a sacrifié l’intérêt national sur l’ autel de la luxure.
grands prêtres officiants: Giscard, Weil , Chirac et presque tout le peuple français pour complice.
Maintenant on va payer l’ addition ,assis pour longtemps sur le fumier de JOB
En effet ,les enfants avortés ne cotisent pas
horus
@guii
Vous devriez relire ce que j’ai écrit sans cehercher à en détourner le sens . Entre autres je n’ai jamais écrit que le travail était une composante fixe mais bien au contraire qu’il fallait développer l’activité économique .
D’autre part vous mélangez la question de la natalité et celle des retraites ; ce sont les actifs qui paient les retraites .
Une faible natalité peut entrainer à terme une modification de la population d’origine d’un état , mais s’il s’y est substitué une autre population active , en termes purement comptables le système continue de fonctionner .