De Louis de Bourbon, duc d’Anjou, le 25 août, en la fête de saint Louis :
La période électorale que la France vient de vivre a, comme toujours, déclenché un foisonnement de promesses. Appelés aux urnes, nos compatriotes n’ont pas même laissé aux candidats le temps de trahir leurs engagements. Ils ont clairement exprimé par leur vote une invincible défiance à l’égard de responsables politiques qui ne semblent plus en mesure de régler les problèmes quotidiens.
L’urgence est pourtant criante. L’abandon des territoires périphériques s’accélère ; la pauvreté augmente, tandis que des catégories jusqu’à présent protégées voient leur niveau de vie significativement baisser ; des services publics sont abandonnés au prétexte qu’ils ne sont plus en phase avec les ambitions d’une modernité que nul ne sait définir. Cet affaiblissement de l’État, imposé en dépit des conséquences catastrophiques qui en découlent dans les domaines de la sécurité, de la santé ou de l’instruction, n’empêche nullement la dette publique d’atteindre des proportions abyssales. Aujourd’hui, les Français attendent des réponses à ces questions brûlantes, et non l’aumône de quelques chèques.
À l’extérieur, les déconvenues et les dangers ne paraissent pas moindres. La guerre aux confins de l’Europe vient s’ajouter aux déséquilibres provoqués par les migrations incontrôlées, par la menace du terrorisme islamiste ou l’hostilité croissante entre les États-Unis et la Chine. L’état du monde contredit tragiquement les discours en vogue parmi les dirigeants européens, qui continuent à s’étourdir de fausses idéologies alors même que le cynisme le plus brutal prévaut dans les relations entre États.
Voilà un bien triste bilan. Et pourtant, il est de mon devoir d’adresser un message d’espérance à ceux qui croient en leur pays et en ce qu’il peut apporter au monde, à ceux qui conservent foi en son avenir. La solution à la crise que nous traversons dépend de la capacité des Français à retrouver les principes fondamentaux d’une saine politique : comme l’exemple de Saint Louis nous l’enseigne, ce sont ceux du long terme, de la justice et du bien commun. On ne saurait restaurer ces valeurs essentielles sans réfléchir d’abord à la finalité de nos institutions. Le bien commun doit-il s’évaluer en termes purement économiques ? Notre société doit-elle demeurer uniquement matérialiste ou doit-elle chercher à élever les individus ? C’est, à mes yeux, dans notre héritage gréco-latin et chrétien que se trouve la réponse à ces questions.
Pour réaliser cette grande espérance, il est également indispensable que notre pays fasse de nouveau entendre sa voix dans le monde. Cela suppose de renouer avec le pragmatisme qui, durant des siècles, a guidé la diplomatie de nos rois et fait de la France un acteur de premier plan sur la scène mondiale. L’équilibre instauré en Europe par les traités de Westphalie (1648) devrait nous servir d’exemple : à l’opposé de l’hystérie moralisatrice ou de la cupidité sans frein qui caractérisent aujourd’hui les rivalités entre les grandes puissances, cet ordre reposait sur la reconnaissance lucide des intérêts à la fois légitimes et contradictoires des différents États. Le moment n’est-il pas venu pour la France de renouer avec cette tradition et de proposer un nouveau modèle stratégique, dont la coopération entre nations européennes serait le cadre et le fondement ?
Une seule inquiétude pourrait affaiblir l’espérance qui m’anime et que je souhaite partager : aux yeux d’un grand nombre de nos compatriotes, la France a cessé d’être une famille. Alors que la famille et les valeurs traditionnelles sont partout combattues, il n’y a rien de surprenant à ce que le sentiment d’appartenance à la famille politique se dissolve également.
Pour faire revivre l’amour de la France dans le cœur des Français, il importe avant tout de les réconcilier avec leurs familles, c’est-à-dire avec eux-mêmes. Le combat pour les valeurs familiales m’apparaît donc comme une priorité, car c’est d’abord au sein des familles que se transmettent le caractère, les valeurs, les principes qui font l’âme d’une nation.
On ne saurait rendre aux Français l’amour de leur pays sans leur faire également reprendre conscience des liens indissolubles qui les unissent. Pendant plus de huit siècles et à travers bien des vicissitudes, les souverains qui se sont succédé sur le trône de France ont forgé ces liens. Il faut souhaiter que des initiatives nouvelles fassent découvrir aux jeunes générations les trésors de génie, de grandeur et de gloire que nos devanciers nous ont légués.
Il est vrai que l’opinion publique actuelle semble bien éloignée de ces préoccupations. Puissent les Français soucieux du bien commun ne pas se décourager pour autant ! Notre histoire démontre que de grandes choses peuvent être accomplies par un petit nombre. La France a déjà connu des heures difficiles, parfois tragiques, mais la Providence a toujours suscité une Jeanne d’Arc ou un Henri IV pour reprendre en main le destin de la nation. Pour ma part, dépositaire et gardien de la tradition capétienne, je contribuerai de toutes mes forces à cet indispensable renouveau, pour que vive la France.
MARIE
Cher monsieur, pour gouverner comme vos ancêtres, eux vivaient en France, et, non en Espagne comme vous, donc si vous voulez régner sur la France venait vivre en France, et payez vos impôts en France comme tous citoyens
Zabo
Merci Monseigneur pour ces mots lucides mais pleins d’espérance !