Monsieur le Premier ministre,
Comme tous les Français, j'ai appris que le chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, avait été sèchement "recadré" en public par le président de la République.
Son tort? Avoir rappelé que l'armée française était envoyée sur de nombreux théâtres d'opération – y compris la France, où elle tente de protéger nos compatriotes de la menace terroriste, malgré des cadences inhumaines et trop longtemps prolongées, et malgré une absence criante de moyens – et qu'elle n'avait pas les moyens de subir une nouvelle coupe budgétaire.
Le général de Villiers a malheureusement raison. Outre que ces coupes budgétaires – au profit de Dieu sait quelle démagogie électoraliste – contreviennent aux promesses récentes du candidat Macron, elles mettent surtout en péril la vie de nos soldats. Cela n'est pas admissible.
Je vous prie donc, Monsieur le Premier ministre, de bien vouloir nous rassurer sur le fait que la politique de la France ne se fait pas à la corbeille et que Bercy ne jouera pas avec la vie des soldats de France.
Cette pétition est clôturée.
Concernant le budget 2017 des Armées, voici quelques chiffres :
- tel que voté à l’automne 2016, il était en hausse de 600 millions par rapport à celui de l’année précédente.
- en début d’année, 2,7 milliards ont été « gelés » et non annulés.
- aujourd’hui on annonce 850 millions en moins. Ces 850 millions ne font pas partie du budget initial de 2017, mais ils devaient venir financer les opérations extérieures et intérieures de l’année en cours, pour lesquels seuls 450 millions étaient inscrits au budget initial – sachant que les opex et opint devraient s’élever à 1,3 milliards cette année. Traditionnellement, ce complément provenait d’un financement interministériel (dont la défense prenait une part d’environ 18%) – cette année, il devrait donc être entièrement supporté par la Défense.
Le chef d'état-major des Armées aura un entretien vendredi avec le chef de l'Etat.