A part les articles, d’ailleurs très convenables, que lui ont consacrés Libération et le Monde, rien ou presque sur la mort du philosophe.
Mais le silence n’est pas total : sa notice sur Wikipedia, embryonnaire encore dimanche, a été étoffée. Novopress a également rédigé un hommage à Muray :
Même si nous nous sommes abondamment abreuvés à la source de son rire-ouragan, c’est néanmoins avec un profond regret et une sincère tristesse que nous savons que ce sera désormais sans lui qu’il nous faudra briser les barreaux de cette « cage aux phobes » dont il aura soigneusement souligné les contours de son rire lumineux et incisif. Son œuvre interrompue alors qu’elle semblait n’avoir pas encore révélé toutes ses richesses, nous laisse sur notre soif de liberté. Un peu comme des jeunes loups, orphelins avant d’avoir été totalement sevrés. Philippe Muray va cruellement nous manquer et aussi à toute une génération de jeunes européens libres qui venaient à peine de le découvrir.
Hervé
Où voyez-vous une conspiration ? Vous trouvezle littérateur génial, et trouvez dommage qu’on ne le regrette pas plus ? Soit. Moi aussi, j’apprécie beaucoup son oeuvre.
Mais je ne vois aucun indice d’une “conspiration”.
Et Le Monde + Libé, pour un homme qui ne partageait guère les positions des deux journaux, c’est déjà pas si mal.
Moi aussi, j’ai été étonné par le ton plutôt positif, voire tendre, de Libé, la nécro est effectivement pas mal du tout.
Henri Védas
Non, j’utilisais “conspiration du silence” comme un cliché – en effet, je ne crois pas à un complot anti-Muray, plutôt à de l’indifférence.
Mais l’hommage de Novopress remplace bien des nécrologies de complaisance : je partage leur sentiment que Muray n’avait pas “révélé toutes ses richesses”; alors que les hommages de Libé et du Monde traitait ses derniers écrits comme une dérive un peu dérisoire, j’avais l’impression qu’ils devaient mener à autre chose, de plus substantiel peut-être.
furgole
La plus belle façon de rendre hommage à cet immense disparu ?
Essayer, avec nos bien petits moyens, de rire comme il l’aurait fait, des ridicules, de notre monde, de perpétuer son esprit, de montrer que les éclats de rire sont bien plus redoutables que les éclats d’obus.
Puisse le rire muraisien, comme autrefois celui de l’homme de Ferney mais en sens inverse, préparer une révolution, qui pour être paisible cette fois, n’en soit pas moins radicale.