Dès son plus jeune âge, Léon Bourjade rêve d’être missionnaire. Il entre en 1908 chez les pères du Sacré-Cœur, situés en Espagne suite à l’expulsion des Congrégations en 1905. En 1914, il est mobilisé dans le 23° d’artillerie et se montre particulièrement courageux. Il passa sur sa demande dans l’aviation de chasse où il se spécialisa dans l’attaque des ballons d’observation. Il est officiellement déclaré As de la Grande guerre (28 victoires). Il termine la guerre lieutenant et officier de la légion d’honneur. Ordonné prêtre en 1921, il est envoyé en Papouasie. Voici un extrait d’un article tiré du dernier n° de Sedes Sapientiae :
"Un incident amusant se produisit lors de [son] dernier séjour familial. Il avait été invité à se rendre chez une de ses soeurs, à Lévignac, pour participer, comme invité d’honneur, à l’inauguration du monument aux morts. Dans le train, une clameur s’élève. Lui, d’abord absorbé dans la prière du bréviaire, n’y prête pas attention, mais le bruit gagne en violence et il comprend soudain qu’il est la cible de ces vociférations :
"Planqués, ces curés, ils sont tous pareils, pendant que les autres se faisaient casser la gueule !"
Très calmement, le père Bourjade vient trouver l’énèrgumène, ouvre son manteau et fait apparaître sa Légion d’honneur, sa Croix de guerre au ruban interminable tant les palmes y sont nombreuses, et d’autres décorations encore, et il lui adresse ces quelques mots :
"Je n’ai pas l’impression, monsieur que c’est dans un presbytère de l’arrière que j’ai déniché ces objets. Je peux vous citer bien des noms de prêtres qui comme moi ont fait leur devoir, mais où étiez-vous donc pour ne pas les avoir rencontré ? Je suis très étonné, si vraiment vous aviez combattu avec les poilus que vous n’en ayez pas vu autour de vous !"
L’individu, qui s’entraînait en vue de futures campagnes électorales, disparut, honteux, au premier arrêt, sous les regards amusés des témoins de la scène."
Ardent missionnaire dont Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face a été le modèle et la protectrice, le père Bourjade meurt en Papouasie le 22 octobre 1924.
Pascal G
Les saints sont toujours des héros.
Einksteuf
Tout curé qu’il était, la bonne vieille France maçonne de 1905 n’a rien trouvé de mieux qu’à l’envoyer se faire trouer la peau pour le bon plaisir de Poincarré et Clemenceau, après s’être exilé à l’étranger pour pouvoir entrer au séminaire.
Seulement voilà, les politicards qui envoyaient les pauv’ bougres servir de chair à canon étaient bien au chaud à vociférer dans l’hémicycle et ne risquaient pas – eux – de voir leur poitrail transpercé par les balles, leurs membres déchiquetés par les obus et leurs poumons brûlés par les gaz.
Les Francs-macs peuvent-ils demander pardon et se confondre de plates excuses pour leur politique ??? Eux qui ont toujours su si bien se planquer en toute circonstance !
Marc
“Les saints sont toujours des héros.”
Et les vrais héros sont toujours discrets.
Cathelineau
La vie de Léon Bourjade a inspiré un personnage de bande dessinée, le jeune missionnaire Laurent de Boismenu dans la série humoristique Odilon Verjus (irrespectueuse mais très drôle). Les auteurs ont en fait mélangés les personnages de Léon Bourjade et de Mgr Alain de Boismenu (vicaire apostolique en Papouasie) pour créer leur héros. Alliance logique puisque c’est dans les bras de Mgr de Boismenu que Léon Bourjade, emporté par une crise de paludisme, rendit l’âme en 1924.