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Valeurs chrétiennes : Culture

Patrice Martineau chantera à Paris à la remise du Prix saint Jean-Paul II

Patrice Martineau chantera à Paris à la remise du Prix saint Jean-Paul II

Mercredi 1er juin, à l’occasion de la remise du Prix Saint Jean-Paul II pour la famille, l’amour et la vie, à la Maison de Saint François-Xavier, 7 place du Président Mithouard – Paris 7ème à 14h15 (événement ouvert à tous), Patrice Martineau viendra chanter la joie de la famille et l’amour de la vie. Fidèle au poste en fier vendéen qui ne lâche rien, il nous dit son attachement à l’essentiel.

Pourquoi chanter la famille, l’amour et la vie ?

Chanter pour moi est un acte existentiel, il est l’expression du souffle et les trois thèmes sur lesquels vous m’interrogez touchent la nature même de Dieu.

Le rêve d’un chanteur est d’écrire la plus belle chanson d’amour du monde, mais elle est déjà écrite, c’est le « Cantique des cantiques ». Nous ne pouvons que tenter de nous en approcher le plus sincèrement et le plus magnifiquement possible mais avec ce Cantique, Dieu a mis la barre très haut.

La famille est le moyen privilégié pour célébrer l’incarnation de cet amour puisque Dieu fait de nous les cocréateurs de son œuvre sublime.

Quant à la vie c’est le secret de Dieu, c’est le joyau dont nous sommes les dépositaires. Toute vie a un caractère sacré. Ce qui est dur à avaler aujourd’hui, c’est que les lois ont ravalé la vie au rang des idées et des objets avec tout ce cortège de lois infâmes alors qu’elle est une réalité matérielle et surnaturelle.

Ces 3 thèmes sont la base de la célébration divine et donc du Chant des hommes pour que notre cœur, notre corps et notre âme battent au diapason de l’Amour de Dieu.

Qu’est-ce que le poète a envie de dire – ou de chanter – aux hommes d’église qui ont pour mission d’enseigner, de sanctifier et de gouverner le peuple de Dieu ?

Que l’Eglise se contente de nourrir les poètes par la Parole et les sacrements mais qu’elle ne se mêle pas de leur travail. Le domaine de la liturgie est celui de Dieu et de l’Eglise et non pas des auteurs-compositeurs, la liturgie est dans le saint des saints. Parallèlement la place d’un chanteur est sur le parvis où il peut interpeller ses concitoyens avec des rires, des larmes, des histoires, des provocations, des mots d’amour ou de révolte…. Nous sommes des bateleurs qui invitons les hommes à jeter un œil dans le Saint des saints. Le mélange des genres n’est bon ni pour les uns ni pour les autres, chacun doit être à sa place. Cela ne doit pas empêcher l’Eglise de faire tout son possible pour que les artistes puissent déployer leur art eux mais sans se marcher sur les pieds.

Jean-Pax Méfret disait que la guitare était devenue une arme. Etes-vous d’accord avec lui ?

Jean-Pax Méfret a plus que raison, et je dirais même une arme redoutable car les chansons entrent dans les consciences par les sens, les sentiments et les sensations. Un refrain réussi peut devenir une nourriture comme la becquée pour les oisillons d’où le devoir d’une prise de conscience des artistes quand ils se saisissent du micro. Ils sont responsables de ce qu’ils disent ou qu’ils chantent. Mais là aussi paradoxalement, quand une chanson est lâchée dans la nature elle n’appartient plus à son créateur mais à l’auditeur qui s’en empare. On m’a fait savoir par exemple que ma chanson « De vos entrailles » avait sauvé des vies. Ce qui veut dire que d’autres que moi l’ont faite leur et qu’ils l’ont utilisée sans me concerter pour leur besoin et c’est bien ainsi. Cette chanson est aussi devenue une chanson emblématique dans le combat contre l’avortement alors qu’à l’origine je l’ai écrite comme une chanson d’amour. Il faut accepter que nos œuvres nous échappent. Les chansons ont leur propre vie.

Chanter c’est prier deux fois. Pourtant, on sent que vous aimez le silence qui suit la dernière note d’une chanson. Quel est selon vous le sens du silence, dans la musique sans doute, mais aussi dans notre relation à Dieu et avec les autres ?

Ce qui est important pour un auteur-compositeur, c’est la chute qui engendre une question ou une lumière sur le sujet. Une chanson bien faite se construit, se déroule et conduit à ce qu’on appelle en poésie « la chute ». C’est l’impression qu’elle laisse dans les cœurs après la dernière note. La chanson finie, il reste la « part-à-Dieu », le silence comme expression de la liberté de chacun par rapport à ce qu’il vient d’écouter.

Depuis toujours je fais en sorte qu’aucune de mes chansons ne se termine par une impasse. Le devoir d’un artiste qui se laisse éclairer par la parole du Christ, c’est de de donner la lumière dont il est dépositaire quel que soit le sujet abordé. Nous devons être les « serviteurs inutiles » de la Beauté ! bien conscients que la Vérité est plus grande que ce que l’on chante.

Le désordre dans la famille marche souvent avec la dénaturation de l’art. Qu’en pensez-vous ?

Les artistes d’une manière générale anticipent par intuition les changements sociaux. Ils ont souvent le mors aux dents, aujourd’hui plus que jamais, ils n’ont plus cette « Etoile du matin » qui guide leur démarche artistique, ils chantent les yeux rivés vers le sol sur les cailloux blancs du Petit Poucet. On veut leur avis sur tout et n’importe quoi alors qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes, leur parole n’a pourtant pas plus d’intérêt que celle d’un plombier ou d’un patron d’un bistrot. Heureusement l’Evangile sert de « mors entre les dents » et non pas « aux dents ». Ce n’est pas pareil. La culture millénaire occidentale s’est construite sur des œuvres dont les artistes étaient pétris d’Evangile. Voilà pourquoi notre temps redevient celui des barbares sans idéal.

Un dernier mot…

Je suis heureux d’avoir été invité pour la remise du Prix Jean Paul II. C’est un homme que j’ai aimé passionnément. Il était un vrai « premier de cordée » pour notre humanité. Il nous avait reçus avec mon frère quand nous avions eu le Prix de la Famille en 1974 pour notre disque « Vies de famille ». A travers ce Prix, c’est toute son action qui perdure. Il a tellement compté dans ma vie que non seulement je le remercie mais j’espère continuer à être le serviteur fidèle de sa parole pour la famille, l’amour et la vie le plus longtemps possible.

Plus d’informations : Les trois lauréats du Prix Saint Jean-Paul II 2022

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