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Présentation officielle du 72e miracle de Lourdes

Présentation officielle du 72e miracle de Lourdes

L’Église a reconnu une nouvelle guérison miraculeuse, la 72e, il y a trois mois, le 16 avril. Une Italienne de 67 ans, Antonia Lofiégo, née Raco, revient, ce vendredi 25 juillet à Lourdes pour la  présentation officielle du miracle. Elle a été guérie en 2009, lors de son pèlerinage à Lourdes d’une sclérose latérale primitive (PLS). Elle confie au Figaro :

«Après cette reconnaissance du miracle, je vis mon retour à Lourdes avec beaucoup de sérénité, notamment parce que j’ai déjà vécu une grande émotion lorsque je suis revenue en 2010. J’étais debout ! J’étais au bras de mon mari pour ouvrir le dossier au bureau des constatations médicales et me rendre à la grotte pour remercier la Sainte Vierge. En marchant dans le sanctuaire, j’avais l’impression de voler.»

Depuis 2009, elle est retournée à Lourdes chaque année, incognito, pour accompagner bénévolement des malades, « pour les écouter, pour partager leurs souffrances» et les « aider à supporter cette épreuve qui nous est offerte, avec courage et espoir». Pour elle, «le Seigneur Jésus est toujours à nos côtés et ne nous abandonne jamais grâce à son grand amour pour nous».

C’est dans la cathédrale de son diocèse que le miracle a officiellement été proclamé par Mgr Vincenzo Carmine Orofino, le 16 avril. Il a reconnu et déclaré

« formellement le caractère prodigieux miraculeux de la guérison de Mme Raco et la valeur sans équivoque du signe divin de cette guérison».

À l’été 2009, lors du pèlerinage à Lourdes, cette personne, «après un bain dans les piscines», avait ressenti une amélioration de sa santé. Mme Raco avait alors réussi « à se mouvoir de façon autonome». Elle avait aussi constaté, a rapporté l’évêque, que «les effets de cette malheureuse maladie avaient immédiatement et définitivement disparu».

Médicalement, Antonia Raco avait commencé, en 2004, par connaître de « fortes crises de céphalées, accompagnées de crampes et d’asthénie généralisée et des difficultés ambulatoires». L’année suivante, son état s’est aggravé, affectant sa déambulation. En 2006, le diagnostic était posé : sclérose latérale primitive. Deux ans plus tard s’installait «une réduction de sa capacité vitale expiratoire forcée (FVC), avec hyposthénie et tétraparésie prédominant à gauche». Antonia est d’abord restée discrète sur l’amélioration ressentie lors de son passage aux piscines de Lourdes, en 2009. Une fois rentrée en Basilicate, elle a consulté ses médecins qui ont confirmé la disparition des symptômes. En mars 2010, elle vient alors déposer ce qui n’est alors qu’une «guérison supposée» au Bureau des constatations médicales de Lourdes. Cinq sessions d’analyses médicales collégiales se succèdent sur plusieurs années. Diverses expertises indépendantes sont réalisées par les spécialistes internationaux de cette maladie, dont une en 2013 par le département de neurologie de l’université de Milan. Le Pr Vincenzo Silani confirme le diagnostic.

Le Bureau des constatations médicales établit en 2017 la «constatation de la guérison» et transmet, deuxième étape, le dossier au Comité médical international de Lourdes, le Cmil. Cette structure intègre essentiellement des professeurs d’universités médicales. Surpris, le Cmil ne confirme alors, ni ne rejette, la constatation de «guérison». Pour une raison simple : il y a incertitude sur le diagnostic de la sclérose latérale primitive dans la littérature médicale. Comment affirmer une guérison si le diagnostic lui-même de la maladie n’est pas certain ? En 2020, la publication d’un consensus sur le diagnostic de cette maladie et sa validation, en 2024, par la communauté scientifique internationale, permet au Cmil de confirmer cette guérison en novembre 2024.

Troisième et dernière étape, le dossier est transmis à l’Église. L’évêque de Tarbes et Lourdes a alors fait part du résultat à l’évêque de Tursi Lagonegro qui, en 2025, nomme une commission théologique et médicale. Avant d’annoncer la guérison miraculeuse, le 16 avril 2025, et sa valeur de «signe divin». Le processus de reconnaissance du 72e miracle de Lourdes n’aura pris que seize années, ce qui est relativement rapide. Le 71e, reconnu le 8 décembre 2024, concernait un Anglais qui avait été guéri subitement à Lourdes en 1923.

Le dernier miracle est le premier cas de guérison d’une maladie dégénérative du premier neurone moteur (sclérose latérale primitive). Le Pr Vincenzo Silani, de l’université de Milan, coauteur du consensus international sur les critères de diagnostic de cette maladie, publié dans la littérature médicale internationale en 2020 et validé en 2024, déclare au Figaro :

« Je suis spécialiste des maladies du motoneurone, dont la sclérose latérale primitive est l’une des manifestations, caractérisée par la dégénérescence sélective de la voie cortico-spinale ou faisceau pyramidal. Les causes de cette dégénérescence sont inconnues et le processus, une fois enclenché, devient inexorable, bien que lent : il n’existe à ce jour aucun traitement efficace. En tout cas, je n’ai jamais constaté d’arrêt ou de guérison clinique de cette pathologie. Si cela se produisait, il faudrait se poser la question du diagnostic correct. Mais, après avoir consulté des spécialistes mondiaux de la PLS, je peux affirmer que la guérison clinique complète de la PLS est pratiquement impossible pour le patient.»

« L’homme de science doit toujours apprendre et reconnaître la réalité, même lorsqu’elle semble humainement incompréhensible : le doute était de mise mais, après avoir cherché toutes les réponses possibles, je me suis résigné à l’idée de ne pas pouvoir donner aujourd’hui une explication scientifique acceptable. J’ajoute que la Commission médicale de Lourdes a traité ce cas avec beaucoup d’expérience, de conscience, mais aussi de clairvoyance.»

Médecin au sanctuaire de Lourdes depuis 2009, Alessandro de Franciscis a pour rôle de procéder à une première évaluation des déclarations de guérison, avant de soumettre les cas au Bureau des constatations. Il conclut :

«Je ne saurais expliquer en détail la richesse de l’expérience que la Providence divine et l’Immaculée Conception m’ont permis de vivre depuis le 1er avril 2009, avec toute l’équipe du bureau médical et le réseau de l’Association médicale internationale de Lourdes. Sans eux, je n’aurai rien pu faire. Qu’ai-je appris ? Je dirais que, parfois, face à des histoires de guérison, je ne peux que lever les mains et dire : “Je ne sais pas expliquer”… Je me sens, en somme, comme penché à une fenêtre qui donne sur le mystère.»

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