Le premier cycle qui s’achève est celui de l’union de la gauche […] le Parti socialiste, lui-même affaibli, n’ayant plus aucun allié significatif à ses côtés.
Le cycle qui s’achève à droite est d’une tout autre nature : on pourrait l’appeler "le syndrome de la droite honteuse".[…] Son principe est simple : décevoir et lasser les électeurs de la droite en faisant une politique contraire à celle pour laquelle ils vous ont élu. […] [L]es électeurs de droite déçus vinrent petit à petit grossir les rangs et les votes d’une formation d’extrême-droite qui végétait depuis sa création en 1972, le Front national de Jean-Marie Le Pen. Face à son ascension […] la droite dirigée par Chirac adopta une stratégie suicidaire. […] [I]l fut quasiment interdit de prendre en compte les préoccupations des électeurs du FN […].
Mais attention, si la disparition du Parti communiste est historiquement irréversible, celle du Front national ne l’est pas, même si l’âge de son président constitue pour lui un problème supplémentaire. Que Nicolas Sarkozy vienne à décevoir, qu’il n’honore pas ses promesses, que l’habileté tactique de "l’ouverture" se transforme en compromis idéologique avec les adversaires de la droite, et la colère de ceux qui ont tellement cru en lui serait à la mesure de leur déception : incontrôlable.
HV