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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Pour un Noël en esprit de chrétienté avec Dom Gérard

Pour un Noël en esprit de chrétienté avec Dom Gérard

De Rémi Fontaine :

Il y a tout juste quarante ans, alors que le monastère du Barroux était en pleine construction, j’avais interrogé son père-abbé, Dom Gérard, un peu avant Noël (Présent du 22 décembre 1984). En ces nouveaux temps de guerres extérieures et intérieures, de graves discordes dans la cité et au sein-même de l’Eglise, ses mots résonnent toujours d’une actualité saisissante, avec la même espérance (contra spem !). Ils nous rappellent que la tradition (comme la chrétienté) n’est pas une révolution contraire pas plus que la vérité n’est le contraire d’une erreur, au risque de devenir une erreur contraire. Dégagé des dialectiques stériles et des parti-pris idéologiques, sans être pour autant dépourvu de pugnacité et de ténacité, l’esprit de chrétienté (comme l’esprit de tradition) demeure toujours un esprit de bien commun et de conformité au réel, éclairé d’une lumière supérieure baignée de charité. Celle que nous apportent précisément l’âme des cathédrales et le mystère de la nuit de Noël. Extraits. – Rémi Fontaine

— Qu’appelez-vous l’esprit de chrétienté ? 

— Une certaine forme de charité. Même dans les combats temporels, éviter les mauvais coups ; garder une certaine noblesse, une hospitalité de l’intelligence et du cœur : regarder l’adversaire d’aujourd’hui comme l’allié de demain. Se porter au secours des valeurs, fussent-elles imparfaites, pour les redresser, les imprégner de spirituel, ce qui ne va pas sans une pointe d’esprit missionnaire. Protéger les germes de reconstruction et de renaissance : la famille, l’école, les mouvements de jeunesse et, bien sûr, nos traditions religieuses.

Enfin, le sens communautaire. À l’inverse du faux œcuménisme (l’unité sans la vérité), l’esprit de chrétienté rassemble la communauté humaine avec ses tâtonnements, ses échecs et ses réussites, ses valeurs de culture et de civilisation, et les presse vers le Ciel sous la Royauté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui fait tenir l’ensemble comme une clef de voûte.

— Mais, mon Père, vous reconnaissez que toutes les pierres ne sont pas aptes à construire la Cathédrale ?

—  Sans doute ; mais les pierres dont la taille ne convient pas pour entrer dans l’édifice peuvent peut-être servir à pierrer le chemin qui y donne accès. C’est affaire de prudence, de patience et de discernement. Et de bienveillance aussi. La méfiance continuelle n’est pas plus politique que la naïveté.

Si Jeanne d’Arc avait attendu, pour partir en guerre, que les hommes qui combattaient sous ses ordres soient totalement purs, elle ne serait jamais partie. Mais – et c’est là le miracle de la sainteté – elle pleurait à cause des péchés des hommes d’armes et elle assainissait l’atmosphère autour d’elle.

Permettez-moi de vous citer, en terminant, un verset de psaume que nous chantions la semaine dernière : « Dominus dabit benignitatem et terra nostra dabit fructum suum. » Le Seigneur donnera la Bonté en cette nuit de Noël que nous préparons. Et notre terre donnera son fruit. Dieu veuille que ce fruit soit aussi savoureux que les fruits produit jadis sur notre terre française par des siècles de chrétienté.

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