Comme nous l'avons déjà souligné, Nicolas Sarkozy, qui a fait du "non" à la Turquie l'axe majeur de sa campagne pour les élections européennes, installe au secrétariat d'Etat aux affaires européennes un farouche partisan du "oui" en la personne de Pierre Lellouche .
Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. Carl Lang, président du Parti de la France, estime que :
"La nomination fort médiatisée de Frédéric Mitterrand permet à Sarkozy d'occulter une autre nomination, ayant elle une véritable signification politique, celle de Pierre Lellouche. En choisissant comme secrétaire d'Etat aux Affaires européennes ce partisan de l'entrée de la Turquie dans l'Europe, Sarkozy répond à la volonté, non pas du peuple français opposé à ce projet, mais à celle du président des Etats-Unis, Barack Hussein Obama"
Annick du Roscoät, présidente du CNI estime que la nomination de Pierre Lellouche :
"dévoile, contrairement aux promesses (…) les réelles ambitions du président de la République et de son gouvernement quant au soutien de l'adhésion de la Turquie à l'UE"
Enfin, Nicolas Dupont-Aignan, président de DLR, a déclaré :
"Soit M. Lellouche revient rapidement et solennellement sur ses déclarations passées, soit les Français auront compris qu'ils ont été une fois de plus trahis"
Pour mémoire, une des déclaration de Pierre Lellouche :
"Nous serions fous de dire non à la Turquie. Ce serait une erreur stratégique majeure. L’objectif de l’Union n’est pas de fabriquer un club chrétien"
Exupéry
Pierre Lellouche est un bon spécialiste des questions géostratégiques dans leur aspect essentiellement militaire.
La question est: pourquoi le lobby (américano)-Israélien, et donc Israël lui-même, souhaitent-ils l’entrée de la Turquie en Europe? Pour que l’Europe soit confrontée, à terme, aux mêmes difficultés qu’Israël, et qu’une communauté de risques conduise à une communauté de destin?
Jean
J’avoue que j’ai du mal à croire à la gaffe par enthousiasme de Frédéric Mitterrand ! Il fallait occuper la place médiatique assez tôt… Ça me laissait perplexe et je pense que l’explication est dans cet article.
trahoir
Est il pertinent pour l’Etat de continuer la politique d’intégration de la Turquie alors que “tout bouge” ?
Effectivement, la logique d’ouverture “atlantico-sioniste” à la Turquie n’est pas à écarter.
Mais est ce sérieux car Israel est déserté par son élite dont certains membres évoquent à demi mot un lachage alors que le grand allié US laisse Jérusalem se débrouiller au mieux, et fait pression au pire pour un Etat palestinien qui, démographiquement, culturellement, militairement, signera la fin de l’Israel que nous connaissons.
La Turquie paviendra t elle à gérer sur le long terme la dégradation de la situation de la région, notamment en Irak ? Voire en Iran ?
Une fois de plus, derrière la soi-disant realpolitik des stratèges il y a bien plus de politique (dans le sens “idéologique”) que de réalité.