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France : Société

Pavés parisiens et retour à la terre : entretien avec Stéphanie Bignon

Pavés parisiens et retour à la terre : entretien avec Stéphanie Bignon

Stéphanie Bignon, élue municipale, auteur et présidente de l’association Terre et Famille, a répondu aux questions de Julien Langella, d’Académia Christiana :

Qu’est-ce que le mot « populisme » évoque pour vous ?

Le populisme évoque pour moi la maladie psychiatrique grave d’une caste dirigeante autoproclamée qui souffre d’un fort complexe de supériorité. Cette caste révolutionnaire, bouffie d’orgueil veut renverser l’ordre naturel qu’elle juge « indigne » d’elle et détruire le peuple qui n’est jamais assez parfait selon ses critères. Le populisme dans la bouche de ceux qui utilisent ce terme est le symptôme de leur propre pathologie. Ils souffrent d’avoir perdu pied, voir de ne plus avoir de pied. Ils méprisent ceux qui sont restés fidèles à leurs racines et qui s’en nourrissent encore. Ils veulent réduire, détruire ce qu’ils sont incapables d’aimer, leur Patrie.

Le terme vous paraît-il satisfaisant pour définir la droite patriote et attachée à la terre ?

Ce terme n’a de signification que pour nos ennemis. Il n’est utilisé que pour ridiculiser, « ringardiser » ce que finalement ils redoutent : le retour du réel qui les remettra à leur juste place, pour certains en prison, pour d’autres aux oubliettes de l’histoire.

Y a-t-il un peuple de la ville et un peuple de la campagne ?

Être attaché à sa terre appartient à tous. Je refuse les dualismes, riches-pauvres, hommes-femmes, jeunes-vieux, citadins-ruraux…, piège grossier qui consiste à diviser pour mieux régner. Comme disait ma grand-mère : « il faut de tout pour faire un monde ». Le seul dualisme que j’accepte est celui qui oppose ceux qui veulent vivre et donner au bien commun dans la mesure de leurs moyens et ceux qui veulent exploiter le travail et les ressources pour se servir et toujours plus posséder.

Un populisme agricole, un « agrarianisme , est-il possible ?

Le retour à une société organique, c’est-à-dire fondée sur le réel nous éviterait tous les « ismes ».  Au XVIIIe siècle, 80 % de la population française est rurale contre 20 % aujourd’hui. Cette inversion des proportions entre ruraux et citadins résume toutes les pathologies de notre temps et pourtant nos « gouvernants » n’ont de cesse que d’amplifier le phénomène (voir la loi NOTRe). Ce socle de personnes enracinées dans le sol et les coutumes fut le meilleur appui pour permettre l’envol de la civilisation de la terre à la philosophie en passant par tout le secteur tertiaire, en termes économiques. En un mot, parce que nous avons tous besoin de nourritures terrestres et spirituelles, retrouver la primauté de la terre est notre affaire à tous.

Que pensez-vous du RIC ?

Demander à son ennemi le droit de s’exprimer c’est admettre sa propre impuissance. Demander le RIC, nous cantonne dans le rôle de quémandeur de liberté. Liberté préalablement défigurée par ce régime qui a réussi à nous faire admettre qu’il en était le seul dépositaire et que son expression absolue en était le passage dans l’isoloir des bureaux de vote.  Or la liberté, la vraie, est le résultat du travail quotidien, des petits et grands sacrifices de chacun à son niveau pour le bien commun. Le régime autoritaire aux commandes le sait et c’est précisément pour cela que les petites communes sont menacées de disparaître, pour éradiquer la seule véritable démocratie qui est locale !

De quoi, selon vous, la France souffre-t-elle le plus aujourd’hui et qu’est-ce qui pourrait la guérir ?

La réaction des « Gilets Jaunes » nous apprend la bonne nouvelle que la France existe toujours.

Notre France voudrait se débarrasser d’un corps étranger, l’infection a gagné toutes ses institutions et la poussée de fièvre qu’incarne les Gilets Jaunes est salutaire. Mais notre ennemi a bien travaillé et la contamination de nos esprits est telle que nous utilisons ses concepts, ses armes pour exprimer un besoin exactement inverse : Nous n’avons pas besoin de révolution mais de conversion. Nous devons virer « en toutes matières » à 180° du cap actuel qui est une route de mort passant par la désertification de nos campagnes.

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