De Francis Bergeron dans Présent :
"Nous y sommes, désormais. Nous entrons dans la longue compétition électorale qui, en deux tours, va désigner le candidat de la droite d’affaires, qui va se poursuivre par le choix du candidat socialiste, et enfin, par le vote pour le président de la République, suivi d’ailleurs par les législatives.
Faut-il voter ? Nous l’avons dit très tôt : oui, il faut voter. Voter n’est évidemment pas un devoir, contrairement à ce que l’on entend parfois, y compris dans les milieux catholiques. Au journal Présent nous sommes, comme le regretté Vladimir Volkoff, moyennement démocrates. Aussi nous ne concevons le vote que comme un instrument, un moyen d’expression parmi d’autres.
Et cet instrument, nous allons l’utiliser. Dès le 20 novembre. Ce jour-là, notre vote, aux « primaires de la droite et du centre » pèsera lourd car le nombre de votants sera réduit.
Parmi les sept candidats, nous connaissons ceux pour lesquels il ne faut en aucun cas voter, et ceux qui sont possibles. Certains de nos amis – ils l’ont parfois dit dans les pages de Présent – voteront pour Sarkozy ou pour Fillon, au nom de considérations tactiques qui nous paraissent un peu hasardeuses. Poisson, lui, n’a aucune chance d’être élu ni même d’être au second tour des primaires. Mais s’il fait un score honorable, tous les commentateurs politiques l’interpréteront comme une nouvelle preuve de la droitisation des esprits. Parce qu’il a commis la transgression suprême de s’être déclaré contre le mariage entre personnes du même sexe. Voter pour Poisson, ce n’est donc pas voter pour le PCD, ni même pour le candidat Poisson. C’est envoyer un signal de plus en direction de la classe politico-médiatique – ce que Jean-Marie Le Pen appelait « l’établissement » – sur l’état d’exaspération et de révolte des Français.
C’est pour cette raison, pour cette unique raison, que nous serons nombreux, parmi les lecteurs et amis du journal, à voter dimanche."