De Pierre-Olivier Arduin, responsable de la commission bioéthique de l'Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon
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"Au cours de son entretien avec le président de l’Unaf (Union nationale des associations familiales), François Hollande aurait indiqué son intention de saisir le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) à propos de l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes. […]
Au nom des sacro-saints principes de non-discrimination et d’égalité des droits instrumentalisés par le pouvoir actuel pour justifier le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe, le CCNE ne peut ignorer que l’extension de la possibilité d’insémination artificielle avec sperme de donneur au sein des couples de femmes débouchera inévitablement sur la légalisation des mères porteuses pour le couples d’hommes selon l’équation PMA pour les lesbiennes = GPA pour les gays. Or, des mères porteuses, le CCNE a toujours affirmé n’en vouloir à aucun prix, refus réitéré dans un avis récent sur la GPA (Avis n. 110, avril 2010).
D’autre part, le Comité s’est déjà prononcé de manière très ferme contre l’accession de personnes homosexuelles à l’AMP. C’était il y a moins de 10 ans : « L’AMP a toujours été destinée à résoudre un problème de stérilité d’origine médicale et non à venir en aide à une préférence sexuelle ou à un choix de vie sexuelle. L’ouverture de l’AMP à l’homoparentalité ouvrirait de fait ce recours à toute personne qui en exprimerait le désir (…). La médecine serait simplement convoquée pour satisfaire un droit individuel à l’enfant» (Avis n. 90, novembre 2005).
Ce qui était vrai en 2005 aurait-il changé en 2013 (le penser reviendrait à entériner une fois de plus l’idéologie du relativisme qui se donne le droit d’aménager l’éthique en fonction du pouvoir du plus fort) ? Le Comité national d’éthique aura-t-il le courage de reconduire sa position ? Dans cette éventualité, le gouvernement en tiendra-t-il compte ? Rien n’est moins sûr."