Le 23 mai aux Philippines, dans la ville de Marawi, située dans une île du Sud peuplée en majorité de musulmans, environ cinq cent hommes armés ont pris d’assaut et incendié la cathédrale catholique, capturé et abattu froidement 9 fidèles et séquestré le vicaire diocésain Teresito Soganub et 15 autres fidèles parmi lesquelles plusieurs religieuses, ont mis à sac le commissariat de police et décapité le commandant et ont mis toute la ville à feu et à sang, causant plusieurs dizaines de morts avant d’en prendre le contrôle et de hisser le drapeau de l’Etat islamique.
Marawi se trouve dans la région autonome de Mindanao où se concentrent les 5 millions de musulmans des Philippines mais depuis peu de plus en plus infestée par des milices djihadistes affiliées à l’Etat islamique. Un soi-disant « califat » avait déjà été proclamé en 2016 dans la ville de Butig en province de Lanao du Sud avant d’être reprises par les forces gouvernementales. C’est maintenant à Marawi que l’armée philippine est en train de combattre pour reprendre la ville, au prix de nombreuses vies supplémentaires. Le gouvernement a décrété la loi martiale dans l’ensemble de la région de Mindanao.
L’Eglise des Philippines est très inquiète. Le cardinal Orlando Quevedo, archevêque de Cotabato, une ville elle aussi située dans l’île de Mindanao, a demandé l’aide des leaders musulmans du lieu pour la libération des otages. Et l’évêque de Marawi, Edwin de la Peña, en a appelé à la sollicitude et à la prière du pape.