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Pourquoi il ne faut pas se décourager

 

Un entretien avec Tugdual Derville, à lire en intégralité ici.

Quelques extraits :

"Deux ans après le début du grand mouvement social, peut-on dire que la fièvre est retombée ?

Je ne le crois pas. Le feu reste brûlant sous la cendre. Le temps permet à chacun de prendre la mesure des enjeux et de se former en profondeur. Sept mille sept cents personnes se sont inscrites à l’Université de la vie de VITA en janvier dernier ! Le foisonnement d’initiatives, l’émergence publique de nouvelles personnalités, notamment d’intellectuels comme Fabrice Hadjadj, Thibaud Collin, François-Xavier Bellamy ou Gaultier Bès, contribuent à enraciner notre mouvement dans la durée, en lui offrant des perspectives de fécondité culturelle qui vont bien au-delà de l’opposition légitime à une loi.

Pourtant, les sentiments de lassitude et de désillusion dominent chez certains…

Cela vient d’une méconnaissance des enjeux, et de l’impatience naturelle. La première année du mouvement social s’était conclue sur la promulgation de la loi Taubira que nous combattions, mais ce texte était insatisfaisant pour ses promoteurs. Or, la seconde année a été marquée par un recul net du gouvernement. C’est d’ailleurs le ministre de l’Intérieur de l’époque, Manuel Valls qui a donné le premier signe de ce retrait le 3 février 2014 au lendemain des dernières grandes manifestations pour la famille. Depuis ce jour, celui qui est devenu Premier ministre a confirmé sa volonté de ne pas rallumer la guerre sociétale. Jusqu’à assurer, depuis Rome, le 27 avril, que toute réforme de la loi fin de vie ne se ferait qu’en cas de  consensus au Parlement. Assurément le ton a changé. Ce n’est pas le moment de baisser les bras.[…]

De quoi dégoûter nos lecteurs de la politique…

Surtout pas ! Le champ est grand ouvert ; nous sommes la plus grande minorité structurée ; nos convictions sont fondées sur une anthropologie solide ; nous défendons ensemble une vision de l’homme et non pas nos intérêts personnels comme souvent les promoteurs des transgressions libérales-libertaires… C’est plus gratifiant d’agir avec, chevillé au cœur, un sentiment d’utilité, un souci altruiste, et une certitude sur le sens de la vie. Le temps du désenchantement généralisé est propice à l’engagement de ceux qui appuient leur réflexion politique sur des repères clairs. La libération des consciences est entamée.[…]

Depuis quelque temps, je rencontre de nombreux jeunes qui décident de s’exposer, de renoncer à des avantages ou des situations pour mettre en cohérence vie professionnelle et convictions personnelles. Certains se tournent vers l’enseignement quitte à ne pas prétendre aux salaires de leurs parents…

C’est à ce prix, en investissant les « lieux où s’élabore la pensée », en y payant de leur personne, qu’ils pourront faire germer une autre culture.[…]

S’il faut donc patienter, est-ce à dire qu’il va falloir consentir à la GPA ou à l’euthanasie qui semblent inéluctables ?

Ce sont nos adversaires qui s’escriment à utiliser cette figure d’inéluctabilité pour décourager notre résistance. La GPA est un bon exemple. Il y a une guérilla judiciaire, avec comme dernier épisode la position de la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme) qui tend à faire plier la France. Mais elle a déclenché la levée de boucliers de nombreuses personnalités de gauche, à la fois attendues et inattendues, derrière Lionel Jospin et Jacques Delors, qui pressent le gouvernement de s’y opposer au nom du féminisme bien compris. Hommage implicite à La Manif pour tous qui n’a eu de cesse d’alerter sur ces thématiques, ce qui légitime aussi le projet de cette dernière de manifester à nouveau le 5 octobre prochain. Cela montre l’existence d’un large front de résistance qui transcende les clivages. C’est la même chose contre l’euthanasie. Ses promoteurs ont beau nous affubler du déguisement de l’intégrisme sans cœur, nous sommes liés à de multiples groupes qui échappent à toute stigmatisation : personnes handicapées, familles, soignants… Et face à nous, les personnes vraiment mobilisées sont peu nombreuses, même si elles disposent de relais médiatiques puissants.

À chacun finalement d’agir de toutes ses forces, en se ménageant des respirations pour tenir dans la durée, mais en s’interdisant tout découragement. Très souvent, un échec cache une perspective de victoire…"

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