Ce matin
près la Salle de Presse du Saint-Siège, le Cardinal Péter Erdö,
Rapporteur Général de la III Assemblée générale extraordinaire
du Synode des évêques, assisté de Mgr. Lorenzo Baldisseri, le
nouveau Secrétaire Général du Synode, et de Mgr. Bruno Forte,
Secrétaire Spécial, a présenté le document préparatoire de ces
assises consacrées aux défis pastoraux de la famille dans le
contexte de l'évangélisation (5 – 19 octobre 2014).
Mgr. Baldisseri a dit que le thème choisi sera en fait traité en
deux temps: d'abord par l'assemblée extraordinaire en 2014, qui fera le point grâce aux opinions
exprimées par l'épiscopat, et ensuite par une assemblée synodale
ordinaire qui, en 2015, élaborera des lignes pastorales spécifiques.
La méthode préparatoire s'ouvre par une consultation de tous les
organismes compétents en matière de famille.
Le Cardinal Erdö a abordé le volet canonique et pastoral du
document préparatoire, rappelant que
"la famille est une
réalité sociale découlant de la volonté du Créateur, et non pas
une simple invention de la société ou de quelque pouvoir humain.
Elle est au contraire une réalité naturelle élevée par le Christ
dans le cadre de la grâce divine. Selon ce que croit l'Eglise, ce
document lie étroitement famille et mariage".
Après quoi il a
passé en revue toutes les questions, de la
préparation au mariage à l'évangélisation des époux et de leurs
familles, des unions de fait sans valeur religieuse ni civile, de la
situation des divorcés catholiques remariés, des unions
homosexuelles aux nullités matrimoniales.
Le Vatican a publié le Document préparatoire de la III Assemblée générale extraordinaire
du Synode des évêques. Extrait :
"Aujourd’hui
se présentent des situations inédites jusqu’à ces dernières
années, depuis la diffusion des couples en union libre, qui ne se
marient pas et parfois en excluent même l’idée, jusqu’aux
unions entre des personnes du même sexe, auxquelles il est souvent
consenti d’adopter des enfants. Parmi les nombreuses situations
nouvelles qui réclament l’attention et l’engagement pastoral de
l’Église, il suffira de rappeler: les mariages mixtes ou
interreligieux; familles monoparentales; la polygamie; les mariages
arrangés avec le problème de la dot qui en découle, parfois
assimilée à un montant d’acquisition de la femme; le système des
castes; la culture du non-engagement et de la présupposée
instabilité du lien; les formes de féminisme hostiles à l’Église;
les phénomènes migratoires et la reformulation de l’idée même
de famille; le pluralisme relativiste dans la conception du mariage;
l’influence des media sur la culture populaire pour la conception
des noces et de la vie familiale; les courants de pensée qui
inspirent les propositions législatives qui dévaluent la permanence
et la fidélité du pacte matrimonial; l’expansion du phénomène
des mères porteuses (location d’utérus); les nouvelles
interprétations des droits humains. Mais
surtout dans le milieu plus strictement ecclésial, l’affaiblissement
ou l’abandon de la foi en la sacramentalité du mariage et en la
puissance thérapeutique de la pénitence sacramentelle."
Un questionnaire a été diffusé aux Églises particulières afin qu'elles participent activement à la préparation de ce synode. Extraits :
- Là où l’enseignement de l’Église est connu, est-il
intégralement accepté ? Est-ce que des difficultés se
vérifient dans sa mise en pratique? Lesquelles? - Quelle place occupe la notion de
loi naturelle dans la culture civile, tant au niveau institutionnel,
éducatif et académique, qu’au niveau populaire? Quelles
conceptions de l’anthropologie sont à la base de ce débat sur le
fondement naturel de la famille? - La notion de loi naturelle à
propos de l’union entre un homme et une femme est-elle couramment
acceptée en tant que telle par les baptisés en général? -
Comment, en pratique et en
théorie, la loi naturelle sur l’union entre un homme et une femme
en vue de la formation d’une famille est-elle contestée? Comment
est-elle proposée et approfondie dans les organismes civils et
ecclésiaux? -
Le concubinage
ad experimentum est-il une réalité pastorale importante dans votre
Église particulière? À quel pourcentage pourrait-on l’estimer
numériquement? -
Les séparés
et les divorcés remariés sont-ils une réalité pastorale
importante dans votre Église particulière? - Dans tous ces cas, comment les
baptisés vivent-ils leur situation irrégulière? Ils en sont
conscients? Manifestent-ils simplement de l’indifférence? Se
sentent-ils écartés et vivent-ils avec souffrance l’impossibilité
de recevoir les sacrements? -
Existe-t-il dans votre pays une
loi civile qui reconnaisse aux unions de personnes du même sexe une
quelconque équivalence au mariage? -
Quel est le comportement des
Églises particulières et locales tant envers l’État promoteur
d’unions civiles entre personnes du même sexe, qu’envers les
personnes impliquées dans ce type d’union? -
Quelle
connaissance concrète les chrétiens ont-ils de la doctrine
d’Humanae vitae sur la paternité responsable? Quelle conscience
a-t-on de l’évaluation morale des différentes méthodes de
régulation des naissances? Du point de vue pastoral quels
approfondissements pourraient être suggérés à ce propos? -
Quelles
méthodes naturelles sont promues par les Églises particulières
pour aider les conjoints à mettre en pratique la doctrine d’Humanae
vitae? - …