Intéressante analyse d’un internaute sur Twitter et qui devrait être relayé en chaire dans toutes les églises :
Un prérequis évident pour qu’un catholique puisse voter pour un candidat est que celui-ci soit favorable à la liberté du culte catholique. Or Emmanuel Macron et LREM ne remplissent pas ce critère : le gouvernement a en effet été condamné deux fois pour atteinte à la liberté du culte. On peut consulter ces décisions ici et ici. S’agissant d’une procédure de référé, le Conseil d’Etat souligne bien qu’il s’agissait, dans les deux cas, d’ “atteintes graves et manifestement illégales” à la liberté du culte. Le détail des débats est très intéressant : le gouvernement ne se contente pas de dire que l’atteinte serait proportionnée, mais affirme au contraire que, à ses yeux, la liberté de se réunir pour prier ensemble dans une église N’EXISTE PAS et ne fait pas partie de la liberté du culte. A cette occasion, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner avait même indiqué (pensant sans doute qu’il avait le pouvoir de le faire…) aux catholiques comment prier en disant que se réunir dans une église n’était pas nécessaire.
Venons en maintenant aux points “non-négociables” définis par Benoit XVI en son temps, soit la protection:
- De la vie humaine.
- De la structure traditionnelle de la famille (mariage homme-femme)
- Du droit des parents à choisir l’éducation des enfants.
1⃣ La protection de la vie humaine :
- LREM et le gouvernement sont en train de voter au parlement l’allongement du délai d’avortement de 12 à 14 semaines de grossesse.
- Macron a annoncé devant le parlement européen vouloir inscrire l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE.
- La loi de bioéthique a ajouté en 2020 la “détresse psychosociale” comme nouveau fondement possible à l’IMG (= avortement jusqu’à la naissance).
- Elle a aussi facilité la recherche sur cellules souches embryonnaires.
2⃣ La protection de la structure familiale traditionnelle (mariage homme-femme):
- La loi bioéthique a étendu la PMA (dont le principe est en soi condamné par l’Eglise rappelons-le) aux couples de femmes et femmes seules.
- Cela a entrainé une réforme du régime de la filiation.
- Macron prétend être contre la GPA mais continue ouvertement la politique visant à donner effet, en France, aux GPA effectuées à l’étranger dans le but de contourner nos lois.
3⃣ Protection du droit des parents d’éduquer leurs enfants :
- Macron a durci les conditions d’exercice de la liberté, pour les parents, de faire l’école à la maison.
- Il faut y ajouter la mal-nommée loi “contre les thérapies de conversion”
- On pourra y ajouter la circulaire Blanquer sur la question des élèves “transgenre”
- Et la récente proposition des jeunes LREM de donner la possibilité de modifier le sexe à l’état civil dès l’âge de 13 ans !
Bien sûr, cela ne signifie pas qu’un catholique ne peut pas voter LREM/Macron, cela signifie tout simplement qu’il NE DOIT PAS le faire ! Rarement un candidat aura autant coché toutes les cases et été aussi explicitement anti-chrétien.
AFumey
Pour plus de précision, voici les articles les plus saillants du CEC concernant le point développé ici:
CEC 2270 : la vie commence dès la conception
CEC 1703 : dès sa conception, la personne humaine est destinée à la béatitude éternellement
CEC 1738 : chaque personne humaine, créée à l’image de Dieu, a le droit d’être reconnue libre et responsable
CEC 1756 : il n’est pas permis de faire un mal pour qu’il en résulte un bien
CEC 1902 : l’autorité ne tire pas d’elle-même sa légitimité morale
CEC 2287 (2284) : celui qui use des pouvoirs dont il dispose dans des conditions qui entraînent à mal faire, se rend coupable et responsable du mal qu’il a favorisé
CEC 1868 : […] nous avons une responsabilité dans le péché commis par d’autres lorsque nous y coopérons [de façon active, par nos encouragements ou même notre passivité lorsqu’on a la possibilité d’intervenir]
CEC 1874 : choisir délibérément […] une chose gravement contraire à la loi divine […] c’est commettre un péché mortel
CEC 1859 : […] l’ignorance affectée ne diminue pas mais augmente le caractère volontaire du péché
CEC 2272 : Qui procure un avortement, si l’effet s’ensuit, encourt l’excommunication latae sententiae [CIC, can. 1398] ; cela englobe la coopération formelle à un avortement
CEC 2242 : le citoyen est obligé en conscience de ne pas suivre les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes sont contraires […] aux droits fondamentaux des personnes ou aux enseignements de l’évangile […]
On doit ici comprendre deux conséquences:
– un responsable politique catholique qui agit délibérément en faveur de l’avortement et l’euthanasie se place hors de l’Eglise;
– un catholique qui met sciemment dans l’urne un bulletin de vote en faveur d’un candidat pro-avortement se place hors de l’Eglise.
nebro83
Si on commence a suivre ce genre de consigne, on en arrive au fait qu’un catholique ne doit pas voter aux présidentielles vu qu’aucun candidat ne propose l’arrêt du mariage homosexuel ou de l’avortement.
Michel Janva
Pas forcément : les conditions n’étant pas réunies pour abroger les lois de mort, il est prudent de choisir un candidat qui n’aggrave pas les lois en vigueur, voire qui en atténue les conséquences néfastes.
Heracles
On peut effectivement voter pour un tel candidat, mais sous plusieurs conditions :
– ne pas croire une seconde que ce candidat représente un espoir,
– ne pas faire croire aux autres que ce candidat représente un espoir, c’est à dire ne pas dépenser son énergie pour rien, et ne pas faire dépenser celle des autres pour rien,
– canaliser cette énergie vers des actions réellement constructives : s’instruire et instruire les autres, prier, constituer des réseaux d’entraide et de résistance sur le long terme, etc…
Michel Janva
L’un n’empêche pas l’autre.
Moi
J’ai bien peur que nous soyons arrivés à un stade auquel il faut voter pour le moins mauvais candidat. A ce jour en ce qui concerne la doctrine sociale de l’Eglise, c’est Zemmour qui en est le plus proche. (N’en déplaise aux mitres moles françaises et à un certain cardinal qui pense que c’est la Chine communiste qui applique le mieux cette doctrine.)
Il s’est, notamment, récemment prononcé contre le suicide assisté de manière extrêmement claire (là encore, ça ne va pas plaire à certains membres de l’académie pontificale pour la vie…).
Et même s’il ne propose pas d’abroger la PMA ou le mariage des homosexuels, son élection pourrait créer un terreau favorable à une restauration morale et à une restriction de ces pratiques.
Enfin, il me semble que pour bien voter, il faut choisir le candidat le plus honni par la CEF…
D'Haussy
Quand bien même la réponse serait claire, voter pour perdre continuellement est-il rationnel ?
Chantal de Thoury
Oui parce que en raison de la mediatisation des election il peut etre possible par les controverses privees de s’en servir pour aborder les raisons de notre vote dans notre entourage et de toutes les facons Dieu voit nos efforts et nos fidelite et notre faculter a naviguer dans une passe etroite en faisant louvoyer le bateau pour aboutir au but que l’on ne quiite pas des yeux.se servir des ecueuils qui rendent etroit un chenal et ne pas s’y echouer ni meme s’y drosser est un art difficile pour le marin meme agueri.
EN POLITIQUE et en spiritualité c’est identique, nous vivons dans le Monde nous dit Jesus et il nous conseille d’y vivre avecvla prudence du serpent et la pureté de la Colombe.Cela implique de savoir nager en eau trouble tout en restant pur et net.C’est difficile certes mais avec l’aide de Dieu et un bon discernement des esprits qu’il nous faut cultiver par la prieres et la detitation et les bonnes lectures, meme les plus faibles et d’ailleurs l’humble Ste Bernadette et l’Humble Ste Jeanne d’Arc nous montrent la Voie dans leurs reponses sur leurs visions et pour Ste Jeanne Sa prescience quand elle obeit a ses voix.Pour nous qui n’avons pas ces graces divines, il est necessaire de faire des retraites dans les exervices de St Ignace et de connaitre les “techniques qu’emploie le Demon dans ses tentations sous apparences de Bien qu’il emploie pour nous faire commettre des betise pour obtenir un bien a court terme qui sera desastreux sur le long terme.L’alternance de la Consolation et de la desolation dans ses effeys sur nous lorsque nous posons un acte important est a prendre en compte absolument dans nos choix; le vote en fait partie apres avoir soigneusement étudié les propositions d’un candidat et ses constances dans la resistance aux tentations sous apparence de bien qu’il peut inclure dans son programme.
Dans le vote, l’intelligence du Bien perenne doit primer sur la sensiblerie émotive. .
D'Haussy
Un catholique peut-il être républicain (les lumières, toussa) ? Si non, que doit-il en conclure ?
Reine Tak
Nos évêques feraient bien de lire cette analyse et de s’en inspirer.
Faliocha
Un tyran qui enferme son peuple et le fait piquer avec un produit probablement mortel, ça ne vous suffit pas? Il faut aussi se demander s’il est pour la GPA? Franchement ?
ExtraEcclesiamnullasalus
Problème : l’immense majorité des catholiques se trouvent hors de l’Église car ils ne lui obéissent plus et cela depuis très longtemps déjà. Aucune chance donc que cet appel soit entendu et suivi d’effet.
collinrem
Malheureusement, un certain nombre (pas tous, mais un % non négligeable), pratiquants réguliers ont voté et risquent fort de revoter pour Macron et LREM
Vladu
Si, au moins, les évêques respectaient la doctrine de l’Eglise et n’appelaient pas à voter pour des candidats antichrétiens, il y aurait déjà un énorme progrès…
Et si “La Croix” ne soutenait pas systématiquement tout ce qu’il y a de plus pourri, de plus mortifère et de plus satanique, également.
Malheureusement…
VIVANT
Exactement. La Croix pose problème ! ‘Les évêques’ est une expression pénible. La CEF serait plus précis. De nombreux évêques souffrent des textes produits par la ‘majorité’ CEF et en plus aucun n’aime le scandale médiatique. Les évêques devraient se mouiller un peu plus, certes, mais d’un autre côté ce sera un torrent d’insultes, d’églises vandalisées s’ils se prononcent contre tel ou tel candidat. Pour moi le plus grave c’est l’aveuglement de catholiques du dimanche qui croient que Pécresse est une catholique qui est de leur côté. Zemmour devrait s’attarder avec Rieu sur l’incompatibilité du vote LR avec les intérêts des fidèles : ouvrir leurs yeux, pas évident à faire.
christianlair
Entièrement d’accord avec vous , Vladu ! Un ami me disait récemment : si vous voulez perdre la foi , lisez ” La Croix ” !
Ermort
Imaginons un 2è tour: Macron / Mélenchon…
Aller voter blanc ?
Faliocha
Pitié…….
Garde67
Beaucoup de questions sont posées : la République, le “droit” à l’avortement, le discernement du catholique et le choix politique.
1 – La République, issue d’une guerre civile, la Révolution de 1789, d’un régime de terroriste, la Terreur de 1793 et d’un génocide, celui de la Vendée, mais aussi ailleurs, ne peut pas être un régime respectueux de la vie humaine. On reconnaît l’arbre à ses fruits : avortement, euthanasie, “mariage” homosexuel et ses conséquences : PMA, GPA, embryon chimère, mais aussi à ses racines.
La République est illégitime, car ne s’appuyant pas sur une transcendance. Les Rois, recevant l’onction du sacre étaient des Lieutenants de Dieu, ce qu’aucun président de la République n’assume. La laïcité républicaine ne veut “rendre qu’à César et rien à Dieu”.
Les partis politiques ne sont que des écuries à fabriquer des candidats dont les campagnes sont financées par des grands groupes financiers, des sectes maçonniques et des groupuscules LGBT…
Les idées politiques comme philosophiques ne proviennent que des personnes et jamais de partis. Dans cette campagne électorale, le seul qui ne venait pas d’un parti, Eric Zemmour, a cru bon d’en fonder un pour faire valoir ses idées. Quel dommage !
L’Église a succombé à la République, car elle est infiltrée par les Loges et elle subit la pression du protestantisme qui sont tous deux les fers de lance du progressisme. Dès lors l’Église catholique a été neutralisée, avec la complicité et la collaboration de certains de ses membres. D’où la division actuelle et l’incapacité de réaction et de résistance. Seuls quelques prélats courageux osent prendre position. Ces évêques ainsi que quelques prêtres sont plutôt du côté des traditionalistes que de l’autre bord.
2 – Le “droit” à l’avortement n’existe pas. Ce “droit” provient de l’État de droit dont on se gargarise sur les plateaux médiatiques. L’État n’est que l’émanation du peuple qui n’a que des devoirs à l’égard de celui-ci. Et le premier devoir est celui du droit à la vie de chaque être humain conçu. D’ailleurs, ce droit à la vie figure au premier article de la Déclaration des droits de l’homme : “Les hommes naissent libres et égaux en droit”. Ainsi le “droit” à l’avortement percute les droits de l’homme. C’est la confusion du droit et dans la législation.
L’avortement, débarrassé du droit, montre son vrai visage qui est un meurtre d’un enfant innocent et qui se double d’un viol de la femme qui le subit. Car pénétrer dans le corps intime de la femme, dans le lieu même de la vie donnée, par la force d’outils chirurgicaux est bien constitutif d’un viol qui aboutit à la mort d’un autre être. Rien ne peut légaliser un tel acte. Cet acte, si dans des circonstances bien précises est inévitable, sa pratique doit être strictement encadrée et murement réfléchie. Mais la fuite républicaine en avant constitue bien un génocide et un crime contre l’humanité. C’est bien une guerre qui est menée contre la vie humaine, contre la Création voulue par Dieu. Une société dans laquelle un régime politique détruit ces futurs citoyens n’a aucun avenir. Tout comme une société dans laquelle ce même régime euthanasie ces citoyens âgés se coupe de ses racines et son héritage. Elle ne peut rien transmettre.
3 – Le discernement du catholique à l’occasion d’une élection ne semble donc pas difficile à faire, même si aucun candidat n’envisage de mettre un terme à cette barbarie. Car il y a des candidats ouvertement militants qui font profession d’assassins et ceux qui, sans approuver cette pratique ne sont pas en mesure d’en inverser la tendance, soit par lâcheté ou, soit par peur de l’opinion. Ainsi, le discernement chrétien commence par l’évangélisation des hommes et des femmes, électeurs. Ce n’est pas dans les quelques jours qui restent avant le scrutin qu’une telle action évangélisatrice s’accomplira ; c’est sur le long terme. La bataille des idées, pour la vie, est loin d’être gagnée. Cette bataille, que ne même plus la droite, est un combat qui nous appartient hors de tous partis politiques.
4 – Le choix politique, pour l’immédiat, consiste donc, d’empêcher par nos votes que cette contre culture de la mort s’étale et se développe davantage afin de marquer, au moins et à défaut de plus, un coup d’arrêt à ces pratiques. Ces élections présidentielles sont décisives, mais ne sont pas les dernières. Le combat pour la vérité et pour la vie est loin d’être achevé.