Le sociologue Yann Raison du Cleuziou vient de publier une étude intitulée Qui sont les cathos aujourd'hui ?, dans laquelle il écrit :
« La France est aujourd'hui un des pays de culture catholique où la pratique religieuse est la plus faible »
« Environ 56 % des Français se disent encore catholiques, seulement 4,5 % assistent à la messe chaque semaine »
Contre 24 % des Italiens et 13 % des Espagnols qui vont encore à la messe.
A la présidentielle de 2012, ils ont voté, au premier tour, à 47 % pour Nicolas Sarkozy (contre 29,6 % pour l'ensemble des électeurs) et à environ 70 % pour le même (contre 66 % à 79 % selon les enquêtes) au second tour. Quant au vote pour Marine Le Pen, il était en hausse chez ces mêmes catholiques pratiquants, notamment chez les jeunes : 27 % des moins de 35 ans, selon l'Ifop, mais seulement 7 % des plus de 65 ans, contre un score national de 18 % pour la candidate du FN.
L'enquête pointe les divisions entre catholiques, avec les « conciliaires revendiqués », les « émancipés », pratiquants occasionnels ; les « charismatiques », les « observants », fidèles à la messe et à la doctrine de l'Église.
Puis il note qu'il
« est évident que pour la jeunesse catholique néoclassique et "observante", la Manif pour tous est un tournant. Ils ont pris conscience de leur poids politique […]. Ces jeunes estiment désormais qu'ils représentent les forces vives de l'Église, contre leurs aînés accusés d'avoir abandonné tout combat public ».