Pierre-Édouard Stérin, fondateur d’Otium Capital et du Fonds du Bien Commun, annonce dans Le Figaro le lancement de Périclès, acronyme de « Patriotes, Enracinés, Résistants, Identitaires, Chrétiens, Libéraux, Européens, Souverainistes », un projet de plateforme réunissant plusieurs initiatives dans le but de former une nouvelle élite politique. Il explique :
Minoritaire dans les urnes, la gauche est sans doute plus minoritaire que jamais dans les esprits. Il n’y a qu’à consulter les enquêtes d’opinion sur l’immigration, la sécurité, la fiscalité ou les dépenses publiques pour se rendre compte combien les aspirations des Français sont éloignées des vieilles rengaines que seule la gauche française, plus urbaine et moins populaire que jamais, ose encore porter.
La gauche française est minoritaire, mais elle est habile, doublement habile même : elle est habile quand elle se partage les circonscriptions alors que les partis qui la composent ne sont d’accord sur rien, et habile encore quand, à grand renfort d’une communication tonitruante, elle fait croire au pays qu’elle a gagné les élections alors que 75 % des Français n’ont pas voté pour elle.
Si elle devait tenir les rênes de la France, non seulement cela plongerait le pays dans un chaos économique sans précédent tant sa dépendance à la dépense publique est profonde et son goût pour inventer de nouveaux impôts est immense. Mais les conséquences seraient bien plus profondes puisque le combat qu’elle mène est avant tout culturel. Les délires racialistes, antisémites, wokistes ou intersectionnels importés des universités américaines sont autant d’objectifs de son agenda. Je ne peux me résoudre à voir cette gauche mélenchonisée mener cette bataille culturelle sans rencontrer une résistance des forces de droite qui, depuis plus de 50 ans, courbent l’échine sous les injonctions culturelles des déconstructeurs. Je ne peux m’y résoudre et après une réflexion de plusieurs mois et en observant les divisions profondes des forces de droite à s’unir, j’ai décidé d’agir en organisant le projet Périclès.
Je souhaite offrir ma contribution en soutenant, à travers Périclès, toutes les initiatives qui permettront de faire émerger dans notre pays un personnel politique qui partage les valeurs qui sont les miennes et que résume si bien Raymond Aron :
« La droite, c’est la croyance en la nécessité de l’ordre, la méfiance à l’égard des improvisations dangereuses et la conviction que la justice sociale ne doit pas menacer les libertés individuelles. »
Il ne s’agit aucunement d’un projet partisan et il ne s’appuiera d’ailleurs pas sur un parti politique. Il s’agit d’un projet politique au sens noble du terme qui aura vocation à contribuer à faire se lever une élite politique qui, du conseil municipal d’un petit village aux grands ministères en passant par les assemblées parlementaires ou locales, poursuivra le même objectif que partagent déjà tant de personnes : le souci du bien commun et de la grandeur de la France.
Périclès pourra s’appuyer sur une multitude de projets qui iront dans ce sens : think-tanks, instituts de formation d’élus, médias, outils pour optimiser les campagnes électorales et de communication politique, structures pour identifier des candidats, etc. J’appelle toutes les bonnes volontés à nous rejoindre en nous proposant des projets qui iraient dans ce sens. Nous ne travaillerons pas avec un parti politique en particulier mais avec toutes les forces de droite qui partagent les valeurs qui constitueront le socle et l’âme du projet.
Je suis un entrepreneur et un investisseur depuis trente ans et je ne peux me résoudre à voir la plus grande entreprise du pays, c’est-à-dire le pays lui-même, se priver de tous les outils et les talents dont bénéficient les entreprises françaises.
La gauche a compris depuis longtemps que l’engagement partisan était fragile parce qu’il était soumis aux fluctuations de la vie électorale et elle a depuis des décennies construit un écosystème métapolitique qui non seulement soutient les initiatives partisanes quand c’est nécessaire mais qui les supplante quand le politique est trop faible. C’est le tissu des associations culturelles de gauche, ce sont les collectifs d’artistes engagés, ce sont les think-tanks, les intellectuels, les instituts de formation, et comme on l’a vu récemment les institutions comme Sciences Po. Il y a en France une fabrique des cerveaux de gauche très efficace et c’est contre elle que nous voulons lutter avec Périclès.
Depuis des années, je mets ma fortune au service d’une très grande quantité de projets associatifs et entrepreneuriaux à impact. Cela continuera évidemment et Périclès sera totalement indépendant de ces activités. Mais j’ai la conviction que la politique est le lieu le plus important où la recherche du bien commun doit s’exercer. Je ne suis pas un homme politique et je ne le serai jamais même si j’admire beaucoup cet engagement. Je n’ai pas de goût pour la vie des partis mais j’ai le goût de la France et je ne veux pas la voir s’abîmer à cause de l’idéologie de ceux qui veulent toujours tout déconstruire. Je crée aujourd’hui Périclès pour être utile à mon pays, j’y mettrai l’énergie et les moyens qu’il faudra parce que la France le mérite.
Selon le JDD, le plan de Périclès s’articule autour de trois objectifs principaux : « la victoire idéologique, la victoire électorale et la victoire politique ». Pour la victoire idéologique, il s’agit de rendre les idées libéral-conservatrices dominantes en les promouvant et en imposant ces thèmes dans le débat public, tout en luttant plus efficacement contre les idées adverses. La victoire électorale vise à faire la différence lors des élections en « identifiant les élections prioritaires » et en formant les futurs candidats aux élections avec tous les outils nécessaires. Enfin, la victoire politique consiste à permettre l’exercice du pouvoir en « mettant à disposition un programme cohérent et global », en « construisant des relations de confiance avec les leaders de droite de demain », et en fournissant « une réserve d’hommes de pouvoir prêts à occuper des postes clés » de l’administration.
L’un des projets phares est la « Guérilla Juridique », menée par le Collectif Justitia. Ce projet vise à organiser et professionnaliser le contentieux stratégique en utilisant les leviers juridiques et judiciaires médiatiques pour défendre ses valeurs, inspirée d’initiatives similaires en France et à l’étranger. Dirigée par l’avocat Aymeric de Lamotte, cette initiative rassemble un collectif d’avocats. L’objectif est de lancer « plus de 20 procédures par an » pour faire évoluer le droit et se défendre des attaques adverses.
Le deuxième projet majeur de Périclès vise à transformer les succès idéologiques de la droite en victoires aux municipales de 2026 pour les différents partis de droite. Ce projet prévoit de constituer une équipe par département pour identifier les villes et les candidats et d’aider les candidats à se doter des outils nécessaires pour leurs campagnes. L’objectif est de remporter 300 villes de plus de 3000 habitants pour la droite et le RN en 2026.
Le projet Périclès englobe de nombreux autres projets, dont l’un est la création d’une « réserve de 1 000 personnes compétentes et convaincues », issues tant du secteur public que privé, prêtes à occuper des postes clés après « la victoire électorale ». Cette réserve comprend des technocrates, des professionnels de la politique et des experts thématiques.
Le projet évoque également une école de formation pour les futurs dirigeants politiques, dont le nom de code était « Skholépolis ». Cette école doit offrir aux futurs candidats aux municipales et législatives une gamme d’outils stratégiques et opérationnels, tels que la communication, la gestion de campagne électorale, l’analyse de données et le financement. L’objectif est de former et de faire élire environ 1 000 maires de petites et moyennes communes d’ici 2026.
Pour influencer la métapolitique, Stérin veut lancer des “Baromètres” en recrutant des data analyst chargés de mesurer l’état du pays sur divers sujets sociétaux tels que le lien social et familial, la sécurité et la criminalité, la démographie, la souveraineté économique et la culture. Ils doivent diffuser largement ces résultats afin de toucher toute la population française et de remettre les “bons chiffres” au cœur du débat.
Périclès aspire à surmonter les divisions entre les forces de droite pour mener une bataille culturelle féconde en appliquant des méthodes entrepreneuriales et issues du monde de l’entreprise à l’écosystème métapolitique Français.