Le commissaire Patrice Demoly, chef de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), ancien des brigades financière et criminelle et habitué des affaires sensibles, plaide pour une "transparence" dans l’appartenance à la franc-maçonnerie des policiers. Il se base sur plusieurs enquêtes de presse mettant en évidence le nombre élevé de francs-maçons dans la police, particulièrement chez les 2000 commissaires. Il estime que,
"vrai ou faux, ce chiffre est révélateur de l’importance du phénomène et peut susciter des interrogations chez les justiciables. Le secret maçonnique pour des fonctionnaires d’autorité peut générer doutes et suspicions quant à leur indépendance et à leur impartialité dans la recherche de la vérité".
M. Demoly plaide pour un système à l’anglaise qui oblige tout fonctionnaire de police à déclarer sons appartenance maçonnique.
Surfons sur la vague et plaidons pour que chaque politique déclare son appartenance…
tite
Hélas pas une nouveauté, on commence par la police ensuite on est pas très loin de la police de la pensée…
Phev
En 2000, Jack Straw avait bien tenté cette réforme chez les policiers, mais il n’a pu qu’établir un questionnaire facultatif.
Seuls 36% avaient répondu.
Par provocation, 200 frères policiers avaient créé (de façon médiatique) la “loge 9719”.
Malleus
Remarquez la censure dans la rédaction même de la brève de l’afp : on parle de “chiffre élevé” chez les commissaires, mais on ne le communique pas, alors que dans la citation suivante, le commissaire commence ainsi :
“Vrai ou faux, ce chiffre est révélateur…”
ce qui suppose clairement qu’il était donné dans le texte plus haut, mais qu’on l’a fait disparaître de la version finale du texte, à l’AFP.
Ce qu’on m’avait dit, c’est qu’en France, on ne passe PAS commissaire-divisionnaire (le grade au dessus de commissaire tout court) si on n’est pas franc-mac.
fonctionnaire
on peut faire les mêmes remarques au ministère des finances, et en particulier à la direction génétale des impôts, administration maçonne s’il en est.
Qwyzyx
“Place Beauvau”, Bénédicte Desforges (http://police.etc.over-blog.net/categorie-1024204.html) ou Philippe Pichon (http://www.liberation.fr/transversales/portraits/252526.FR.php ) donnent une idée iconoclaste d’une ambiance. Le procès Colonna a nourri cette sensation de perfectibilité, vue de l’intérieur.
Les francs maçons, la république et l’administration forment la trinité laïque à un tel point que la devise de la république ” liberté, égalité, fraternité ” est celle de la franc-maçonnerie. C’est donc une longue histoire.
“L’affaire des fiches” du général André est à l’origine d’une armée de généraux incompétents qu’il faudra muter à Limoges en 1914 (d’où l’expression “limoger”) pour se prévenir des conséquences de leur incompétence, leur promotion ne relevant que de leur appartenance à la franc maçonnerie, les officiers catholiques ayant été écartés de l’avancement (http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19041104).
Le discours maçonnique n’est pas à une contradiction près.
La conquête et l’exploitation coloniale fondée sur la supériorité de l’homme blanc (français de préférence) prêchée par Jules Ferry qui évoquait à la tribune de l’assemblée nationale que la mission de la France était d’apporter la civilisation aux “indigènes”. L’affaire Gaud et Toqué donne une illustration du sens particulier de l’apport des Lumières en Afrique (http://pagesperso-orange.fr/jacques.morel67/ccfo/crimcol/node65.html). Le reportage d’Albert Londres intitulé “Terre d’Ebène” (1929) n’a pas relevé ce soucis de civilisation. Le grand succès des zoos humains dans la France de la séparation des Eglises et de l’Etat qui fustigeait le danger de la religion (“Quand les catholiques étaient hors la loi” de Jean Sevillia – ” L’expulsion des Chartreux 1903 ” René Bourgeois PUG) et qui affirmait au même moment la supériorité de la race blanche par ce genre d’exhibitions (http://www.monde-diplomatique.fr/2000/08/BANCEL/14145.html).
Les francs maçons prétendent avoir été persécutés pendant l’occupation. Dominique Rossignol établit que les maçons poursuivis par l’occupant ou Vichy avaient l’étaient pour une activité de résistance et jamais pour leur appartenance à une obédience (Vichy et les francs maçons – Lattès – 1981). Dominique Venner affirme que l’activisme antimaçonnique a été combattu par Laval après son retour en 1942 (Histoire de la collaboration – Pygmalion – 2000). Laval a fait libérer prioritairement les francs maçons prisonniers en Allemagne et se s’est entouré d’eux à Vichy. René Bousquet était franc maçon (Histoire secrète de la V° République – La Découverte – p.615). On peut s’étonner que cette proximité ne soit jamais évoqué ni que personne ne se soit encore interrogé sur l’appartenance de Pierre Laval à la franc maçonnerie quand on remarque que l’on ne manque jamais d’associer la religion catholique et Pétain.
La politique française en Afrique et la franc maçonnerie sont intimement liées. De nombreux chefs d’Etat africains sont initiés, comme leurs opposants (http://www.monde-diplomatique.fr/1997/09/WAUTHIER/9067). Les massacres chroniques, l’exploitation de la misère, la corruption, le mépris de la personne humaine donnent une idée du peu de sincérité de l’humanisme maçonnique dont le souci principal se mesure plus sûrement en quantité d’armes vendues et de ressources naturelles exploitées. C’est une vérité bien moins évoquée que la position de l’Eglise sur le préservatif.
Les scandales des affaires politiques trouvent souvent des acteurs dans la franc-maçonnerie. La Justice fait parfois preuve d’une mansuétude étonnante au point d’encourager des juges à travailler contre la corruption sous des cieux plus cléments. Le voleur d’auto radio, l’étranger en situation irrégulière n’ont pas droit à la même indulgence pour rassurer une bourgeoisie éclairée qui regrette qu’on n’ait pas atteint les quotas d’expulsion planifiés par un ” ministre de l’intégration et de l’identité nationale “, oublieux, s’ils l’ont lu, que Stéphane Courtois décrit dans le “Livre noir du communisme” une administration tout aussi attaché aux statistiques.
Un article du Bien Public traite du réseau “Honneur de la Police” (http://cftc.hautetfort.com/archive/2007/11/29/honneur-de-la-police.html). Ce texte précise une référence bibliographique aux éditions Bouquins. Les réseaux étaient déjà bien tortueux. L’inquiétude rendue publique du commissaire Demoly ne fait qu’enfoncer une porte ouverte. L’ordre des avocats n’a pas été très tendre avec un de ses confrères, Maître Méry, inquiété pour avoir dénoncé la collusion maçonnique dans la justice (http://bernard.mery.free.fr/frameset.htm).
Au-delà d’une critique de la pensée maçonnique, le problème du secret dont s’entoure ce mouvement favorise des dérapages sectaires. S’il n’y a pas de doute qu’il existe des francs maçons sincères, ils sont peu nombreux ou ne semblent pas avoir droit au chapitre. Ils sont avant tout la caution morale de tous les opportunistes qui les fréquentent non par idéal mais par intérêt. Ces à ces idéalistes que doit aller notre sympathie. Ils sont en recherche, et certains voient leurs réflexions les amener à trouver la Lumière chez nous.
La police compte en son sein une représentation importante d’humanistes sourcilleux pour s’alarmer du rôle de l’Opus Dei dans le Da Vinci Code. L’ordre règne. Mais l’ordre n’est pas la justice.
SPE SALVI FACTI SUMUS.
http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20071130_spe-salvi_fr.html