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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Pèlerinage Ad Petri Sedem: retour sur trois riches journées

Pèlerinage Ad Petri Sedem: retour sur trois riches journées

D’un lecteur présent à Rome :

Le pèlerinage pour la liturgie traditionnelle à Rome en était à sa douzième édition. Malgré le contexte compliqué dans l’Église et les actuelles tensions, on pouvait constater la présence grandissante des fidèles. Malgré l’absence de messe à la basilique Saint-Pierre de Rome, les pèlerins ont été bien accueillis et ont pu prier dans cette église-mère. Comme si la vigueur de la crise n’en rappelait pas moins l’attachement au Siège de Pierre. La procession qui mena à la basilique Saint-Pierre, comprenant des fidèles encore plus nombreux que l’année dernière, fut même remarquée de l’extérieur. C’était le signe d’une Église, synodale, mais d’une synodalité de la prière.

Tout d’abord, la rencontre de Pax Liturgica organisée le premier jour faisait aussi bien apparaître le passé que le présent et l’avenir de la messe traditionnelle. Le passé, c’est d’abord le rappel d’un bouleversement qui ne pouvait laisser les esprits les plus honnêtes. Ainsi, au cours des années 1960 et 1970, dans ces différents manifestes et pétitions, il y eut non seulement des catholiques, mais mêmes des gens éloignés de l’Église catholique, qui ne comprirent pas l’effondrement de la liturgie et du rituel catholiques : ils pouvaient être de gauche, avoir frayé avec les républicains espagnols ou même être excentriques, ils ne pouvaient se résoudre à cet écroulement de la prière de l’Église. Le présent, c’est cette messe qui attire au-delà du milieu traditionnel, comme peuvent le rappeler ces conversions d’esprits éloignés de toute pratique religieuse. C’est aussi toute la floraison de ces initiatives pour défendre la Tradition, notamment sur internet et les réseaux sociaux, et qui rappelle que le contexte actuel n’est plus celui du verrouillage des années 1970. Enfin, le futur, ce sont ces perspectives encourageantes. L’Afrique est ainsi un vivier pour les vocations et les célébrations. La messe traditionnelle n’est pas vue comme la liturgie des « blancs ». Elle parle aussi à l’africain. Si le Motu proprio Traditionis Custodes a freiné certaines initiatives, il n’a pas entamé cet intérêt grandissant des fidèles et même des prêtres. Mieux : il a fait de la publicité à une messe peut-être interdite, mais qu’il est de plus en plus difficile d’ignorer. Les vêpres célébrées sous la présidence de Mgr Schneider à la basilique Sainte-Marie-des-martyrs (Panthéon) ont été le premier moment liturgique du pèlerinage romain. On pouvait constater encore plus de monde par rapport aux deux années précédentes.

Il n’y eut pas de messe à Saint-pierre de Rome le deuxième jour, mais le cœur y était. Partis de la basilique Saint Celse et Saint-Julien pour arriver dans ce centre de la catholicité romaine, les pèlerins ont vénéré les reliques de Saint-Pierre, puis participé à l’office de sexte à la Chaire de Saint-Pierre. La procession dans les rues de Rome, continuée sur la Via della Conciliazione, a été la première manifestation de la visibilité ecclésiale du pèlerinage. Il y avait de nombreux prêtres – certains connus de nos lecteurs – venus du monde entier, qu’ils soient des instituts traditionnels ou des différents diocèses. La messe traditionnelle est en effet une réalité ecclésiale transversale. Le samedi soir, lors du pot amical, Monseigneur Marco Agostini, cérémoniaire du Pape dont il est proche, était même présent pour échanger avec les prêtres et les laïcs.

Le lendemain, la messe célébrée à la Trinité-des-Pèlerins – église tenue par la Fraternité Saint-Pierre – qui a clos le pèlerinage, a été un adieu émouvant, comme un envoi en mission (ce qu’est la fin de la messe). La messe était célébrée par Monseigneur Pozzo, ancien responsable de la commission Ecclesia Dei, toujours à la Curie, et qui était de bonne humeur, avec une homélie tonique rappelant que les portes de l’enfer ne pouvaient prévaloir contre l’Église. Le pèlerinage est en effet suivi de près. Dans le monde entier. Mais aussi dans les sphères romaines. C’était peut-être l’autre message d’espérance de ces trois journées, notamment dans ce contexte d’achèvement du synode sur la synodalité.

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