Le compte rendu des débats parlementaires sur l'extension du délit d'entrave à l'avortement est en ligne : séance du matin puis de l'après-midi. On y trouve ce délire du ministre Laurence Rossignol :
Mme Laurence Rossignol, ministre. Je relèverai deux expressions que vous avez employées dans votre discours : vous avez défini l’IVG comme « l’arrêt du processus de vie », et avez désigné une femme qui avorte comme « celle qui va devoir trancher le fil de la vie ».
M. Jean-Frédéric Poisson. C’est bien cela !
Mme Laurence Rossignol, ministre. Vous pensez qu’un avortement met un terme à une vie.
M. Jean-Frédéric Poisson. Quoi d’autre ?
Mme Laurence Rossignol, ministre. C’est là notre divergence profonde : pour vous, une femme qui avorte, c’est une femme qui interrompt une vie. Ce discours culpabilisant et dissuasif à l’égard des femmes, nous ne voulons pas qu’il soit dissimulé sous des informations faussement scientifiques, à destination des femmes qui veulent recourir à une IVG.
Plusieurs députés du groupe Les Républicains. C’est scandaleux !
M. Jacques Myard. Totalitarisme intellectuel !
Mme Laurence Rossignol, ministre. Comment doit-on appeler une personne qui interrompt une vie ? Allez au bout de vos arguments, ce serait intéressant ! (Protestations persistantes sur les bancs du groupe Les Républicains.)
M. Xavier Breton et M. Pierre Lellouche. Arrêtez ces procès d’intention !
Mme Laurence Rossignol, ministre. Eh bien moi, je crois qu’une femme qui avorte n’est pas une femme qui interrompt une vie. Ce que vous faites là, c’est révéler le fond de votre pensée : vous êtes profondément hostiles à la liberté d’accès des femmes à l’IVG. Votre préoccupation, ce n’est pas la liberté d’expression mais l’IVG ! J’appelle donc, bien entendu, les membres de cette assemblée à repousser cette motion de rejet préalable."