Le maire de Neuilly Jean-Christophe Fromantin invite le gouvernement à suivre les vertus du principe de subsidiarité :
[…] Le président de la République a sanctuarisé le binôme maire-Préfet comme étant le pivot d’une application raisonnée des mesures de protection. C’est une bonne chose. Il permet de concilier le cadre national de sécurité sanitaire et les particularismes territoriaux. Il permet également d’ajuster les dispositifs d’accompagnement aux équipements disponibles et aux configurations locales. Pour autant, cette confiance n’a de sens que si elle pleinement assumée par le président de la République, puis relayée par le Premier ministre à sa juste mesure. Ce n’est pas la voie qui semble être prise. Je ne comprendrais pas que cette confiance soit à géométrie variable. Qu’elle se limite à ce que l’État ne peut pas réaliser seul. Qu’elle permette de valider les conditions d’ouverture des marchés mais pas celles de l’accès aux cultes. J’aurais du mal à accepter que les moyens que je mobilise pour assurer le plus de sérénité et de sécurité à mes concitoyens, ne leur permettent pas de jouir pleinement de leurs droits et des libertés fondamentales. Celle d’aller faire ses courses. Celle d’aller travailler. Mais aussi, celle d’aller à la messe ou à la prière du Chabbat. Je ne comprendrais pas que la qualité du dialogue que j’entretiens, à la fois avec le Préfet et avec les autorités religieuses de ma commune, ne suffise pas à reconnaître notre capacité collective de discernement.
Ne tergiversons pas avec les libertés. La même exigence que celle que nous imposons pour aller faire des courses doit s’appliquer à une liberté qui relève du pacte constitutionnel. Nous avons le devoir de respecter – même aujourd’hui – les droits attachés aux valeurs qui nous rassemblent. Le déroulement des cultes doit être la règle, et leur suspension pour absence de sécurité, l’exception. […]