Cécile Edel est interrogée dans La Nef :
"Vous organisez pour la 6e année consécutive une grande marche pour la vie dans les rues de Paris. Pensez-vous qu’une telle manifestation soit susceptible de faire avancer en France la cause du respect de la vie de l’enfant à naître ?
Toutes les actions servant la vie, bien que très diverses, d’une manière ou d’une autre, portent leurs fruits même si nous ne les récoltons pas sur le champ. Tout indique que manifester tous les ans, pacifiquement et en un nombre progressivement croissant, hâtera l’abolition de l’avortement – et ne pas le faire la retarderait. Nous y voyons deux raisons principales. En premier lieu, manifester en nombre est le seul moyen de voir le discours pro-vie réapparaître sur la scène publique. Pour ceux qui défendent la vie, il n’y a pas de demi-mesure : pour exister, il faut être dans la rue, et être assez nombreux pour ne plus pouvoir être ignorés. Beaucoup de nos concitoyens pensent que plus personne, ou presque, ne se bat contre l’avortement légal. Manifester en nombre est le seul moyen de briser ce consensus par défaut. Les répercussions médiatiques, même minimes, suffisent pour que la conscience collective réalise que des dizaines de milliers de personnes, souvent jeunes, réclament l’abolition de l’avortement. D’autre part, manifester dynamise tout le mouvement pro-vie à l’échelon national.
Les Espagnols ont surpris l’Europe en mobilisant plus d’un million de personnes contre le projet de libéralisation de l’avortement du gouvernement Zapatero. Comment expliquez-vous que le mouvement pro-vie français peine à dépasser les quelques milliers de personnes ?
La mobilisation espagnole est formidable, et nous encourage beaucoup. Peut-elle être répliquée en France avec la même ampleur ? Dans une certaine mesure, je pense que oui. Certes, il y a un particularisme espagnol : cette manifestation était dans la lignée d’autres mobilisations importantes en opposition à la politique du gouvernement Zapatero, alors qu’en France la culture de la mobilisation est malheureusement plus faible. Mais ce raz-de-marée pro-vie est également dû à l’engagement de l’épiscopat espagnol, et derrière lui du tissu ecclésial. Rien n’empêcherait en France un engagement comparable, et nous percevons les prémices d’une prise de conscience. Imaginez l’impact si, au lieu de 10 a 20 000, nous étions quatre, cinq fois plus ! Or je sens qu’une telle mobilisation est à notre portée, notamment grâce à l’engagement formidable d’une génération de jeunes sympathisants décidés à construire une nouvelle culture de vie."
VD
Bien d’accord : l’engagement épiscopal est très nécessaire. De plus, les Evêques auraient ainsi l’occasion de redorer leur blason… et de (re)prendre contact avec une grande partie de leurs ouailles, d’une manière plus décontractée et festive !
Erwan Mabille
Rien qu’à Paris (lieu même de la Marche pour la Vie), il y a environ 200 000 catholiques pratiquants… Alors que la Marche est NATIONALE, il n’y a chaque année que 10 à 15 000 personnes. Il y a un vrai problème.
Si l’Église de France n’avait pas pacté avec le système, elle appellerait à marcher le 17 janvier.
Et là, la France verrait 200 000 personnes dans la rue (contre 20 000 actuellement) pour la défense de la vie.
Déjà plus de 20 évêques soutiennent la Marche cette année, continuons dans ce sens !
létendard
L’avortement demeure un crime contre l’humanité. Pour autant, je ne pense pas que les manifestations pro-vie changent quoi que ce soit. Pour abolir cette abomination, je ne vois qu’une solution: abroger la loi existante. Et pour ce faire, il faut qu’un nationaliste ou apparenté arrive au pouvoir, seul salut pour le bien de la nation.
[C’est complètement utopique. Pour abroger une loi il faut une majorité au Parlement. Regardez comment la Croatie a pu faire baisser de plus de 80% le taux d’avortement. De même en Italie, l’avortement est en train de disparaitre dans certaines régions. Parce que ces pays ont instauré une culture de vie. Ce que la Marche pour la vie tente de cultiver. Après seulement vous pourrez rêver à l’abrogation. MJ]
pg
@ létendard
Attendre l’abolition de la loi Veil pour commencer à faire reculer l’avortement est aussi peu prudent -et finalement charitable- que le serait d’attendre le rétablissement de la monarchie pour s’engager en politique ou dans la vie sociale.
1/ Une majorité au parlement pour cette abolition n’est guère prévisible, comme le dit M. JANVA.
2/ Abolir une loi n’abolira pas la perte du sens de la Vie : c’est donc une oeuvre d’éducation du peuple que suppose au préalable la lutte contre l’avortement, éducation, mais aussi oeuvres concrètes d’information particulièrement des jeunes sur l’avortement, de conseil, écoute, accueil, etc…..des femmes enceintes.
Ce n’est pas l’abolition de la loi Veil qui rétablira la culture de la Vie. Car l’avortement n’est que l’aboutissement de maux sociaux, moraux, psychologiques, économiques et indirectement politiques infiniment plus complexes que leur résolution réduite en une contre loi Veil.
Sancenay
Je n’ai pas lu l’interview de Cécile en dehors de votre extrait, mais ce qu’il serait bon de faire automatiquement et en toute circonstance , c’est le lien entre la prétendue “crise” et la politique malthusienne qui a nécessairment conduit à celle-ci.
Car sans Vie, c’est à dire sans démographie dynamique, soit sans partage, et de l’effort et des richesses crées , pas de croissance réelle en vue .
Et cela , même ceux qui ne sont pas sensibles au premier abord à la primauté spirituelle du sujet peuvent le comprendre.
Cette vérité partagée plus largement,il n’y aurait plus dès lors que ceux qui entendent se partager le cadeau en petit comité pour en refuser la vérité.
“Croissons et multiplions-nous” , tel est le chemin du salut, à tous égards.
[Mon extrait n’en est pas un : c’est l’intégralité de l’entretien que j’ai reproduit. MJ]