Roger Köppel a milité dans les colonnes de la Weltwoche, son hebdomadaire zurichois, pour l’interdiction des minarets. Il se félicite du résultat :
"C’est d’une seule voix que les muezzins des grands médias ont
clamé leur indignation : la votation des Suisses – qui ont choisi de
faire interdire par la Constitution la construction de minarets – est,
selon eux, contraire au droit international, immoral et indigne d’un pays
ouvert au monde. […] Un spectre rôde, celui de la démocratie. Qui dit démocratie dit
pouvoir du peuple, et il arrive parfois que le peuple ressente et pense
différemment de ses dirigeants et de leurs pythonisses médiatiques, cela fait
partie des risques du métier dans cette forme de gouvernement. Les Suisses
aussi ont été surpris par le vote du 29 novembre sur les minarets.
Personne ne s’était attendu à ce que l’initiative triomphe par les urnes. Des
semaines durant, les instituts de sondages s’étaient livrés à des pronostics
détaillés annonçant la défaite. La classe politique, avec le soutien fervent de
tous les grands journaux, avait orchestré une violente campagne d’intimidation.
En s’opposant aux minarets, la Suisse, entendait-on, risquait de se retrouver
isolée. On a interdit certaines affiches et invoqué l’ombre terrifiante d’un
boycott des pays arabes. Mais les menaces n’ont pas pris : l’initiative
critique envers l’islam semble avoir trouvé un écho jusque dans les rangs de la
gauche et des milieux libéraux. Rarement aura-t-on vu se creuser en Suisse un
tel fossé entre les élites et les citoyens ordinaires.Mes collègues des médias s’inquiètent et font erreur : le
résultat du référendum n’est pas l’expression de la peur, mais du courage. Une
majorité de Suisses, en dépit de toutes les injonctions, se sont arrogé la
liberté d’exprimer une autre opinion que celle souhaitée par les politiques et
les intellectuels. […] Les inquiétudes répandues aujourd’hui par les fonctionnaires
européens ou les journalistes allemands sont tout aussi erronées : l’Union
européenne en particulier, mue par son ambition de devenir un Etat, s’est
transformée en un instrument de déni de la démocratie. Nombre d’institutions de
Bruxelles sont conçues du haut vers le bas, et fondées sur une solide méfiance
vis-à-vis de leurs propres populations. En Suisse, c’est exactement le
contraire : ici, la démocratie s’est implantée en tant que mode de
gouvernement fondé sur la méfiance institutionnalisée du bas vers le haut. Les
initiatives et les référendums, les droits élémentaires du peuple sont l’épée
de Damoclès des citoyens contre la classe politique. Ce qui est dénigré dans
les journaux allemands comme des “dommages collatéraux” ou l’expression d’une “peur diffuse”, ce sont les “systèmes de contrôle” essentiels de l’un
des plus anciens Etats de droit de la planète."
VD
C’est intéressant de voir renverser les valeurs : effectivement ce n’est pas de la peur de refuser l’invasion de l’islam (le minaret étant un symbole), par contre on peut se poser la question du soi-disant courage des médias et gouvernements.
Ceux-ci qui font les vertueux sont simplement des collabos objectifs d’un changement de civilisation. Le peuple a le droit de manifester son opposition à ceci et qu’il arrive à le faire (parfois) malgré les manipulations honteuses et forcenées est plutôt encourageant.
jejomau
On oublie l’imam Cohn-Bendit qui vient de lancer une fatwah envers tout un peuple dans la grande mosquée européiste en demamdant que les capitaux arabes partent des banques suisses en masse .. afin de punir les suisses… Comme quoi les minarets auraient bien servi un jour à l’appel au muezzin…
Jean
C’est révélateur de voir les opposants au résultat de la votation l’expliquer par la peur de l’islam : 1/ la peur n’est pas forcément sans raison, et je leur demande ce qu’ils feraient face à un danger dont ils se rendraient bien compte ; 2/ mais il semble qu’ils ont une idée du danger-ci puisqu’ils redoutent les réactions des pays musulmans. Ils ne peuvent donc ignorer la différence de réactions entre l’occident et le monde musulman.
Quant aux médias, ils martèlent sans cesse que seul le FN se réjouit du résultat, espérant ainsi diaboliser les Suisses, alors que bien d’autres partis l’approuvent. De la même façon, ils parlent de condamnation unanime en Europe, alors que l’Allemagne est sur une autre longueur d’onde que celle des Amara, Kouchner et consorts.
Tonio
C’est marrant, face à l’islam il serait interdit d’avoir peur, jouer sur le ressort de la peur est méprisable et populiste.
Et quand ils parlent du réchauffement, de l’écologie, quels ressort utilisent-ils systématiquement ? La peur.
Mais là c’est la bonne peur, vous comprenez ?