Suite des extraits du livre d’entretien avec le Père Dimitri Smirnov (relire l’extrait 1, l’extrait 2, l’extrait 3, l’extrait 4) :
Comment expliquez-vous et analysez-vous le recul de la foi en Occident, en particulier dans les pays d’Europe occidentale, et l’absence de Dieu dans la société ?
Quand je vais en Europe occidentale et entre dans une église catholique, je vois de nombreuses personnes venues prier et c’est toujours intéressant pour moi de voir les gens prier. Il est toujours étonnant de croire que les deux Églises [catholique et orthodoxe] se mêleront en une seule, c’est même difficile à imaginer… Il est suffisant de comprendre en profondeur que l’une comme l’autre sont le christianisme véritable. Il suffit de communiquer et de s’aimer les uns les autres, d’ailleurs les mariages ne sont pas interdits. Les mots parlent. Il y a, par exemple, le mot de « Renaissance », personne ne dit ce qu’est la Renaissance, en soi. Alors qu’il s’agit bien de la renaissance du paganisme. Qu’est-ce que Michel-Ange ? C’est l’incarnation du paganisme à l’italienne, c’est la culture hellénistique. Idem dans la construction des églises. Tout cela est distillé doucement, petit à petit…
Je crois profondément qu’il n’y a qu’une seule Eglise de Dieu. Pour le reste comment, à notre petit niveau, christianiser nos horizons humains ?
L’objectif de la vie chrétienne, comme le disait saint Séraphin de Sarov, c’est la sainteté. Qui ne veut pas de la sainteté n’a rien à faire dans une église. Si l’on veut s’arranger une vie ici-bas, que tout se passe bien avec son mari, ses enfants, l’argent, alors ce n’est pas Dieu qu’il faut servir mais le diable, parce qu’il est le prince de ce monde.