Le taux de fécondité au Japon est de 1,32 enfant par femme, alors que le seuil de renouvellement des générations y serait de 2,1. L’allongement de l’espérance de vie ces dernières décennies a pu retarder un temps l’inéluctable mais l’an dernier, et pour la première fois, le pays a connu davantage de décès que de naissances.
C’est le sort qui attend les populations autochtones de presque tous les pays industrialisés, mais les effets apparaissent de manière plus nette au Japon parce que son taux de fécondité est passé en-dessous de 2,1 dès la fin des années 1950; et parce que la quasi-absence d’immigration interdit de camoufler le déclin, comme le fait la France.
L’Europe semble compter sur l’immigration pour combler le déclin de la population active, sans se rendre compte qu’il faudrait, par exemple pour le seul Royaume-Uni, un million d’immigrés par an pour maintenir le ratio actuel entre actifs et inactifs.
Le Japon prend une autre voie pour remplacer ses actifs : les robots. L’intérêt bien connu des Japonais pour ces derniers peut sembler, à première vue, anecdotique voire légèrement risible. Jusqu’à ce qu’on fasse le lien avec les questions de démographie et d’immigration. The Economist notait en décembre dernier :
"[L]e consensus parmi les Japonais est que les visions d’un avenir où des travailleurs immigrés travailleraient harmonieusement au Japon, sans gêner personne, sont irréalistes. La voie simple et réaliste, c’est de fabriquer des robots humanoïdes.
"Le Japon possède déjà la technologie : c’est le leader mondial dans la fabrication de robots industriels […]. Et le Japon est largement en avance sur les autres pays dans la fabrication de robots avec des traits plus humains, ou qui peuvent interagir plus facilement avec les êtres humains."
Cette tendance prend des traits morbides : le robot Ifbot (photo) est fait pour tenir compagnie aux Japonais dans leurs vieux jours. Il a des capacités verbales calquées sur celles d’un enfant de 5 ans, car les chercheurs japonais ont estimé que c’est le degré de conversation suffisant pour empêcher la personne âgée de devenir sénile.
On a du mal à concevoir que cette voie déshumanisante soit conforme au plan de Dieu. L’introduction de l’article de The Economist sur le sujet était frappante :
Son nom est MARIE, et ses capacités impressionnantes lui permettent de rendre toutes sortes de services dans une clinique. MARIE peut marcher de manière autonome. Elle peut discerner entre des objets d’apparence similaire, tels que des flacons de médicaments, et a un sens du toucher suffisamment sensible pour pouvoir travailler avec des patients frêles. MARIE peut afficher une gamme d’émotions, et suggérer qu’elle ressent de la compassion. Bien que ses capacités verbales ne soient pas idéales, elle peut reconnaître la voix humaine et répondre clairement. Surtout, son coût est raisonnable. Mais malheureusement pour MARIE, elle a un trait évident qui déplaît aux patients japonais : c’est un être humain de chair et d’os, qui vient des Philippines. Si seulement elle était un robot…
Choquant. Mais Mark Steyn note, dans le magazine National Review (papier), que les perspectives du Japon ne sont pas forcément pires que celles de l’Europe :
Contrairement aux Européens, dont beaucoup fuiront leur continent à mesure que l’utopie européenne se transformera en Eurabie, les Japonais ne seront pas confrontés à des troubles ethniques et à des guerres civiles. Ils pourront tout simplement recommencer à procréer.
La voie irréversible de l’immigration massive, ou un monde virtuel de robots humanoïdes ? Face au déclin démographique, il n’y a, mis à part une reprise des naissances, que des mauvaises solutions.
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Un jour des robots orphelins de vie chercheront leur Créateur.
RC
A titre d’information, voir aussi les robots ASIMO crees par la firme Honda. Plusieurs videos telechargeables.
http://world.honda.com/ASIMO/
Quelques liens vers des sites en Anglais, Allemand, Japonais, Thailandais.