Grand reporter à La Provence, il avait osé publier un billet intitulé "Je vous salue Marie", le 7 décembre dernier, à l'occasion du lancement des festivités pour les 800 ans de la Bonne Mère. Le voici :
"Je ne vous connais pas personnellement et pourtant j’ai l’impression que vous faites partie de ma vie depuis ma plus tendre enfance. Je vous croyais lointaine quand je vous regardais depuis ma cité de Montolivet. J’ai appris au fil des années que vous étiez accessible et proche, mère bienveillante de tous les Marseillais et des autres.
Soyez, comme d’habitude, toute indulgence pour mon audace, mais vous ne faites pas vos 800 ans – du moins ceux de la première chapelle construite sur la colline où vous règnez – dont les célébrations commencent ce dimanche à Marseille et se prolongeront toute l'année 2014.
Je me souviens d’avoir eu un jour le privilège de voir Marseille par vos yeux, juché dans votre couronne à côté de l’enfant Jésus. Car peu d’habitants et de touristes le savent, votre statue est creuse, comme celle de la Liberté à New-York ou le Christ du Corcovado, à Rio.
Et j’ai souhaité un moment avoir le même regard de mère que vous portez sur nous. Car oui, je vous salue Marie, pour cet amour sans faille et ces bras qui enserrent. Vous êtes l’image d’une religion de rassemblement, qui répond aux croyants comme à ceux qui doutent.Vous êtes celle que l’on peut aller voir comme on irait voir une amie quand la peine, la crainte pour les siens, l’incertitude de l’avenir, le besoin d'être soutenu nous tenaille. Nous pouvons engager avec vous l’un de ces dialogues intimes et simples qui nous rassurent.
Les mots, trop souvent galvaudés dans l'actualité, sont alors les plus beaux des ex-voto. Et puis, tout simplement, nous pouvons, avec ou sans foi, regarder l’horizon à vos côtés et nous dire que la vie vit toujours et que Marseille est une ville maternelle encore plus que mariale."